Vous voyez ce que c'est, le "référencement SEO" ? Grosso modo, lorsqu'un article de presse ou une page web en général tombe sur un moteur de recherche, celui-ci peut décider de la mettre en avant en fonction de quelques critères précis. Au sommet de la pile, le mot-clé qui ouvre l'intitulé de l'article est, par exemple, capital. Vous remarquerez que plusieurs articles du site suivent cette nomenclature, en plaçant le sujet en premier ("No Way Home : le film a encore fait de la tune", blablabla). Au demeurant, la pratique n'a rien de frauduleuse, à partir du moment où le rédacteur reste dans le sujet.
Aux Etats-Unis, les copains ont parfois recours à cette méthode pour pousser des articles moins aguicheurs, ou, pour résumer grossièrement sur lesquels on s'attend à générer moins de trafic. Par exemple, pour annoncer le film L'Incal de Taika Waititi, comme la BD est un peu moins connue, on titre "Thor 4 Director to Adapt Comic from Writer Behind Failed Dune Film". vous remarquez, on a "Thor 4" (ça clique) et "Dune", (ça clique aussi, quelques semaines après la sortie du projet de Denis Villeneuve). En résumé, l'Oracle Google est content. Pour annoncer une nouvelle série de Jim Starlin, en revanche, on va plutôt s'appuyer sur le principal haut fait du géant de la BD auprès du grand public, à savoir l'invention de Thanos, pour titrer "Thanos Creator Jim Starlin's Next Project Announced". Ni le nom, ni l'éditeur, ni la date, ni le format, ni l'artiste ne sont mentionnés, mais on a "Thanos" en premier mot clé, inséré au passage dans l'url de l'article. A ceci près que votre projet va maintenant taper sur une série de recherches différentes et grimper d'un étage dans les résultats de Google - et voilà, mission accomplie, vous avez rendu une obscure brève de comics indé' en un article porteur. Il en pense quoi, Clément Viktorovitch ?
Jimmy Jimmy Jimmy vient t'ôter la vie
Déjà implanté dans le catalogue d'
AfterShock Comics depuis peu (avec une histoire courte parue dans l'anthologie
Shock il y a quatre ans),
Jim Starlin poursuit sa relation avec l'éditeur le temps d'un numéro spécial de soixante-quatre pages, baptisé
Midnight Rose. En compagnie de l'artiste
Nikkol Jelenic (
AfterDark) et des couleurs de
DC Alonso, le scénariste s'attaque à une création originale après quelques années à s'être surtout déployé sur les romans graphiques
de la trilogie Thanos ("hey ça clique") chez
Marvel et poursuivi
la saga Dreadstar en autoédition. Le bonhomme a aussi prévu de nous parler de dinos samouraïs extra-terrestre dans un avenir proche, mais ça compte pas,
c'est juste pour l'argent.
Le titre s'intéresse au personnage de Midnight Rose, une créature fantastique, solitaire et effrayante, dans un enrobage d'horreur végétale. Starlin ne donne pas davantage de détails sur le synopsis, à ceci près que le projet devrait évoquer le fait de vivre une vie à la marge de la société, en acceptant le prix à payer, mais en obtenant quelque chose d'unique en retour. Il s'agirait aussi d'une histoire de vengeance, sans plus de précisions. Le scénariste explique se sentir plus libre chez AfterShock que chez Marvel, et être très satisfait du travail de Jelenic sur les planches, comparées aux grandes heures de Poison Ivy chez DC.
On notera au sujet du format que l'éditeur commence à se spécialiser dans ce choix des histoires complètes de soixante pages - récemment, avec
Culen Bunn sur Eden et
God of Tremors de
Peter Milligan. Encore assez prolifique sur le front des mini-séries (ou suffisamment pour qu'on ne doive pas s'inquiéter d'une éventuelle pénurie de moyens au sein de la société),
AfterShock semble pousser cette idée de projets vite publiés, avec quelques noms d'envergure capables de boucler une histoire rapidement et à bon prix. En l'occurrence, 8,99 dollars le numéro, ce qui pourra piquer ou ne pas piquer selon le budget de chacun - ou le comparatif avec la longueur des albums franco-belges, souvent plus chers pour moins de contenu (à vous de nous dire).
Midnight Rose #1 est attendu pour le 13 avril 2022.