Dans une période propice aux comics sous licence, les éditeurs indépendants se battent pour récupérer les droits de certaines propriétés intellectuelles importantes. Chez Dynamite Entertainment, cette stratégie leur a permis de récupérer, en l'espace de quelques mois, l'usufruit du catalogue Hanna Barbera et de la franchise Terminator. Pile à l'heure pour les quarante ans du premier film de James Cameron, l'enseigne peut donc enfin annoncer une nouvelle série, au sortir de grosses réimpressions des classiques de chez Dark Horse. Un premier titre Terminator a été annoncé pour cet automne, avec Declan Shalvey au scénario et Luke Sparrow aux dessins.
Si vous écoutez ce message, vous êtes la résistance.
Equipe créative plutôt intelligente sur le papier : le scénariste a déjà eu l'occasion de se faire la main sur les histoires de voyage dans le temps avec sa propre création originale, Time Before Time, et sur les comics sous licence publiés chez Dynamite. En ce début d'année, Shalvey a effectivement pris les commandes de la série Thundercats. Le lancement de ce titre a été particulièrement réussi, dans la mesure où l'éditeur revendique un premier numéro écoulé (auprès des comicshops, du moins) à plus de deux cent mille exemplaires. Autant dire que le bonhomme a mérité la confiance du patron, et devrait opérer avec un certain degré de liberté pour cette adaptation de la franchise au format comics.
Côté scénario, le communiqué de presse insiste sur l'importance de revenir à la base même du premier film Terminator. Moins d'action, plus de suspense, une atmosphère de film noir (ou "tech noir" pour reprendre le fameux mantra de James Cameron) et un format anthologique. Le principe reste le même : dans un futur gouverné par les machines, l'intelligence artificielle Skynet entend combattre la résistance organisée par l'humain John Connor en envoyant ses robots meurtriers dans le passé pour supprimer les ancêtres du héros. Sauf que cette fois, Skynet cible également d'autres membres importants de la résistance, pour permettre un peu de diversité dans les cibles et éviter de tout faire reposer sur la famille Connor.
L'idée est aussi d'opter pour un format anthologique, avec un robot et un ancêtre pour chaque numéro. Là-encore, dans l'optique d'offrir un peu de variété : nouvelles époques, nouveaux visages, nouvelles armes, pour éviter de rester cramponné au paysage habituel des villes, des usines désaffectées et des voies de circulation américaines emblématiques des trois premiers volets de la franchise. Shalvey explique :
"L'approche que nous avons choisi va dans le sens d'offrir de nouvelles situations, de nouveaux dilemmes à chaque numéro. Ce sont principalement des histoires auto-contenues, mais au fur et à mesure que la série va avancer, il se peut que certaines têtes connues réapparaissent au fur et à mesure... Nous optons aussi pour une approche plus épurée, plus pulp. Puisque même si le premier film était une innovation, voire une révolution, il était tout de même plus ancré dans son environnement, comme un film noir, très porté sur l'émotivité. 'Une force que personne ne peut arrêter est en route pour venir vous tuer' voilà ce sur quoi j'ai envie de m'appuyer."
Une approche honnête, et qui va dans le sens du marché indépendant, où les anthologies d'horreur se multiplient depuis quelques années. Pour l'annonce de ce nouveau titre, Dynamite s'est associée au distributeur Diamond Comics pour scander l'annonce à tue-tête et présenter au passage les premières planches et les couvertures du premier numéro. Celles-ci seront signées Declan Shalvey, Edwin Galmon, Joshua Swaby, David Cousens, et à l'image des "Hidden Gems" proposées chez Marvel, l'éditeur compte également ressortir du placard la couverture originale d'Alex Ross pour la série Terminator : The Burning Earth, premier comics officiel de l'artiste peintre paru en 1990 (et publié en VF chez Vestron).
Pour le synopsis officiel :
"Le plan qui visait à tuer Sarah Connor et son fils John a échoué, mais cela ne suffira pas pour arrêter le plan de génocide formé par Skynet. L'échec signifie simplement que la machine doit s'adapter pour apprendre, comprendre, et étendre l'étendue de son projet. Il reste encore quelques options à tenter dans le passé, qui permettront d’éliminer certains membres de la résistance humaine avant même que celle-ci ne puisse se former. Skynet et ses Terminators sont déterminés à éliminer ces personnages clés pour le futur de l'histoire humaine avant que leurs processeurs ne se brisent en éclats de silicium."
On nous parle aussi d'un propos qui vise à critiquer la mode moderne des intelligences artificielles, un sujet forcément d'actualité et qui permettra peut-être de glaner de nouveaux adeptes (dans la mesure où les récents films Terminator n'ont vraisemblablement pas permis à la franchise de garder la même pertinence dans le présent).
Terminator #1 est attendu pour le mois d'octobre 2024.
