Officiellement en retraite depuis quelques années pour l'industrie de la bande-dessinée, Alan Moore n'a pas pour autant renoncé à l'écriture en prose. L'immense barbu signe un contrat de cinq volumes d'une nouvelle saga de fantasy chez Bloomsbury Publishing, Long London, assortie d'un recueil d'histoires courtes, Illuminations. Selon The Guardian, le montant de ce contrat serait fixé sur une somme à six chiffres, belle revanche pour un scénariste longtemps privé des gros sous générés par son travail dans l'industrie des comics.
Moore Roi
Prévu pour l'automne 2022, le recueil Illuminations devrait couvrir toute une variété de sujets, des Cavaliers de l'Apocalypse aux "Boltzmann Brains" et leur création de l'univers, une parabole sur la théorie du Cerveau de Boltzmann qui évalue l'apparition d'être conscients dans le paradoxe du chaos. Un peu plus loin, le premier volume de Long London devrait démarrer en 2024. Moore présente le projet comme une extrapolation uchronique des rouages internes de la capitale britannique, prenant pour point d'origine la transition politique de l'année 1949 jusqu'à l'apparition d'une nouvelle civilisation incompréhensible, basée sur le meurtre, la magie et la folie.
Le synopsis est encore vaporeux. L'auteur présente une Londres "traumatisée et décousue" en évoquant vraisemblablement l'état de l'Empire Britannique après la ratification du traité du Nouveau Commonwealth, qui permit à la Grande-Bretagne de garder ses anciennes colonies sous tutelle économie. Ce nouvel accord avait été formé après la déclaration d'indépendance de la République Indienne. Sur la question de la magie, si The Guardian parle bien d'une saga de fantasy, le thème aurait plus à voir avec la philosophie personnelle d'Alan Moore et sa compréhension artistique ou métaphorique du concept.
Heureux de ce nouveau partenariat, l'auteur se dit confiant sur l'avenir et estime que d'autres bouquins pourraient suivre si l'ébauche de Long London se passe bien. Après s'être largement foutu de la gueule de la saga Harry Potter dans La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, Moore atterrit donc chez Bloomsbury, qui s'était justement chargé d'éditer les romans de J.K. Rowling depuis leurs débuts - un chouette signal d'espoir pour les grandes gueules de ce monde, croyez en vos rêves les amis.
Au sortir de ces dernières années, avec
les nombreuses adaptations en comics de la bibliographe de
Neil Gaiman chez
Dark Horse, on aurait envie de croire que la BD ne se privera pour matérialiser ce flot de nouvelles créations au format séquentiel. Pour l'heure,
Moore revient, on prend les bonnes nouvelles où on peut.