Chose "promise", chose due. Une dizaine de jours après que l'hypothèse d'une restructuration de Disney ordonnée par Bob Iger, de retour à la direction de la firme aux grandes oreilles après le départ de Bob Chapek, se voit confirmée. Et avec elle, la (première ?) vague de licenciements attendue est elle aussi à l'ordre du jour, avec plusieurs milliers d'emplois touchés au sein de plusieurs divisions de la compagnie. De quoi permettre au géant américain d'envisager des jours meilleurs ? Seul l'avenir le dira.
C'est au cours de la dernière réunion avec les investisseurs de Disney que Bob Chapek a en effet annoncé une restructuration de l'entreprise, effective immédiatement. Selon l'ancien/nouveau grand patron, le modèle opéré par Bob Chapek, qui avait notamment séparé en deux divisions distinctes la production des contenus et la distribution des dits contenus, était plein de lacunes. Il se dit aussi que la partie créative de la firme se sentait micro-managée par des personnes "en costumes" (à la distribution) qui étaient plus soucieux de vendre les produits que de s'occuper de ce que les oeuvres allaient contenir. Le désir de Bob Iger est de remettre "la créativité et le storytelling" au coeur des exigences de Disney, en "redonnant une plus grande autorité aux leaders créatifs, mais aussi en leur donnant la responsabilité de la performance financière de leurs productions".
Deux façons de voir la chose : du côté verre à moitié vide, on pourra se dire que les personnes impliquées dans la création des films/séries/etc vont encore plus devoir se lisser dans les oeuvres - ce qui semble un poil exagéré au vu du contenu forcément propret et familial de la majorité des productions tous publics (Marvel y compris pour le moment, même quand ils doivent se diriger vers "l'horrifique") de l'entité ; du côté verre à moitié plein, le fait que les personnes directement impliquées dans la création des films, et non pas les fameux "cols blancs", s'occupent aussi de la distribution pourrait permettre une meilleure synergie, afin de proposer l'équilibre adéquat entre oeuvre et produit. Par ailleurs, le modèle de Chapek laisse songeur à rebours, notamment sur la qualité de certains films ou séries sortis du côté de Marvel Studios au cours des dernières années.
Dans les grandes lignes, en ce qui concerne notre ligne éditoriale, Alan Bergman et Dana Walden seront à la tête de l'unité Disney Entertainment et superviseront l'ensemble du portfolio média que cette unité comprend - dont les sorties Marvel - ainsi que tout ce qui doit sortir sur Disney+. C'est donc à ces personnes que Kevin Feige doit répondre, une situation pas forcément différente de celle connue précédemment. On sera en revanche forcément plus peinés pour les 7000 personnes touchées par la restructuration, dans un contexte de crise qui finit par toucher même les boîtes que l'on aurait pu penser intouchables. A voir ce qu'il en ressortira sur la qualité des oeuvres produites.