Les annonces de nouveautés se multiplient à l'horizon du mois d'octobre. C'est normal : lorsque les sollicitations tombent, les éditeurs consacrent un effort supplémentaire pour défendre certains projets en particulier à coups de communiqués de presse et de présentations des premières couvertures, planches, etc. Chez Oni Press, une nouvelle création originale est en chemin. Une mini-série en quatre numéros signée Jordan Thomas (Weird Work) au scénario et David Gete (Crossed : Dead or Alive) aux dessins. Le projet mise sur la science-fiction et la violence avec un fond de discours social.
Clone Runner
Pour faire les présentations : débarqué récemment chez
Oni Press,
Jordan Thomas est un ami
et collaborateur fréquent de l'artiste virtuose Shaky Kane. Ensemble, les deux copains ont collaboré
sur The Man From Maybe au sein de cette même compagnie. De son côté,
David Gete est un ancien des éditions
Avatar Press, connu pour avoir participé à l'essentiel des "franchises" locales :
Über,
Crossed,
Absolution,
Stitched, des comics souvent assez violents, voire nihilistes. Graphiquement, on pourrait le classer dans la sphère d'influence des artistes réguliers de
Garth Ennis, relativement proche du
Jacen Burrows d'autrefois.
Pourtant, c'est un autre référent que l'éditeur choisit de mettre en avant pour présenter la série Skin Police : le communiqué de presse parle d'une série façon John Woo, façon Moebius, façon Geof Darrow. Comprenez que l'objectif est d'insister sur l'action frénétique dans un environnement de science-fiction épurée. Il est surtout assez intéressant de voir Oni Press faire cette référence au créateur du Shaolin Cowboy dans la mesure où beaucoup de ses "enfants" illégitimes se sont réunis pour signer les couvertures variantes du premier numéro : Shaky Kane, évidemment, mais aussi Nick Pitarra et Adam Pollina. Mieux encore, David Gete, qui livre la couverture principale, a même repris la composition d'une célèbre cover de Geof Darrow sur la série Hard Boiled. On aura compris le message : l'objectif est visiblement de rendre hommage à la façon dont le géant compose ses propres histoires, avec beaucoup de sang, un peu de futurisme et pas mal d'absurde.
Concernant l'intrigue proprement dite, Jordan Thomas explique que le titre devrait fonctionner comme une sorte de Blade Runner sous adrénaline - à savoir que le scénario se concentre sur un policier spécialisé dans la traque et l'assassinat de créatures synthétiques, comme les Réplicants. Sauf qu'il s'agit, cette fois, de clones d'êtres humains.
"En 2142, le taux de fécondité a chuté à un niveau extrêmement bas à travers le monde. En conséquence, un marché noir de bébés clonés illégalement a émergé. Des millions de parents ont utilisé leur propre matériel génétique pour concevoir ces nouveaux enfants, en ne réalisant que trop tard les conséquences de leurs actes.
En effet, à un moment donné de leur cycle de vie, trois clones sur quatre deviennent subitement fous et dangereux, en se transformant en véritables machines à tuer. On les appelle les « dupes ». Les Nations Unies en Europe ont décidé tentent de contenir cette menace croissante. Un groupe de travail a été monté pour mener la mission peu enviable de de traquer les dupes avant que le phénomène ne se propage. Pour le gouvernement, il s’agit de la 'Division d’Identification et de Capture des Doublons'. Pour le reste du monde, ils sont la Skin Police. Et le pire, c'est que les dupes sont souvent ceux auxquels on s'attend le moins."
Beau programme, pour un comics qui devrait donc aussi s'intéresser au thème de la surpopulation mondiale et de l'éventuelle extinction humaine. Rendez-vous le 2 octobre 2024 pour le premier numéro de cette étonnante proposition artistique, avec déjà quelques planches pour se faire une idée de l'esthétique générale.