La plateforme HBO Max du groupe WarnerMedia/AT&T célébrera bientôt sa première année d'existence, sur un constat en demi-teinte. En décembre dernier, le service de vidéo-à-la-demande revendiquait 17,2 millions d'abonnés "actifs", en comprenant que les abonnés de la chaîne HBO, estimés à 41 millions, étaient d'ores et déjà éligibles à la plateforme HBO Max sans frais supplémentaires. Une sorte de format hybride qui recense donc les "activations" et les nouveaux abonnés, sur un marché déjà saturé où les prix sont de plus en plus tirés vers le bas.
It's not TV, It's HBO Max
Comparativement à Disney+ ou Amazon Prime Video, HBO Max est effectivement la plateforme la plus chère aux Etats-Unis avec un abonnement à 15 dollars par mois - soit un peu plus que Netflix, dont les différentes gammes de prix conduisent à une moyenne de 14 dollars pour la plupart des foyers équipés sur ce territoire. Jason Kilar, président de WarnerMedia, évoquait à l'occasion de Morgan Stanley’s Technology, Media & Telecom la piste d'une offre moins chère, accompagnée de publicités.
Ce-dernier explique que les pontes du groupe ont conscience du prix élevé, et chercheraient actuellement à réfléchir à une façon "élégante" d'intégrer un format publicitaire entre les programmes disponibles sur la plateforme, en vue de compenser une baisse de prix. Cette offre devrait être disponible d'ici la fin de cette année aux Etats-Unis. A voir comment s'en sortiront les ingénieurs de Warner Bros., la chimère des publicités s'étant déjà invitée plusieurs fois dans le débat du streaming, provoquant généralement l'ire des abonnés potentiels.
Si
HBO Max ne devrait pas être disponible avant 2023 en France, l'enjeu que paraît devoir représenter ce nouveau territoire de la vidéo-à-la-demande a (déjà) un impact sur la consommation de produits culturels
Warner Bros. de notre côté de l'Atlantique. Au hasard,
la catastrophe Wonder Woman 1984 a déjà pu représenter un problème de cohérence de marque dans le cadre de cette dernière année de pandémie : avec des salles de cinéma fermées en France, le département
Warner Bros. France fit le choix d'attendre une éventuelle réouverture plutôt que de risquer de se prendre les pieds dans le tapis de la chronologie des médias. Une main tendue vers le piratage, compte tenu de la facilité à obtenir les films disponibles en VOD sur les réseaux de téléchargement, sans perte de qualité.
Le problème risque encore de se poser en 2021, avec une situation différente entre les Etats-Unis et la France et la promesse de
Warner Bros. de proposer l'ensemble du catalogue cinéma de cette année sur
HBO Max, pour faire la publicité de la plateforme. Des correspondances de distribution devraient toutefois fonctionner cette année, avec l'exemple
de la "Snyder Cut" de Justice League, enfin lancée en synchronicité pour éviter de favoriser l'offre illégale.