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Le Batman Qui Rit - Les Infectés : du remplissage, au moins bien dessiné

Le Batman Qui Rit - Les Infectés : du remplissage, au moins bien dessiné

ReviewUrban
On a aimé• David Marquez s'approprie bien l'univers DC
• De bons artistes sur la plupart des interludes
• Le travail éditorial d'Urban Comics sur l'album
On a moins aimé• Une intrigue qui n'a que peu d'intérêt
• Des interludes qui cassent le rythme
• Le talent de Marquez gâché
• On en a pas un peu marre des "xxx qui rit" ?
Notre note

Au sortir de la mini-série Le Batman Qui Rit (qui avait pour elle les dessins de Jock, surtout), DC Comics annonce un nouveau titre Batman/Superman chapeauté par Joshua Williamson, fidèle compagnon de Scott Snyder sur ses métalleries lorsqu'il n'écrit pas The Flash. La raison en est toute simple : le premier arc de cette série n'est en fait qu'une prolongation de la précédente mini-série, un jalon de plus dans le long chemin façonné par l'ami Scott pour relier Metal à Death Metal. Pour sa publication VF, Urban Comics fait le choix pertinent d'appeler un chat un chat, avec ce tome Batman Qui Rit : Les Infectés qui s'intéresse donc à une enquête menée par les World's Finest. Seulement, les enjeux sont éventés dès le départ, et même pour qui veut se tenir au courant des avancées principales de l'univers DC actuel, l'ouvrage n'as pas grand chose d'indispensable. Bien au contraire.

Avec les infectés, l'idée est simple. Bien qu'il soit retenu prisonnier, le Batman Qui Rit a des plans toujours aussi sinistres pour la Terre de cet univers DC. Son projet est d'infecter avec des batarangs six héros pour former son propre groupe de "Secret Six", afin de faire régner le Dark Multiverse sur la planète. Au démarre de la série Batman/Superman, les deux super-héros décident de faire équipe pour découvrir quels sont les héros à être ciblés par la version tordue du Chevalier Noir. Un tracé en ligne droite au cours duquel l'auteur essaie d'appuyer sur les différences dans les modes de raisonnement et d'action entre l'Homme d'Acier et le Croisé à la Cape. Disons que pour un lecteur relativement récent, il y a quelques choses à apprendre sur le caractère des deux compères, avec une insistance sur l'hyper-méfiance de Batman. Mais dans l'exercice, d'autres scénaristes ont fait bien mieux avant (Jeph Loeb, au hasard).


L'intrigue file sans temps mort, à mesure que les plans du Batman Qui Rit se dévoilent, jouant sur quelques éléments déjà aperçus au cours de Batman Metal. En somme, il s'agit toujours du même schéma tristement simpliste (dominer le monde, hahaha) mais qui nécessite des tonnes d'accessoire pour rendre le tout (faussement) extrêmement compliqué. Il faut des fourches de Monitor, des projecteurs de Phantom Zone - et bien sûr que tout le monde a tout prévu dans les deux camps, puisqu'on se retrouve en fait avec un Batman qui en affronte un autre. Barbant, et lassant sur le long terme. La frustration est d'autant plus grande qu'au final la résolution est plus qu'attendue, et d'une facilité déconcertante. Cet arc narratif prend bien de la place pour ne raconter que peu de choses et faire état d'un statu quo qui pourrait être expliqué en un seul numéro au lieu de cinq.

Reste que si l'idée de voir certains de vos héros préférés transformés en super-vilains au sourire machiavélique, alors vous aurez peut-être un peu de confort, car il est indéniable que ce sont les artistes présents sur le tome qui constitueront le premier argument de lecture (et donc d'achat). Sur les numéros principaux, David Marquez (ramené chez DC Comics par son pote Bendis, à coup sûr) est en grande forme, avec des personnages éclatants et des super-vilains qui ont de la stature - mention spéciale au premier des Infectés (on ne spoile pas). Le World's Finest a une certaine prestance, et Marquez prend rapidement ses marques avec des personnages de l'univers DC qui ont pour eux d'être pour certains assez rares pour se faire remarquer.


Urban Comics a également la bonne idée de compiler dans ce tome la quasi totalité des numéros séparés consacrés aux infectés (sauf un, en vérité). Les one-shots ne brillent pas forcément par leur scénario là non plus - celui qui met en scène Black Adam, parce qu'écrit par Paul Jenkins, s'en sort mieux, quand les essais de Zoë Quinn ou du même Jenkins sur le Commissaire sont franchement imbuvables. Au dessin, on apprécie de retrouver Freddie Williams II ou Laura Braga sur l'un ou l'autre numéro, pour le plaisir de style marqués et de traits qui se laissent admirer chacun pour leur substance et leur personnalité. Urban Comics a donc préféré mettre un maximum de numéros pour que le lectorat ait accès à tout. Mais les numéros d'interlude sont dispensables, mais aussi plus nombreux que ceux de l'intrigue principale, qui déjà linéaire, se retrouve hachée par ce découpage un peu bâtard. A titre d'exemple, on se retrouve avec quatre interludes séparant les numéros #2 et #3 du tronc principal. 

Difficile donc de ne pas être sévère avec un tome sur lequel l'éditeur livre un bon travail, mais doit composer avec du matériel de faible qualité. Encore une fois, ceux qui prêchent sur la partie artistique devraient y trouver leur compte, mais Les Infectés est symptomatique d'une direction d'un DC Comics dominé par les plans de Scott Snyder. Si Metal et ses retombées ne vous ont pas convaincu, il n'y a pas de raison que ce tome y parvienne. Vouloir absolument prêcher le dark partout, donner des allures démoniaques à des héros d'habitudes débordant d'optimisme (puis y a des designs, vraiment, il va falloir en reparler), se retrouver encore et toujours avec le Batman Qui Rit. Le sentiment de lassitude se fait de plus en plus présent au fil de cette longue saga. Si elle vous plaît : très sincèrement, c'est tant mieux pour vous.


Sous l'appellation Le Batman Qui Rit : Les Infectés, qui est un bon choix au vu du contenu, le premier arc du titre Batman/Superman et les interludes l'accompagnant se révèle bien peu convaincant. Une intrigue simpliste inutilement complexifiée pour un statu quo qui bouge à peine. Une ribambelle de numéros d'interlude plus que dispensables quand ils ne sont pas franchement mal écrits. Une horde d'artistes de talent (David Marquez, vraiment, on lui a tendu un piège) qui pourraient passer du temps sur des scripts de meilleure qualité. A moins que vous ne soyez un grand fan des métalleries de Snyder ou un inconditionnel du grand plan d'ensemble du DC actuel, on vous conseille en toute simplicité de passer votre chemin.

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Arno Kikoo
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