Les éditions Mad Cave ne sont pas les seules à s'être souvenues de l'anniversaire de Flash Gordon. En France, le groupe Hachette compte bien fêter les quatre-vingt dix ans de l'aventurier spatial de son côté, avec une collection dédiée. Et autant dire que l'entreprise voit grand : compte tenu de son exceptionnelle longévité dans les revues de la presse américaine, les aventures de Flash Gordon seront empaquetées dans une série conséquente de soixante tomes. Il s'agira des comic strips distribués par le groupe King Features Syndicate (au format horizontal, donc) depuis les premiers pas du héros en 1934. Bon anniversaire.
Ah oui, le pote de Green Arrow
Non, ça c'est l'autre. Pour éviter de les confondre, un peu d'histoire : dans les années trente, aux Etats-Unis, les romans d'Edgar Rice Burroughs font encore fureur. Or, si le créateur de Tarzan a déjà engendré malgré lui toute une batterie de clones (avec différents auteurs passés dans son sillage pour dupliquer son roi de la jungle et surfer sur la vague), c'est un autre de ses personnage qui inspirera la création de Flash Gordon. A savoir, John Carter, ou John Carter of Mars, un humain transporté sur la planète rouge pour devenir le héros involontaire d'une série d'aventures dans les codes du pulp. De la même façon, King Features Syndicate va chercher à produire sa propre version de John Carter pour faire concurrence à une création née dans le camp d'en face.
En effet, depuis 1929, un autre héros lancé par le National Newspaper Syndicate (qui s'appelait encore la John F. Dille Company) explore déjà les étoiles. Celui-ci s'appelle Buck Rogers et rencontre un succès tonitruant dans les pages des journaux du dimanche. Alors, un peu comme Marvel et DC Comics, King Features Syndicate décide de contre-attaquer en allant chasser sur ce même terrain. En s'inspirant des mêmes référents, avec cette science-fiction d'avant-garde à la Burroughs, H.G. Wells et bien sûr Jules Verne, l'artiste Alex Raymond invente Flash Gordon, un jeune homme arraché à ses études universitaires parti sauver le cosmos du maléfique Ming le Sans Merci. Le succès est immédiatement au rendez-vous, le titre se répand dans toute une batterie de périodiques, et est rapidement adapté à l'international. Il hérite au passage de son propre feuilleton radio', l'équivalent de Netflix pour les contemporains des années trente aux Etats-Unis.
La collection Hachette reprend l'ensemble des comic strips de King Features, depuis le premier débarquement de Gordon et de ses alliés sur la planète Mongo. Quatre tomes ont déjà été annoncés pour couvrir l'ensemble des dix premières années (entre 1934 et 1944 si vous avez suivi) sur le principe habituel : les premiers albums sont proposé à un prix d'entrée très attractif (2,99€ pour le premier, 6,99€ pour le second, puis un tarif de 13,99€ par la suite) avec quelques bonus pour ferrer le lecteur. Sur le long terme, les albums sont ensuite envoyés par groupe de trois (pour des montants de 41,97€ toutes les six semaines).
Les albums en question sont annoncés sur des volumes de 152 à 160 pages sur couverture rigide au format à l'italienne, 28,5 par 22 centimètres, avec les premières grandes périodes : Alex Raymond, Don Moore et Austin Briggs aux commandes. En adhérant à l'offre premium, soit pour un euro de plus par numéro, les intéressés pourront aussi obtenir une figurine du héros. Tous les détails sont à retrouver dans le lien qui suit, avec la présentation globale du projet et un meilleur aperçu des premiers numéros (vous pourrez notamment feuilleter l'introduction, histoire d'avoir une lecture plus globale du projet et des bonus).