Des grands événements venus frapper l'industrie des comics sur toute cette année, on retiendra le Coronavirus, et on retiendra une seconde vague de témoignages sur le sexisme institutionnel. Le climat actuel, dans la foulée de l'affaire Cameron Stewart (sorte d'équivalent localisé de l'affaire Weinstein), est à la libération de la parole pour les victimes de harcèlement. Dernièrement, le cas de Charles Brownstein, directeur exécutif du Comic Book Legal Defense Fund, est à son tour arrivé sur la place publique.
Au fil de sa carrière, l'homme aura plusieurs fois été accusé (notamment il y a deux ans, au premier plan des premières secousses du mouvement #MeToo) de harcèlement, voire d'agression sexuelle dans le cas de l'artiste Taki Soma, en 2005. Le schéma s'est, comme souvent, répété : énormément de témoignages concordant sur les réseaux sociaux, de diverses victimes, ex collaborateurs ou ex collaboratrices affirmant que le comportement de Brownstein n'avait rien de secret. De nombreux professionnels (y compris Frank Miller) auront ensuite exigé sa démission, sous la menace de ne plus soutenir le CBLDF en cas de refus.
Il y a quelques jours, BleedingCool a validé l'information selon laquelle Brownstein aurait démissionné de ses fonctions. Peu de temps après, Paul Levitz, Katherine Keller et Jeff Abraham ont suivi le mouvement, pour restaurer la confiance, et esquiver les accusations selon lesquelles tous auraient couvert ou ignoré les activités de l'ex directeur exécutif pendant de nombreuses années (et pour protéger l'intégrité de cette association, dirigée au départ vers la protection des artistes et professionnels du milieu). Au fil d'un communiqué de presse relativement neutre, le CBLDF explique qu'il faudra un certain temps aux organisateurs pour restaurer la confiance de cette institution, et remercie les victimes d'avoir pris la parole.
L'association s'engage à écouter les autres cas d'abus dans l'industrie et tentera de rebâtir un ensemble viable et mieux contrôlé d'ici les années à venir. Reste maintenant à ouvrir les placards restants, après des semaines chargées en révélations choquantes pour une industrie que l'on pensait, naïvement, épargnée par la sauvagerie des Weinstein de ce monde.