Parmi les employés concernés par les vagues massives de licenciements opérées par DC Comics (DC Entertainment) l'an dernier, le cas de Mark Doyle passait pour une franche anomalie. Ancien éditeur chez Vertigo formé par Karen Berger, grand ami de Scott Snyder, ex responsable du pôle Batman et fondateur du DC Black Label - au sein de l'industrie, Doyle était considéré comme l'as dans la manche de Dan DiDio et Jim Lee, foutu à la porte après quatorze ans de service.
Son licenciement ne sera pas passé inaperçu du côté d'IDW Publishing. Après quelques mois de tractations, l'entreprise embauche ce vétéran de DC/Vertigo au poste de directeur éditorial, chargé des séries originales au sein de cette structure d'accueil.
Don't call it a comeback
Crédité sur toute une batterie de séries
Vertigo, avec les productions
Scott Snyder en ligne de mire (
American Vampire,
The Wake),
Doyle est nommé responsable des séries
Batman après le départ de l'éditeur Mike Marts pour Marvel (2014). Sur place, il se chargera d'accompagner les transitions de la période
Batgirl, de piloter un jeune
Tom King vers le poste de scénariste une fois l'ère
Rebirth mise en chantier, en n'oubliant pas d'ouvrir grand les portes de
DC Comics aux séries
Young Animal de
Gerard Way. Plus récemment, l'architecture du
DC Black Label aurait encore été façonnée par le bonhomme. Il se peut que le (long) retard à l'allumage de cette enclave ait précipité la fin de carrière de
Doyle, à moins que
WarnerMedia n'ait simplement décidé de virer au hasard en se foutant pas mal des hauts faits des uns ou des autres.
Chez IDW, le bonhomme se chargera d'acheter et de développer de nouvelles propositions artistiques, dans le cadre d'une refonte générale des postes à pourvoir au sein de l'entreprise. Récemment, IDW Entertainment embauchait aussi Jonny Gutman au poste de vice président du département séries, et Cassie Canaway au poste de directrice du développement. Avec cette nouvelle disposition, l'entreprise paraît prête à investir sur de nouvelles idées, une bonne nouvelle pour le marché des comics indépendants en assez bonne forme sur le plan créatif depuis quelques années (reste maintenant à faire croître les ventes, encore très insuffisantes en comparaison de la qualité de l'offre).