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Planchette, Sorcière Culinaire : rencontre avec Haley Newsome !

Planchette, Sorcière Culinaire : rencontre avec Haley Newsome !

InterviewIndé

Les éditions Bliss ont amené au sein de leur catalogue l'album Planchette, Sorcière Culinaire en ce début d'année, bande dessinée écrite et illustrée par la dessinatrice Haley Newsome. L'autrice s'est fait connaître de l'autre côté de l'Atlantique (et jusqu'en France) sous le pseudonyme Lavendertowne avec une chaîne YouTube où elle a prodigué un grand nombre de conseils et tutoriels dans l'art du chara design et du dessin. 

Invitée par l'éditeur en France pour le récent FIBD, Haley Newsome a ensuite vadrouillé dans le pays pour une tournée de dédicaces. Sur paris, la librairie Album BD que nous remercions chaleureusement nous a permis de réaliser une interview afin de revenir sur le parcours de l'autrice, ainsi que de ses inspirations et thématiques pour Planchette, un album on ne peut plus réussi.

Cette discussion peut également être écoutée au format podcast sur First Print si vous vous sentez suffisamment anglophone pour cela. 

Nous remercions chaleureusement Clément Boitrelle qui s'est occupé de la traduction et retranscription de l'interview.


A la découverte de Planchette

C’est un plaisir de vous recevoir dans notre podcast Haley Newsome. Merci de nous accorder un peu de votre temps.

Merci de votre invitation !

Commençons par une question très simple : Qui êtes-vous Haley, d’où venez-vous ?

Je suis une illustratrice et dessinatrice et je viens de Los Angeles. J’ai d’abord grandi dans une petite bourgade entourée de fermes dans l’Idaho et après avoir vécu à droite à gauche j’ai fini par m’installer en Californie. J’ai également une chaîne Youtube.

Justement, parlons de votre chaîne. Il me semble que vous l’avez créée il y a de ça huit ans maintenant ?

Tout à fait.

Vous avez commencé votre carrière sur Youtube en faisant des vidéos qui parlaient de dessins et d’art en général. Quelle était votre envie à cette époque derrière cette chaîne ?

Dans un premier temps il ne s’agissait que d’un passe-temps. Plus jeune, je regardais beaucoup de vidéos qui parlaient de dessins et nombre d’entre elles n’encourageaient pas vraiment à se lancer. J’ai donc décidé de partager gratuitement les conseils que l’on me donnait dans mon école d’art via ma chaîne Youtube en réalisant des tutoriels par exemple. Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’elle prenne autant d’ampleur. J’aurais dû réfléchir à deux fois avant de choisir un pseudo avec un jeu de mots sur Pokémon !

Vous prodiguiez donc des conseils et élaboriez des designs de personnages. Vous avez mentionné le fait que vous suiviez des cours de dessins également. Était-ce un moyen de transmettre vos connaissances à des personnes qui n’avaient peut-être pas les moyens ou le temps de suivre de tels cours ?

Oui, la question du coût des écoles est un sujet important pour moi. J’ai toujours voulu étudier dans des d’universités comme la Scad [Savannah College of Art and Design] ou CalArts [California Institute of the Arts], ce genre de grosses écoles où l’on parle de frais universitaires qui approchent des 100 000$ ! C’était donc au-delà de mes moyens, c’est pour ça que je suis allée étudier au Canada. Tout ça m’a fait réfléchir : je recevais de précieux conseils mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser à toutes ces personnes qui n’avaient pas les moyens de suivre le même parcours que moi. Je me suis donc dit que ce serait chouette de partager tout ça… C’était aussi sympa de faire quelque chose sous forme d’animation et dans mon style de dessin, c’était plutôt original à l’époque.

Comme vous avez suivi une école de dessin, je suppose que vous rêviez de devenir artiste ou bien est-ce quelque chose qui est arrivé un peu plus tard ?

J’ai toujours adoré le dessin. Au début je voulais juste être écrivaine. L’art a toujours été pour moi l’outil parfait pour raconter des histoires et aux environs de treize ans, j’ai développé une vraie passion pour le dessin, il n’y avait plus que ça qui comptait !

Que lisiez-vous à l’époque ?

J’adorais les mangas ! Ils ont eu une grande influence sur moi. J’ai été marquée par de nombreux mangakas. Je me suis aussi beaucoup intéressée à la scène indépendante dans le comics, comme le travail de Jhonen Vasquez qui finira d’ailleurs par réaliser la série Invader Zim. Au début de sa carrière il a réalisé pas mal de comics un peu bizarres comme Jhonny the Homicidal Maniac, avec des dessins à la main, un peu griffonnés vous voyez ?

Vous ne lisiez donc pas des comics plus mainstream ni chez des éditeurs indépendants comme Image ou Dark Horse ?

Pas vraiment non… Ce que j’aimais dans les mangas et ce type de comics c’est qu’on s’intéressait vraiment aux visages, aux yeux, aux émotions profondes des personnages. Dans les comics américains plus mainstream comme chez Marvel, il y a plus de distance. J’étais davantage attirée par l’approche dans les comics alternatifs.


Vous avez commencé votre travail sur Planchette, Sorcière culinaire sur la plateforme Tapas, qui est une plateforme de publication en ligne. Pourquoi avoir fait le choix du numérique pour publier vos histoires ?

En fait, cela faisait déjà un moment que j’utilisais le numérique pour publier mes histoires. J’en avais d’ailleurs publié de très mauvaises sur une vieille plateforme qui n’existe plus aujourd’hui appelée Smackjeeves.

Vous ne les montrez plus ?

Eh bien heureusement le site a complètement disparu, je suis plutôt tranquille ! Je les ai quelque peu retravaillées sur ma chaîne Youtube pour une petite dose de nostalgie ! Mais ce que j’aime avec internet, c’est que vous pouvez créer votre propre petite communauté bien spécifique. Je n’avais aucune idée si mes comics allaient plaire à qui que ce soit, c’était donc plutôt amusant de les publier gratuitement au lieu de démarcher un éditeur…

Était-ce aussi un moyen pour vous de développer un portfolio pour montrer votre travail ?

Totalement. Quand Tapas s’appelait encore Tapastic, il y avait une très grosse communauté qui échangeait sur des forums et qui partageait leur passion. Il y avait beaucoup de créations plutôt expérimentales et j’avais très envie de faire partie de cette scène artistique.

Vous avez commencé en dessinant une page par jour ?

Pas vraiment. Il m’a fallu un petit moment avant de vraiment me lancer. Comme j’étudiais encore et que j’avais un travail à côté, mes débuts ont été très lents. Dès que j’avais un peu de temps libre j’essayais d’apporter un petit quelque chose ici ou là. Je me suis d’abord constitué un petit répertoire de dessins, puis j’ai commencé à publier une planche par jour pour essayer de rester sur le devant de la scène le plus longtemps possible. L’éditeur du site a fini par me contacter et me demander de compiler mes pages en chapitre pour pouvoir me mettre réellement en avant. C’est ce qui m’a permis d’avoir du succès très tôt.


Quelles sont les origines de Planchette ?

Planchette et le monde dans lequel elle évolue furent le fruit d’un besoin que je ressentais durant mon école de dessin. Mes premières semaines là-bas furent très compliquées, il fallait s’adapter au rythme. La vie de Planchette était finalement très similaire à ma propre routine d’artiste en école d’art : elle a confiance dans ses capacités magiques mais elle débarque dans ce monde où tout le monde possède les mêmes compétences qu’elle, c’était assez similaire quand j’ai rejoint mon école de dessin. Dans votre petite ville, vous êtes la plus douée et d’un seul coup vous vous retrouvez entourée par tant de talents… Cela peut être assez accablant.

Vous étiez donc confronté à d’autres artistes ? Avez-vous eu du mal à trouver votre place ?

Complètement, vous commencez par douter de vous-même : est-ce que je suis suffisamment douée pour être ici ? C’est la première fois que vous devez relever des défis bien concrets. Mais j’aime aussi beaucoup les histoires de fantômes, j’éprouve beaucoup d’empathie à leur égard. Aussi, je trouvais plutôt amusant d’imaginer une histoire où ils devraient régler leurs propres problèmes. 

 

L’histoire se déroule dans un monde peuplé de sorcières. De nos jours, c’est une figure qui est souvent utilisée pour parler de sororité et d’amitié, aviez-vous cela en tête en dessinant ce type de personnages, au même titre que des sirènes ou d’autres créatures mythiques ?

Complètement. J’ai vraiment essayé de créer des histoires qui parlent d’amitié et de lien entre filles. Je n’avais jamais dessiné de personnages féminins avant, cela ne m’intéressait pas. J’ai grandi avec des shonens remplis de combats et les personnages féminins y étaient toujours très unidimensionnels. Je pense avoir beaucoup intériorisé ça… Je me disais que les filles n’étaient pas si intéressantes, ce qui est terrible de penser ça quand on est une fille soi-même ! J’ai donc voulu prendre le contre-pied et cela a été très bénéfique : j’ai pu me débarrasser de toutes ces mauvaises représentations que j’avais intégrées plus ou moins consciemment. 

Avez-vous d’abord imaginé les personnages de Babs, Pinyon ou Sun dans un premier temps, puis leurs récits ou bien fut-ce l’inverse ?

Au départ, il y avait le ressort épisodique avec les fantômes : j’aimais bien l’idée que chaque fantôme ait sa propre histoire qui se suffirait à elle-même. En ce qui concerne les personnages, j’avais une idée bien précise pour chacun de leur arc narratif. Chaque personnage avait son propre but, un problème à régler ou un défi à relever. J’ai donc travaillé sur ces deux approches, mais les personnages sont bien arrivés en premier.

Comment réaliser un bon design de personnage ? Je suppose que vous avez dû sortir pas mal de vidéos à ce sujet ?

Mon objectif principal pour Planchette était que peu importe leur taille, qu’ils apparaissent sous forme de silhouette ou non, les personnages devaient être bien distincts les uns des autres. C’est quelque chose qui m’agaçait dans les comics mainstream : les personnages se ressemblaient beaucoup. Ils sont tous au top physiquement ! Mes personnages ont donc des morphologies un peu folles et malléables ! Pinyon est par exemple élancée à l’extrême, Planchette a des grosses jambes… Je voulais qu’ils soient tous uniques et qu’ils dégagent leur propre énergie.


Aviez-vous des références pour les costumes des personnages ? Peut-être des références dans d’autres comics, dans des jeux-vidéo ou des dessins animés par exemple ?

Oui : mon inspiration pour Planchette a surtout été l’esthétique « gothic-lolita » et le style harajuku, ce qui est représenté par sa silhouette en forme de cupcake et ses manches bouffantes. J’y ai rajouté des petits crânes, ce qui souligne son aspect gothique. Pour Pinyon, je voulais surtout qu’elle ressemble à un oiseau : elle a de très grandes jambes et une cape recouverte de plumes. En réalité, j’aurais aimé les référencer davantage, mais je suis plutôt contente de leur look final !

Comment la réalisation de Planchette s’est passée sur le long terme ? Si on additionne les deux volumes, on atteint 349 pages maintenant je crois… Était-ce un test d’endurance ?

Ça a vraiment été un marathon, oui ! J’ai traversé plusieurs périodes où je ne réalisais pas autant de pages que je le souhaitais, et d’autres où j’en réalisais bien plus ! J’imagine que c’est un des avantages à publier vos comics en ligne, vous gérez vous-même votre organisation. Je pense que quand je terminais suffisamment de pages, c’était bénéfique pour le récit. J’y ai vraiment mis tout mon cœur, c’est ce qui m’a permis de tenir toutes ces années !

Utilisiez-vous votre chaîne Youtube ou vos réseaux sociaux pour parler et rappeler l’existence du projet ?

Je suis tellement mauvaise pour gérer ça ! Même pendant cette tournée, j’ai des lecteurs qui suivent mon travail depuis des années et qui ne savaient même pas que j’avais une chaîne Youtube ! Je suis la pire en termes d’auto-promotion ! C’est quelque chose sur lequel j’essaie de travailler. Il m’est arrivé de temps en temps de parler de Planchette sur ma chaîne, surtout pour pouvoir publier une planche et sortir une vidéo en même temps ! Le secret pour les comics en ligne, c’est de publier le plus possible. Les lecteurs aiment la régularité.

Mais n’est-ce pas trop prenant de devoir publier constamment ?

Oui. C’est un vrai travail d’équilibriste : il ne faut pas s’épuiser. Je ne sais pas comment certains mangakas parviennent à tenir le rythme, c’est assez fou. Beaucoup d’artistes de webtoon commencent à embaucher des assistants pour coloriser ou effectuer d’autres tâches. En ce qui me concerne, les derniers chapitres de Planchette ont été les plus durs à terminer !

D’un point de vue technique, vous travaillez numériquement ? Vous n’effectuez aucune tâche sur papier ?

Je réalise le travail de conception sur papier et il m’arrive également de faire la mise en page ainsi. J’aime être sur papier lors de l’étape de conceptualisation. Mais tout le reste jusqu’à la page terminée se fait sur ordinateur.

Quel logiciel utilisez-vous ?

Je me sers de Procreate quand je suis en déplacement et Clip Studio Paint à la maison. Ce dernier est sans doute mon logiciel préféré car leur barre d’outils est très bien faite. Il a d’ailleurs été conçu à l’origine comme une plateforme de création de bandes dessinées.

Je pense que vous êtes plus jeune que moi : était-ce plus naturel pour vous de travailler directement via le numérique contrairement à d’autres artistes qui commencent de manière traditionnelle puis qui doivent changer leur approche ?

J’ai effectivement grandi à l’époque où les tablettes sont devenues disponibles, mais elles restaient encore très chères. J’achetais donc de la trame que je découpais et que j’essayais d’arranger pour en faire des pages de manga. Mais je me souviens du Noël où j’ai reçu ma toute première tablette graphique offerte par mes parents. Je me suis mise devant l’ordinateur familial et j’ai dessiné pendant 10 heures d’affilée ! J’en étais folle ! Je me souviens qu’à la fin on pouvait apercevoir un grand cercle au milieu de l’écran tellement je l’avais usée ! C’était une belle période pour se lancer dans l’art numérique !


Ce que j’apprécie dans Planchette, c’est qu’il y a certes une sorte d’antagoniste, mais il n’y a pas de grande quête à accomplir ou de méchant à vaincre. Il s’agit plus d’histoires personnelles en lien avec différents personnages. Vous vous êtes davantage attachée aux personnages.

J’adore le travail sur les personnages. Je trouve que les conflits les plus intéressants ont lieu quand deux bons personnages ont des expériences ou des souhaits différents. En tant que lectrice, j’aime lire une histoire épique de temps en temps, mais en tant qu’autrice, ce n’est pas quelque chose qui m’attire.

Vous utilisez vos personnages pour aborder des sujets plus terre à terre. Je pense notamment à Babs qui n’aime pas être sirène et attirer le regard des autres. Était-ce quelque chose que vouliez apporter à vos lecteurs ?

Les histoires de Babs et Sun, c’est-à-dire être obsédé de deux manières bien différentes par la façon dont les gens vous perçoivent, me tiennent vraiment à cœur. Quand vous devenez une jeune ado, vous percevez bien ces deux facettes. Vous n’êtes plus une enfant, vous devenez ado et le regard des gens change. C’est très effrayant au début et c’est quelque chose dont je voulais parler. Ce n’est pas un sujet que j’ai lu auparavant, en tout cas pas à ma connaissance car je suis sûr que cela a déjà été traité.

Trouvez-vous difficile le fait de devoir trouver l’équilibre entre l’histoire que vous voulez raconter et les thématiques que vous voulez aborder ?

Pas vraiment non. La plupart du temps je ne réalisais pas consciemment les thèmes que j’abordais. Je m’estime plutôt chanceuse car cela a été un procédé assez naturel. La seule difficulté a été de me contenir quelques fois car je devais veiller à ce que tous les chapitres fassent bien la même longueur ! Mais je dirais que ce manque de discipline m’a permis d’explorer ce que j’avais en tête de manière assez intense !

Saviez-vous à quel moment vous vouliez arrêter Planchette ? Avez-vous pris les choses telles qu’elles venaient ou bien à un moment vous avez décidé que votre récit était terminé.

Honnêtement, j’avais l’impression que je pouvais continuer à écrire sans jamais m’arrêter ! Mais à un moment j’ai réalisé que j’avais mûri. J’étais devenue une jeune adulte et les problèmes de mes personnages me semblaient dorénavant très éloignés de mes propres considérations. Je me suis donc dit qu’il serait sans doute mieux de mettre le récit un peu de côté. Je ne voulais pas faire semblant de comprendre les problèmes de mes personnages ; je voulais que tout semble authentique.

Vous êtes-vous rendu compte du succès grandissant quand vous publiiez vos planches en ligne ?

Oui, mais je n’étais pas très sûre de me rendre compte à quel point.... J’étais tellement passionnée par ce projet très personnel qu’il aura fallu attendre la publication d’un livre bien réel pour que je me rende compte à quel point les gens appréciaient mon travail. Bons ou mauvais, on peut vite devenir insensible aux commentaires sur internet et la publication de l’album a rendu les choses très concrètes pour moi !

Ma question va sans doute vous paraître provocatrice mais devient-on une "vraie" artiste quand une de nos œuvres est enfin publiée en album ?

Je pense que vous êtes une "vraie" artiste à partir du moment où vous créez quelque chose. C’est sans doute ma personnalité qui fait que tout ça ne me semble pas très réel, mais je pense que cela devient plus palpable pour vous quand vous atteignez ce genre de palier… Mais qu’importe ce que vous accomplissez, vous pouvez toujours douter de vous ! C’est important pour de jeunes artistes de se rendre compte que peu importe votre niveau, du moment que vous créez quelque chose, que vous apportez votre contribution au monde, vous êtes un.e artiste, et c’est ça qui compte.

J’ai le sentiment que les comics sont la seule forme de divertissement qui ne puisse pas être remplacée par le numérique, à l’inverse des jeux-vidéo, de la musique ou du cinéma. Au final, tout ce que l’on veut c’est sentir le poids d’un livre, tourner les pages… Désiriez-vous être publiée quand vous avez entamé Planchette ?

C’était mon rêve d’être publiée mais je n’avais jamais envisagé que ce soit le cas pour Planchette. Pour tout vous dire, je n’avais même pas nommé ni classer mes fichiers dans des dossiers ! Quand la maison d’édition m’a contactée, elle m’a demandé de lui fournir tous les fichiers originaux pour pouvoir être imprimés ! Je me suis alors rendu compte que j’avais donné des noms complètement aléatoires aux fichiers, eux-mêmes répartis sur différents ordinateurs. Il m’a fallu quasiment un mois pour tout retrouver ! Je n’avais donc clairement pas anticipé une éventuelle publication ! Mais je trouve cela plus plaisant de lire au format physique. Je ne me mettrais jamais à la lecture sur un écran, à juste scroller… J’aime trop faire la mise en page d’une planche, quelque chose se perd sinon…

Sur quoi travaillez-vous maintenant ?

Je viens d’entamer un nouvel album dont j’ai déjà un peu parlé sur ma chaîne, j’essaie de le mettre un peu plus en avant cette fois-ci ! Le livre est destiné à un lectorat un peu plus âgé je dirais mais on parle encore de sorcières, de choses mignonnes et d’autres un peu plus effrayantes… Cela va prendre un peu de temps !

Seriez-vous tentée de réaliser une histoire purement horrifique ? Je pense que vous pourriez réaliser quelque chose de très effrayant étant donnés vos concepts de fantômes ou de monstres…

J’essaie de plus mélanger les styles. Je garde les éléments mignons dans mon style de dessin, mais dans ce prochain album, il y aura de la violence et des morts ! Cela va peut-être déstabiliser les lecteurs ou au contraire leur plaire, je ne sais pas. Je voulais une histoire avec du mordant et j’ai hâte de voir comment les lecteurs vont réagir !

J’imagine que vous vouliez également surprendre votre public, ne pas être là où on vous attend ? Montrer que vous êtes capable de dessiner autre chose que des petites sorcières mignonnes ?

Tout à fait. Au début, Planchette devait prendre une tournure un peu plus sombre mais avec le temps j’ai préféré rester dans un registre plus léger. Mais pour cette nouvelle histoire, j’essaie de coller le plus possible à ma vision d’origine, avec plusieurs niveaux de lecture.

Question bonus ! Nous avons repéré Kiki dans Planchette ! Est-ce votre film d’Hayao Miyazaki préféré ?

C’est plutôt Princesse Mononoké ! Mais j’aime beaucoup Kiki aussi !

Merci pour le temps que vous nous avez accordé Haley !

Merci à vous !

Arno Kikoo
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