Avec un peu de retard sur l'horaire prévu (le titre était supposé être présenté en détails lors de la New York Comic Con), Liam Sharp a évoqué dernièrement le cas de son futur comics Spawn. Une sorte de petit feuilleton surprenant, dans la mesure où le projet, aperçu à plusieurs reprises le temps de quelques premières planches sans dialogues, ressemble à tout sauf à une BD installée dans la mythologie de Todd McFarlane. Pas d'anges, pas de démons. De tueurs en série habités par des entités démoniaques à affronter au détour d'une ruelle. A dire vrai, les planches en question ressemblaient plutôt à une lecture romaine de Conan le Barbare.
Ce qui n'est peut-être pas un hasard
En définitive, Liam Sharp a bien été présent lors de la New York Comic Con, et quelques jours plus loin, la rédaction de BleedingCool a même eu droit à quelques détails supplémentaires sur le projet de la bouche même du dessinateur. Alors, Conan ou pas Conan ? Pas Conan a priori, même s'il sera bien question de barbares. Ou plus exactement, de peuples que les légions de l'Empire Romain d'Occident avaient coutume de qualifier de barbares, pour des raisons diverses que les historiens compétents vous détailleront avec plus d'habileté que ce modeste encart rédactionnel. Sinon, il y a toujours les vidéos de Nota Bene.
Pour résumer ? Liam Sharp s'occupera de l'écriture, des dessins et de la mise en couleurs d'une nouvelle série Spawn : The Dark Ages. Une annonce assez intéressante symboliquement - dans la mesure où l'artiste vedette avait déjà travaillé sur un titre du même nom entre 1999 et 2000, aux côtés du scénariste Brian Holguin. A l'époque, le titre s'intéressait surtout à un Medieval Spawn du 12e siècle après Jésus Christ, Lord Covenant, un guerrier tué au combat et qui devenait, après le traditionnel pacte avec la Malebolgia, le Hellspawn de son royaume. La série aura beaucoup compté dans le parcours de Liam Sharp, qui explique être très heureux de pouvoir signer un nouveau projet en reprenant cette appellation historique dans les colonnes de BleedingCool.
Sauf que cette fois, pas de Moyen Âge en vue. Ou pas exactement, puisque si les historiens d'antan avaient coutume de définir le début de cette période de l'histoire humaine à la chute de l'Empire Romain d'Occident, Sharp compte visiblement s'attaquer aux événements qui suivent de très près les derniers jours de cette civilisation disparue. C'est à dire : au Ve siècle après Jésus Christ, à une époque où il reste encore quelques légions en bataille contre les "barbares", et où le souvenir des Romains est encore tout frais. Notre héros est donc un ancien guerrier à jupette qui va, au contact de divinités celtes, occuper un rôle... différent.
Si l'on se fie aux premières planches, ce "
Conan" de centurie n'est pas amené à devenir un nouvel
Hellspawn, mais plutôt une sorte de guerrier celte qui obtient ses pouvoirs d'une divinité féminine, pour devenir le protecteur de la Bretagne au sortir de la colonisation romaine. Avec un casque en forme de crâne de bouc et une hache épaisse. Et au cas où ce ne serait pas clair : le terme "Bretagne" désigne évidemment "Britannia", à savoir, l'Angleterre, dans le contexte de la série.
Liam Sharp reste proche de ses obsessions personnelles et de son ascendance géographique. Dans la mesure où le bonhomme sort tout juste d'une série de romans graphiques de science-fiction articulée
autour de la Table Ronde et des chevaliers du Roi Arthur, difficile d'être franchement étonné.
En résumé :
Todd McFarlane,
en accord avec ses méthodes de sélection, a visiblement proposé à
Liam Sharp de faire ce qui lui plaît dans une série du
Spawniverse sans lien apparent avec la continuité principale. Le dessinateur a donc pris les commandes du projet, au scénario, aux dessins, aux couleurs, pour mélanger un peu de ses idées inachevées sur
Conan le Barbare et son obsession naturelle pour l'histoire de sa propre patrie, et voilà, ça a fait des chocapics. Pas de date de sortie pour ce nouveau volume de
Spawn : The Dark Ages pour le moment (et aucune garantie d'avoir un
Spawn dans la série, d'ailleurs).
Ryan Brown signe une couverture variante pour le premier numéro.