Pendant que Kevin Feige squatte un bout de mur à Los Angeles, assis sur un carton, les fringues déchirées, le regard triste, avec à son bras une pancarte "un Oscar, sivouplé...", Spider-Man : No Way Home poursuit sa course folle en tête du box office mondial, à peine dérangé par les nouvelles sorties apparues dans son sillage depuis le mois de décembre. La rédaction de Deadline, dans le cadre d'une série d'articles visant à mettre en avant les scénarios des projets "importants" pour la prochaine course aux Oscars, publie le script de Chris McKenna et Erik Sommers sur leur antenne, au format PDF.
Serenity Now
A l'ombre de ce nom de code, le texte de No Way Home ne comporte pas de franches différences avec ce qui a été filmé par Jon Watts pour la version cinéma. Aucune didascalie "le personnage marque une pause pour laisser les gens applaudir", aucun morceau bonus issu d'une version précédente, on remarque seulement que les personnages d'Andrew Garfield et Tobey Maguire sont ici référencés en tant que "Webb-Verse Peter Parker" et "Raimi-Verse Peter Parker". Et que la scène post-générique de Venom ne figure pas dans le script officiel, ce qui tendrait à confirmer qu'il s'agit bien d'un ajout de dernière minute (du meilleur goût).
Difficile de savoir pourquoi Deadline estime de son côté que Spider-Man : No Way Home aura un rôle à jouer dans la future course aux Oscars, cela étant dit. L'editor's note dans l'en-tête de l'article se justifie par cette estimation pour accepter de mettre en avant le script de McKenna et Sommers, ou plus exactement, sur l'insistance de Disney et d'une cohorte de fans apparemment ravie de se laisser manipuler pour servir les intérêts du groupe.
L'entité continue de marteler à qui veut l'entendre que le projet sera sélectionné dans la catégorie de l'Oscar du Meilleur Film cette année, en avançant deux arguments : l'Académie ferait preuve d'élitisme dans le cas contraire, et le film est indiscutablement bon, la preuve, il rapporte de l'argent. Reste à espérer que le jury ne cédera pas à ce curieux caprice de milliardaires vexés - puisque, si tout le monde aime effectivement manger un McDo' de temps à autres, personne ne trouverait normal d'attribuer les 4 étoiles du guide Michelin à celui des Champs Elysées, pour avoir vendu plus de burgers que les autres cette année.
Ceci n'est pas une vraie information au passage - a priori, le plus gros vendeur actuel serait en Russie au Square Pouchkine de Moscou. Une autre une gloire nationale qui fout le camp.