Les studios Columbia Pictures, filiale du groupe Sony Pictures, ont placé une option sur le personnage de Barbarella en vue de possibles futures adaptations. La compagnie s'est entendue avec les héritiers du dessinateur Jean-Claude Forest, inventeur de cette aventurière spatiale considérée comme l'une des pionnières de la bande-dessinée érotique. Si la somme négociée entre les deux parties n'a pas été révélée, Julien Forest devrait jouer le rôle de producteur exécutif sur le ou les projets actuellement en gestation, aux côtés de Jean-Marc Lofficier, petite légende locale dans la catégorie des rares scénaristes francophones à avoir fait carrière aux Etats-Unis (chez DC Comics, Marvel, etc).
Orgasmotron 2.0.
Apparue pour la première fois dans les pages de V Magazine au début des années soixante, Barbarella, une baroudeuse cosmique à la Flash Gordon, parcours l'espace à la rencontre de différentes peuplades extra-terrestre. Calquée sur le physique de l'actrice Brigitte Bardot, l'héroïne devait, selon Forest, incarner la révolution sexuelle et la libération des moeurs. Les premiers strips du dessinateur ont souvent été considérés comme l'une des premières traces de bande-dessinée érotique en Europe (un statut largement contesté depuis). Relativement peu chargées en scènes "graphiques", ceux-ci avaient surtout l'habitude de dénuder l'héroïne à intervalles réguliers. Barbarella est surtout entrée dans l'histoire pour le film de 1968 réalisé par Roger Vadim, dans lequel l'aventurière était interprétée par la vedette Jane Fonda.
L'annonce de ce nouveau partenariat entre Columbia Pictures et les héritiers de Forest semble devoir enterrer pour de bon le projet de série télévisée mis en route en 2013 avec le réalisateur Nicolas Winding Refn aux commandes. Aux Etats-Unis, les éditions Dynamite Entertainment se chargent depuis plusieurs années de produire des comics Barbarella à intervalles réguliers, avec une première série de Mike Carey et Kenan Yarar en 2017, un second volume de Sarah Hoyt et Madibek Musabekov en 2021.
Ces projets récents ne semblent pas avoir pris dans la boucle de l'option posée par Columbia (pas plus que le nom Kelly Sue DeConnick, qui s'était chargée de traduire en anglais la dernière édition en intégrale de l'oeuvre de Forest parue chez les Humanoïdes Associés en 2015). A voir si le studio considère la possibilité de mettre en route un chantier de production concret dans le courant de cette année.
