Parce que Marvel n'a pas le monopole de la roublardise dès lors qu'il s'agit de vendre du papier, voyez un peu la dernière de chez DC Comics. Ca ne vous a sans doute pas échappé, l'an prochain, un film consacré au héros The Flash est attendu au cinéma. Et contre toute attente (voire même, presque malgré l'avis de l'interprète du personnage principal), le projet va bel et bien sortir en salles. DC Comics doit donc manoeuvrer pour accorder les bidons entre le département cinéma et le département BD, histoire de profiter de l'adaptation pour écouler quelques stocks. Quitte à accélérer la cadence des parutions et avoir un "anniversaire" à faire valoir dans la fenêtre de tir.
En résumé : on a besoin d'arriver très très vite à The Flash #800
DC a donc décidé de doubler la quantité mensuelle de numéros pour la série The Flash à partir du mois de janvier 2023. D'ici là, le titre en sera effectivement rendu à The Flash #790. Or, en suivant un rythme de parution normal, le numéro anniversaire The Flash #800 serait tombé au mois de novembre, autrement dit, longtemps après la sortie du film.
Par habitude, les gros numéros de ce genre ont plus d'intérêt à précéder les adaptations, en profitant de la publicité indirecte que produisent les campagnes de promo' mises en branle par les studios d'Hollywood (et évitant au passage de voir le grand public, potentiellement intéressé par l'achat d'un petit comics de révision avant ou après le film, se désintéresser du héros en question si l'adaptation s'avère être mauvaise). En somme, mettons que c'est mieux pour tout le monde si les deux industries parviennent à synchroniser les montres.
Or, faites le calcul : si le mois de janvier comprend les numéros The Flash #790 et #791, et que la série est maintenue en bimensuel jusqu'à The Flash #800, celui-ci devrait tomber au mois... de juin, soit en parallèle de la sortie du film d'Andy Muschietti. C'est finaud. Ils sont forts. Ils ont sûrement des tas de diplômes.
Railleries à part, DC Comics compte évidemment capitaliser sur cette première adaptation en solitaire du bolide écarlate au cinéma sur le plan des BDs, et le lectorat doit s'attendre à ce que Barry Allen redevienne l'un des centres d'intérêts de l'éditeur d'ici l'année à venir. Peut-être une mini-série en Black Label ? Ou a minima, un numéro anniversaire chargé en invités et en histoires bonus pour célébrer la riche histoire de l'homme le plus rapide des comics.
Pour l'heure, Jeremy Adams et Roger Cruz, au scénario et au dessin du titre dans sa forme actuelle, prennent le plan de DC Comics à l'envers : si l'éditeur veut publier le plus de numéros possibles dans un espace de temps réduit, Flash va, de son côté, vivre une longue aventure en l'espace de seulement une minute. Le scénariste prend l'exemple de la mise en scène classique des bolides de DC Comics : si tout le monde a l'impression qu'ils vont vite, de leur point de vue, c'est plutôt le monde autour d'eux qui se met à ralentir lorsqu'ils activent leurs pouvoirs d'hyper-vitesse. Adams va donc jouer sur cette idée pour écrire un arc scénaristique qui tiendra en soixante secondes (du point de vue du passage du temps normal dans l'univers DC) : The Flash affronte une vaste armada d'extra-terrestres eux aussi équipés de capacités liées à la Speed Force (ou plutôt, d'appareils qui utilisent cette énergie comme un genre de carburant), pendant que le reste du monde tourne au ralenti du point de vue des deux factions.
L'arc en question s'intitule "One Minute War" démarrera dès le mois de janvier dans The Flash #790, avec des couvertures de Taurin Clarke, Daniel Bayliss et Ibrahim Moustafa.