En mal d'idées, la saga des Transformers se tourne vers l'un de ses coups d'éclats historiques. En marge de la convention en réalité virtuelle de Paramount, énième manifestation dématérialisée en attendant d'en finir avec la pandémie de COVID-19, le studio présentait le projet Rise of the Beast. Présenté comme une nouvelle branche dans la franchise Transformers après l'échec relatif du Bumblebee de Travis Knight, ce long-métrage piloté par Steven Caple Jr. (Creed II) se tourne vers une des interprétations les plus intéressantes des personnages de Hasbro, en piochant dans la mythologie des animutants, adaptée à plusieurs reprises en bande-dessinée. Adieu les véhicules, place à un discours sur le choc des espèces dans le circuit de l'évolution.
Optimus Primal
Souvenez-vous, si vous avez eu la chance d'être déjà nés à ce moment là : après avoir capitalisé sur des robots basés sur des engins à moteurs, Hasbro table sur la mode des dinosaures entre la fin des années quatre-vingt et le début des années quatre-vingt dix pour inventer la ligne Beast Wars. Une branche parallèle qui adapte le combat d'Optimus et Megatron dans des corps d'animaux, l'un gorille, l'autre tyrannosaure, en se basant sur un environnement préhistorique débarrassé de l'urbanisme et des humains de la première génération.
Plusieurs dessins animés étudieront ce pan de l'univers Transformers, parmi lesquels la série Animutants, diffusée sur TF1 dès 1999 à l'époque des premiers cartoons en trois dimensions. Saisissante, dramatique, à vertu écolo' avant l'heure, cette version du mythe imagine des Predacons à majorité dinosauriens contre les Maximals menés par Optimus, qui prendront de leur côté l'apparence de mammifères. Le combat de ces deux factions devient subitement plus intéressant, devenant subitement une allégorie sur le vivant et l'évolution naturelle des peuplades dominantes sur Terre. Avec des flingues. Et des robots. Caple Jr. avoue s'être inspiré de ce dessin animé en trois dimensions pour concevoir Lord of the Beasts, qui abandonne toutefois le seul décor préhistorique pour une narration à deux époques.
Dans le présent, Dominique Fishback et Anthony Ramos se chargeront des deux rôles d'humains principaux, l'archéologue Elena minorée par son patron et l'ancien militaire Noah, un père de famille spécialisé en électronique. Peter Cullen reprendra le rôle d'Optimus, dans une histoire qui s'intéressera au premier voyage du personnage sur Terre et à son ascension à un poste de leader. Mirage et Arcee seront aussi au rendez-vous. Une partie de la production se base au Machu Pichu, dans le coeur antique du Pérou, probablement utilisé pour les scènes renvoyant à l'origine du monde et aux premières civilisations à avoir assisté à l'apparition des Trasnformers. Le réalisateur appuie sur le critère différenciant des transformations en bestioles plutôt qu'en véhicules, en expliquant que la franchise principale s'est épuisée à force de tabler sur cette seule incarnation.
De son côté, la production, représentée par le très peu recommandable Lorenzo Di Bonaventura (Jupiter's Legacy) promet un divertissement à la hauteur des films de Michael Bay, loin de l'angle intime et réservé de Bumblebee. En dépit de cette envie d'oublier cette aventure précise, le projet devrait bien imiter la structure "hors série" du film de Travis Knight en se basant pendant l'année 1994.
Transformers : Rise of the Beasts est annoncé pour le 24 juin 2022 aux Etats-Unis.