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Interview : retour à Grandville, avec Bryan Talbot

Interview : retour à Grandville, avec Bryan Talbot

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Mine de rien, la publication des cinq albums de Grandville par Bryan Talbot chez Délirium s'est faite assez rapidement. Entamée au début de l'année 2023 par l'éditeur français, la série a connu un rythme soutenu qui lui a permis de voir sa conclusion arriver en librairie moins de deux ans plus tard, avec le cinquième récit dédié à l'inspecteur Lebrock, Grandville : Force Majeure. A cette occasion, Bryan Talbot est revenu en France faire une tournée de dédicaces, et si nous avions déjà pu discuter avec lui l'an passé (uniquement en audio via First Print), il nous manquait encore quelques questions à lui poser - notamment autour de la continuation de cet univers, puisque Talbot livrera prochainement la préquelle de Grandville, The Casebook of Stamford Hawksmoor

Bryan Talbot sur Grandville et la poursuite de cet univers

Nous avons donc pu retrouver Bryan Talbot pour une nouvelle discussion, pour laquelle nous prenons cette fois le temps et l'énergie de la retranscrire à l'écrit et en français pour les non-anglophones. Pour les autres, l'audio est une nouvelle fois disponibles via le podcast First Print, et si ce travail vous plaît, nous vous invitons à le soutenir en partageant l'interview, quelle que soit son format. Nous remercions également Marie Fabbri et Laurent Lerner des éditions Délirium.



Bryan ça fait une année qu’on ne s’était pas parlé, comment ça va ?

[En français]. Oui ! Pas mal.

Et je vois que vous apprenez toujours le français.

Oui, oui, on peut essayer en français, si tu veux.

Oh, carrément (rires). La dernière fois qu’on a discuté, vous nous parliez de Grandville Noël et de Force Majeure, mais ils n’étaient pas encore disponibles en France, et on va en parler juste après. Mais j’avais d’abord une question très générale qu’on n’avait pas abordée, celle de vos influences artistiques quand vous avez grandi, en termes de bande dessinée, mais aussi d’art de façon générale. Car il apparaît évident que vous mettez beaucoup de ce avec quoi vous avez grandi dans ces albums.

Oui. J’ai grandi avec des bandes dessinées comme Ruppert the Bear. Chaque année je recevais un album de lui pour Noël de la part de mon père. J’ai aussi été influencé par des bandes dessinées hebdomadaires qui sortaient en Grande-Bretagne, que les adultes ne lisent plus aujourd’hui. Il y avait The Beano, The Dandy et Beezer. C’était la bonne période pour les lires dans les années 1950, car à ce moment les comics british ont connu une sorte de révolution. La plupart d’entre eux étaient publiés par DC Thomson, une entreprise écossaise, et il y a ces trois artistes qui ont commencé à travailler pour eux : David Law, Ken Reid et Leo Baxendale. Entre eux, ils ont en quelque sorte réinventé les comics britanniques pour enfants. Jusque là, ils étaient assez, « gentil » (en français, ndt), très calmes, si on peut dire. Les héros se comportaient bien. Et d’un coup, ces trois auteurs/artistes inventaient des personnages complètement fous. Comme Denis la Malice – qui n’est pas la version américaine du héros, c’est d’ailleurs marrant que les deux aient été inventés la même année. Ce Denis la malice, c’était juste un bully (rires). Il y avait les Bash Street Kids, l’histoire de gamins de la classe prolétaire qui allaient à l’école de Bash Street, pour apprendre à se taper. Et c’étaient tous des anarchistes ! Ils allaient se battre dans la rue avec les flics, en plein dans des comics british (rires) !

Il y avait aussi des personnages comme Minnie the Minx ou Beryl the Peril, qui étaient de jeunes filles… terrifiantes ! Elles utilisaient des lance-pierres et toutes sortes d’armes pour taper les garçons (rires), et dans tout ça, la police, les professeurs, les gardiens de parcs, toutes ces figures d’autorité devenaient des ennemis.


J’imagine que les parents n’aimaient pas trop ça ?

Mais les parents ne lisaient pas tout ça, n’est-ce pas ? (rires) Mais c’était des comics incroyables. Mon préféré c’était Leo Baxendale, dont je parle justement dans ma postface pour Grandville : Force Majeure. Son dessin était incroyablement détaillé, et je pouvais passer des heures à étudier ses gags et ses décors. C’était super quand j’ai pu le rencontrer et que nous sommes devenus amis.

L’une des choses qui m’impression le plus dans toute la série Grandville, c’est à quel point elle est référencée de toute parts. On trouve des références à la bande dessinée britannique, européenne et française, mais on y voit aussi de la peinture, de la littérature, des films. Et je n’arrive pas à comprendre comment vous arrivez à mettre tout ça. Est-ce que ça vous prend dès qu’il y a une sorte d’espace blanc à remplir ? C’est à l’instinct ?

Quand j’écris une histoire et que je pense à une scène – par exemple il y a une scène se déroulant dans la rue dans Grandville : Noël, les personnages marchent dans la rue et il neige, et j’ai juste pensé à la peinture « Rue de Paris, temps de Pluie » - de Gustave Caillebotte – et je l’ai utilisée comme une forme de référence.

Donc vous faites ça au hasard, en fonction de ce que vous connaissez, de tout ce que vous avez pu voir ?

Oui, c’est ce que je crois, mais parfois j’écris aussi des scènes autour d’une œuvre ; dans Noël à nouveau, il y a un moment qui est un pastiche de La Cène, et j’avais cette œuvre en tête avant d’écrire la scène en question. Vous voyez par un effet de dézoom que ce que je dessine est une reprise de La Cène. J’en suis assez satisfait car tous les animaux n’ont pas la même position que dans cette peinture de De Vinci, mais les bulles illustrent aussi leur langage corporel.


Dans chaque album, on retrouve une post-face avec toutes les références listées. Etait-ce obligatoire pour vous ? Vous auriez pu aussi simplement faire ces planches, et laisser les lecteurs trouver ces références par eux-mêmes.

Mais c’est ce que j’ai fait, en fait. J’ai juste fait mes planches et laissé les lecteurs avoir les références (ou non). Et une fois les albums publiés en Grande-Bretagne, je me suis dit que ce serait sympa d’en expliquer un certain nombre. J’ai donc écrit toutes ces annotations pour mon site internet. Et quand Laurent est venu me voir pour la publication des ouvrages, il m’a demandé s’il pouvait les utiliser.

Oui, peut-être qu’en France on aurait pas toutes les références (rires)

Non, je ne pense pas : l’éditeur pour la version espagnole m’a demandé la même chose. Elles sont donc aussi dans la version espagnole.

Vous diriez donc que ces références, c’était surtout pour votre propre plaisir alors ?

Oui. Et les annotations ne sont pas dans les éditions anglaises. On les retrouve seulement pour les langues étrangères.

Il y a une autre chose qui m’a marqué, dans le troisième album, Bête Noire, c’est que les vilains utilisent l’art abstrait comme une façon d’effacer tout message qui peut être dessiné de façon conventionnelle. Je me demande si vous aussi, vous méprisez vraiment l’art abstrait ?

Alors non, pas activement. C’est surtout que je n’y porte pas beaucoup d’intérêt. Je crois que j’ai déjà pu l’expliquer dans ma biographie, mais quand j’ai quitté l’école, je suis ensuite allé dans une école d’arts, et ce sont trois exposants d’art abstrait qui nous ont fait l’enseignement. Ils n’autorisaient personne à montrer quelque chose de figuratif. C’étaient de vrais… fanatiques. A cette époque, l’art figuratif était démodé, c’était considéré comme la vieille école… et ils se montraient vraiment agressifs.

Agressifs ?

Oui, ils te criaient dessus ; c’est arrivé à un ami : il travaillait sur une nature morte, il y avait passé toute la matinée, c’était quelque chose de très beau, fait de façon réaliste. Quand les professeurs se sont approchés, ils lui ont hurlé dessus « qu’est-ce que c’est que cette merde », et ont jeté de la peinture sur sa toile. Et une fois par semaine, on avait ce qu’on appelait un exercice critique. On devait accrocher son travail au mur, et lorsque les profs revenaient de leur déjeuner – qu’ils prenaient au pub, donc… - tout ce qui n’était pas de l’art abstrait, ils le ridiculisaient. Il y a même un élève que ça avait rendu physiquement malade, tellement il était effrayé. Et tout ça s’est transformé au final en une thérapie d’aversion pour l’art abstrait, pour moi et quelques autres. Donc depuis ce temps là, ce n’est pas que je déteste l’art abstrait, mais je le vois toujours comme quelque chose que feraient des charlatans artistiques, ce sont les gens qui ne peuvent pas dessiner qui en font…  


Mais c’est aussi intéressant la façon dont vous expliquez dans Bête Noire que si on efface l’image, on efface aussi le message…

La signification, oui. C’est ça le truc avec l’art abstrait : tu ne peux pas lui donner un message politique. Il n’y a pas de philosophie non plus : ce ne sont que des couleurs et des formes. Et le seul rationnel c’est ce que ça te fait ressentir quand tu le regardes.

En conséquence, on voit aussi comment le fait que vous mêliez toutes vos références montre que différentes formes d’art figuratif permettent d’avoir toutes sortes de messages.

Oui, tout cela permet d’avoir de forts messages.

En termes d’écriture, on aperçoit dans Force Majeure des séquences du passé de Lebrock, mais on voit aussi apparaître des personnages qui étaient mentionnés un ou deux tomes auparavant. Quelle avance prenez-vous dans la planification de tout cela ? Vous aviez déjà en tête ces éléments au moment d’écrire Bête Noire par exemple ?

Au départ, Grandville ne devait vraiment être qu’un récit complet. Et je n’avais jamais fait d’histoire avec des animaux antropomorphiques auparavant, c’était une façon de faire quelque chose de différent. Et j’aime écrire des histoires de détective, donc au final en ayant fini le premier tome je me suis dit que j’aimerai bien en faire un autre, pour ce genre d’écriture, et avec ces personnages. Et quand j’étais sur Bête Noire, je me suis dit que j’en ferais encore, à la façon de Tintin, avec des albums en stand alone. Donc j’ai désigné les albums 3-4-5 en même temps. Et maintenant je travaille sur la préquelle, et on verra dedans des personnages de Grandville quand ils étaient plus jeunes.


Qu’est-ce qui vous plaît tant dans les histoires de détective ? On a pu suivre depuis le premier tome les aventures de Lebrock, un personnage très Sherlock Holmes dans l’esprit, mais c’est vraiment avec Force Majeure que vous versez dans l’album le plus Sherlock Holmesque, et même à deux reprises si on compte le long flashback.

Oui, il y en a un qui est vraiment dans le registre d’Agatha Christie. Dans le cinquième tome, Lebrock retrouve son mentor, Stamford Hawksmoor, qui est le vraie pastiche de Sherlock Holmes. Watson décrit souvent Holmes comme ayant un profil aquilin, ce qui veut dire avec un nez qui fait penser à un bec d’aigle – c’est pourquoi il a cette tête de faucon. Il fume la pipe, et tout…

Mais donc, votre passion pour les histoires de détective ?

C’est pour moi en quelque sorte la forme la plus pure de la narration. Elles sont menées par le plot, elles demandent beaucoup de planification, de foreshadowing. Car pour avoir une bonne histoire de détective, le lecteur doit avoir l’impression de pouvoir la résoudre avant même le personnage, ou en même temps que lui.

Et c’est difficile, en termes d’écriture ?

Non, j’aime beaucoup ça, c’est simplement comme assembler les différentes pièces d’un puzzle.

Mais plutôt à l’envers, en partant de l’image finale, puis en découpant ensuite pièce après pièce ?

Non, pas nécessairement. Je dois évidemment savoir ce qu’il se passe avant que je ne me mette à écrire. Chaque tome que j’écris est d’abord très fortement structuré.  

J’imagine qu’il est impossible de simplement écrire une scène de meurtre – comme celle du flashback de Lebrock – et de se dire « on verra comment tout ça va se dérouler ».

Oui, il faut vraiment que la structure soit solide comme un roc avant que je ne commence à écrire.

Et j’imagine aussi qu’il y a un challenge à devoir écrire sur un registre très balisé, pour lequel il faut avoir sa propre originalité, tout en ayant des passages obligatoires. Comme à la fin de Force Majeure, quand tout est expliqué de façon théâtrale par Lebrock…

Oui, ça c’est un standard du récit à la Agatha Christie, quand Lebrock réunit tout le monde autour de lui afin de pouvoir expliquer tout ce qu’il s’est passé. Après, c’est seulement dans ce cinquième tome que j’utilise ce procédé. Mais voilà, c’est ce que j’essaie de faire, écrire ma propre histoire originale, en utilisant différents schémas d’histoires de détectives.


Lorsque vous écrivez en 2017 la post-face du dernier tome de Grandville, est-ce que vous saviez déjà que vous alliez revenir à cet univers pour une préquelle sur Hawksmoor ?

Non, entretemps j’ai écrit et dessiné The Legend of Luther Arkwright, j’ai illustré les deux derniers ouvrages de Mary (sa femme, ndt). On alterne entre un livre à moi, et un à elle, en quelque sorte. Je pense que c’était au mois de juin, durant le confinement (été 2020, donc, ndt) que j’ai commencé à penser à une histoire pour Stamford Hawksmoor. C’était alors que je terminais de dessiner Luther Arkwright. Je me suis dit que ce serait sympa de revenir à l’époque où Hawksmoor était un inspecteur plus jeune – il doit avoir quarante ans dans le récit. Il n’y aura pas de Lebrock dedans. Mais on verra d’autres personnages de Grandville dans cette histoire.

Est-ce que c’est aussi une façon de sortir pour vous de l’esthétique steampunk, pour aller vous concentrer vers quelque chose de plus victorien ? Vous nous indiquiez déjà ce parti pris lors de notre dernière interview…

Oui, je travaille avec un style assez différent, et c’est sûr que ça aura une allure différente. Notamment pour la couleur, qui ne sera pas numérique, mais que je fais à l’aquarelle, en lavis, avec une tonalité d’ensemble sépia. Pour avoir le sentiment d’une photographie prise à l’ère victorienne. Et puisque ça se passe avant la révolution de la technologie à la vapeur, il n’y aura plus de steampunk. Une autre différence importante, c’est que dans Grandville, la plupart du texte vient des dialogues. Avec Hawksmoor, il y a aura beaucoup plus de récitatifs, c’est lui qui s’occupe de raconter son propre récit.

Pour donner un aspect plus « vintage » à cette bande-dessinée.

Oui, probablement.

Ce sera en plus un nouvel album assez épais, on parle de 172 pages…

Oui, il doit m’en rester une vingtaine à finir.

J’imagine que vous allez aussi devoir faire attention, même si vous changez tout l’aspect visuel, à rester d’une certaine façon cohérent dans votre univers, puisque le récit ne se déroule que 23 ans dans le passé.

 La dernière scène de Hawksmoor est le jour où l’Angleterre obtient son indépendance (de l’empire Français, ndt), et j’y tracerai une forme de parallèle avec le Brexit. Il y a une forme de tristesse tout au long du récit, l’ambiance sera assez différente de Grandville.

Mais quant à cette cohérence, est-ce que vous avez une sorte de recette ou de formule pour veiller à ça ?

Non pas vraiment. Après tout, je connais assez bien Grandville, je sais à quoi elle ressemble et à quoi elle doit ressembler, donc c’est vraiment assez facile pour moi d’imaginer des histoires qui se déroulent assez tôt dans cet univers.

Si on revient aux thématiques de Grandville, vous aviez déjà dit que c’est une série qui parle de la montée du fascisme. Or le dernier album est sorti il y a sept ans, et pourtant tout a l’air encore très actuel. Vous vous rappelez que vous voyiez déjà tout ça à l’époque ?

En vérité, tout cela se déroule sous nos yeux depuis une vingtaine d’années. Cela fait vingt ans que l’on voit tout ça se faire, lentement. L’ouvrage sur Hawksmoor ne sera pas spécialement anti-fasciste, mais portera clairement un message anti-nationaliste.

Parce que vous n’aimez pas cette façon de penser.

Oh non, je n’aime pas le nationalisme, quel qu’il soit : je n’aime pas plus le nationalisme britannique que le nationalisme écossais. Je pense bêtement qu’on est tout un tas de personnes résidant sur la même planète et qu’il faut s’accorder avec ça (rires).

Il y a une quelque chose de conscient chez vous quand vous écrivez une histoire, de mettre à la fois vos propres opinions tout en racontant quelque chose de distrayant ?

Oui, je pense que c’est le cas. Pour Hawksmoor ça se voit notamment dans sa façon d’agir, dans les commentaires qu’il émet. Il y a une scène dans laquelle il voit des hommes en train de frapper une femme parce qu’elle a collaboré avec les français. Et puis il va s’occuper d’eux (rires) et leur dire de grandir un peu. Ce sont ce genre de choses qui se mêlent à l’histoire. Un autre moment il se trouve à Trafalgar Square, où il y alors une statue de Napoléon à la place de la colonne Nelson. Il dit qu’après la révolution la statue sera remplacée par une de Harold Drummond, qui va devenir le premier ministre. Ce qui amène à une discussion sur la « cancel culture », tu vois ?

Et vous avez une opinion là-dessus ?

Hé bien dans l’ouvrage, Hawksmoor justement on questionne d’un côté le fait d’effacer l’histoire, le fait de faire disparaître le passé. Puis on répond que d’un autre côté Napoléon a été un tyran, qu’il a fait exécuter beaucoup de familles, et qu’en conséquence ce serait peut-être mieux d’arrêter de l’honorer [avec une statue].


Trouvez-vous que Lebrock soit un personnage sympathique ? Il est violent, a des problèmes d’alcools, et ses ennemis utilisent aussi ces failles pour arriver à leur but. Et puis, il tue quand même un sacré nombre de gens. Pensez-vous qu’il soit un héros ?

Oh oui, c’est un personnage très sympa ! Il ne bute que les sales types ! (rires) Il se bat toujours pour ce qui est juste.

Il peut quand même être très rude parfois même avec ses pairs.

Non, mais c’est quelqu’un de très bien. Il a un bon fond (rires).

Vous comptez faire de Hawksmoor un one-shot, ou plutôt repartir sur plusieurs albums ?

Tu sais, à partir d’un certain âge, ces livres prennent de plus en plus de temps à faire. Et le style employé sur Hawksmoor prend tout autant de temps que celui employé pour Grandville. Une fois que j’aurais fini ce prochain album, je m’occuperai du prochain de Mary, et après, ce que j’aimerais faire ? Ce serait plutôt de courtes histoires, toujours avec Hawksmoor. Et que je pourrais décliner comme une sorte de série, les Stamford Hawksmoor’s mysteries. Des petites histoires en comics. J’ai déjà écrit la première, d’ailleurs. Et oui, ce serait dans un format de single issues. J’ai déjà des idées pour les trois histoires suivantes. Et puis, une fois que j’en aurais fait quatre ou cinq, il sera possible de les collecter dans un album.  

Et vous n’avez jamais pensé à simplement écrire et laisser un autre artiste s’emparer de Grandville ?

Je n’ai pas pensé à qui que ce soit qui pourrait dessiner Grandville. Je pense que les meilleurs artistes britanniques sont tous occupés avec leurs propres créations, ou à travailler avec leur partenaire d’écriture. Mais si je trouvais quelqu’un d’intéressé, ça pourrait être pas mal. Le truc, c’est qu’en Grande-Bretagne, je ne gagne pas non plus une fortune avec ces livres. Donc si je dois partager avec un artiste, je ne gagnerai plus grand-chose (rires).

Ce qui est aussi un bon argument. Très bien, merci encore de votre temps, Bryan !

Merci !

- Grandville Tome 5 peut être commandé à ce lien


Arno Kikoo
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