Julie Doucet, Riad Sattouf, et désormais, Posy Simmonds. La liste des lauréat(e)s s'allonge pour le prestigieux "Grand Prix" du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême. L'ouverture des festivités annuelles a été, comme de coutume, l'opportunité de célébrer cette belle cérémonie d'une première récompense, adressée à une grande dame de l'art séquentiel. Posy Simmonds, à l'âge de soixante-dix huit ans, vient gonfler les rangs d'un panthéon conséquent, dans lesquels on retrouve quelques uns des plus grands architectes de la discipline BD : Moebius, Katsuhiro Otomo, Rumiko Takahashi, Richard Corben, entre autres...
Tamara Drew Comics
Paradoxalement, à échelle francophile, la victoire de Simmonds tombe bien. Proche des sensibilités artistiques de l'hexagone depuis ses études à la Sorbonne, l'artiste virtuose poursuit un cursus artistique jusqu'à commencer à publier ses premiers travaux dans la presse britannique, à travers les colonnes du quotidien The Sun. Des débuts qui l'emmèneront vers d'autres journaux, pour d'autres rédactions. Notamment, The Times, et ensuite, l'illustre The Guardian. Une carrière filée dans le comic strip en épisodes, qui conduiront la dessinatrice à composer certaines de ses plus belles pages. A l'aise dans la satire, la comédie romantique, la contemplation et le feuilleton social, Posy Simmons livrera une belle quantité de projets, souvent dispersés par épisodes dans les pages du Guardian, parmi lesquels Tamara Drewe, Gemma Bovery, ou encore The Silent Three.
Dans des formats plus classiques de romans graphiques ou d'albums jeunesse,
Posy Simmonds livre un parcours complet dans la BD anglo-saxonne. Malgré les difficultés du
FIBD à reconnaître l'existence ou la validité du standard "comics", cette décision saluée passe pour une évidence. En parallèle, les instances publiques francophones ont aussi accueilli une exposition consacrée au travail de la dessinatrice par le biais du programme séquentiel
de la Bibliothèque Publique d'Information (
Centre Georges Pompidou) depuis le mois de novembre. En somme, un alignement qui tombe bien, pour fêter une grande dame.
L'exposition en question avait d'ailleurs été réalisée avec le concours des éditions Denoël, qui accueillent le gros de la bibliographie de Posy Simmonds sur le marché français. Félicitations à Tamara, et bon Festival International de la Bande-Dessinée à toutes celles et ceux qui auront la possibilité de se rendre sur place.