Longtemps avant de taper dans les idées de Grant Morrison pour la saga Matrix, les soeurs Wachowski étaient déjà de solides fans de bande-dessinée. Lorsque le premier film fit son entrée dans les salles de cinéma, les frangines avaient déjà prévu d'étendre l'univers via l'expérience web "whatisthematrix.com", une tactique de promo' virale actuellement en train d'être répliquée pour le prochain volet de la franchise, Matrix Resurrections. A ceci près que le site intégrait, à l'époque, ses propres dérivations en web comics.
Enter the Matrix
Entre 1999 et 2003, plusieurs séries indépendantes proposeront différentes histoires courtes loin de se connecter à l'intrigue des trois films de Neo, Trinity et Morpheus. Un hommage des frangines à l'art séquentiel, qui leur permit de collaborer avec quelques uns des très grands talents du genre : Neil Gaiman, Bill Sienkiewicz, Ted McKeever, Tim Sale (oui oui), et bien évidemment l'immense Geof Darrow, disciple de Moebius embauché par la production pour participer à la création des visuels de la saga. D'autres artistes s'ajouteront sur les comics suivants, avec Tommy Lee Edwards, Dave Gibbons, jusqu'à David Lapham.
Aux Etats-Unis, l'anniversaire du premier film
Matrix avait offert aux
Wachowski une bonne opportunité pour rééditer l'ensemble de ces projets, compilés dans le volume de quatre cent pages
The Matrix Comics : 20th Anniversary Edition. Les éditions
Burlyman, petite enclave éditoriale détenue par les deux soeurs et point d'ancrage
des différents comics Shaolin Cowboy de Geoff Darrow, se seront chargés de cette intégrale peuplée de grands noms de la bande-dessinée anglophone. De notre côté de l'Atlantique,
Huginn & Muninn viennent tout juste d'annoncer une intégrale comparable, pour accompagner la première bande-annonce de
Matrix Resurrections.
Il n'est pas interdit de penser que cette version française comprendra l'équivalent traduit du volume anniversaire de Burlyman, une belle occasion de voir Gaiman et Sienkiewicz s'approprier la mythologie des agents et des rebelles de l'ère informatique d'hier dans des histoires courtes comparable aux Animatrix. Comme avait coutume de le dire un grand bonhomme inexplicablement parachuté au milieu de la saga : nom de dieu de putain de bordel de merde de saloperie de connard d'enculé de ta mère, il était temps que cette niche à l'intersection des fans de BDs et des gens qui pensent que les lunettes de soleil, c'est cool, même en intérieur, aient enfin eu gain de cause sur le retard à l'allumage.