Nouveau coup dur pour Diamond Comics. Après avoir régné en maître et en quasi-monopole sur ce qu'on appelle le marché direct - soit l'ensemble des comicshops sur le territoire nord américain -, le distributeur a perdu de plus en plus de parts dudit marché, des conséquences entre autres de son arrêt d'activité au cours du premier confinement de 2020. Si DC Comics et Marvel ont chacun quitté Diamond pour confier la distribution de leurs comics en premier lieu à Lunar et Penguin Random House respectivement, le 3e grand éditeur du monde de la bande dessinée (Image Comics) était jusqu'alors resté fidèle. Jusqu'à présent.
Au cours de la semaine passée, on a en effet appris qu'Image Comics a signé un contrat de distribution exclusive pour le direct market avec Lunar Distribution - les mêmes qui ont déjà un accord (non-exclusif, cela dit) avec DC Comics. De quoi mettre fin à une relation de travail avec Diamond Comics Distributors qui avait démarré en 1995 (!).
Un contrat qui signe définitivement la fin du règne de Diamond Comics sur le marché américain, puisque les cinq plus gros éditeurs qui avaient initialement signé avec l'entité (Marvel, DC, Image, IDW et Dark Horse) sont désormais partis vers d'autres paturages. Sur les réseaux sociaux, les professionnels estiment que Diamond ne peut s'en prendre qu'à leur fonctionnement, arguant qu'ils avaient depuis 2020 toute la mesure de changer les règles de leurs accords et s'aligner sur la concurrence, sans pour autant l'avoir fait. Le distributeur ne perd néanmoins pas tout puisqu'il existe des accords (même avec Lunar) notamment pour que Diamond serve d'intermédiaire avec le distributeur exclusif et le comicshop qui, parfois pour des problématiques logistiques ou logicielles, ne peut pas changer de distributeur pour ses comicbooks.
Du reste, Image Comics continue de travailler avec Diamond Comics pour la livraison aux libraires et enseignes généralistes (comme Barnes & Nobles), situées en dehors du "marché direct". Selon les analyses du site spécialisé The Beat (et son excellente rédactrice en chef Heidi McDonald), la diversification des activités de Diamond (avec la distribution de magazines, produits dérivés ou de jeux) lui assurera de perdurer dans le temps. En outre, la sous-distribution effectuée par Diamond (vu que de nombreux comicshops préfèrent malgré tout travailler avec eux) serait plus rentable que d'être le distributeur principal.
Autre conséquence directe de ce nouveau deal avec Lunar : les comics d'Image Comics seront désormais publiés le mardi comme pour DC Comics, chose que bon nombre de revendeurs voient d'un mauvais oeil après des années passées à faire du mercredi LE jour des nouvelles sorties comics. L'un dans l'autre, l'industrie américaine n'a de cesse d'évoluer, et nous sommes toujours présents pour rendre compte de ce qu'il s'y passe en temps (presque) réel. Pour les comicshops français, la distribution étant assurée par Diamond UK, il ne devrait pas y avoir de changements majeur.