Lady Mechanika fait partie de ces séries qui rendent fiers les lecteurs fidèles de l'univers Aspen, et qui prouve qu'il peut y avoir un après
Michael Turner.
La disparition tragique de l'excellent Papa de Fathom n'a pas sonné le glas d'un studio qu'il tenait à bout de bras, et des étoiles montantes tels que
Joe Benitez ont su placé leur confiance dans une maison d'édition qui en avait bien besoin pour survivre au drame de sa disparition.
Après un #0 superbement dessiné, au scénario efficace mais aux dialogues inégaux, qu'en est-il de ce premier vrai numéro de Lady Mechanika? Autant ne rien se cacher,
Lady Mechanika est NOTRE coup de cœur de fin d'année !
Wild Wild West.
Des rues au design industriel 1900 typique, des personnages aux vêtements symboliques du mouvement
Steampunk et deux héroïnes mystérieuses, tel est le décorum de ce premier numéro de Lady Mechanika.
On y retrouve un Joe Benitez (l'excellent dessinateur des
Titans (
Vol.2)) au top de sa forme, parfaitement à l'aise avec un univers qu'il maîtrise depuis peu, de son propre aveu.
C'est en effet au cours de la DragonCon 2009 que l'artiste fait la découverte du Steampunk grâce à une pléiade de cosplayers aux inspirations victoriennes qui lui inspirent une tonne de Sketches et qui animent sa créativité.
L'artiste rend d'ailleurs un brillant hommage à ces conventions si particulières au travers de la
Mechani-con, véritable évènement populaire du monde uchronique de Mechanika City. Les clins d'œils vont bon train et les connivences entre cette convention fantasmée et les désormais habituelles Comic Con sont légion. L'univers de cette nouvelle série, s'il n'en est encore qu'à ses balbutiements, promet de belles choses pour l'avenir et on à hâte de voir notre héroïne s'y balader !
Une maîtrise totale du dessin [...]
Si l'auteur est apparemment à l'aise avec les poncifs du genre Steampunk (
des vêtements à l'architecture en passant par le subtile mini-revolver glissé dans la manche), il l'est tout autant avec sa planche à dessin. Le trait est élancé et fluide, et le découpage que s'autorise Joe Benitez est à des années lumières de celui qu'imposent les majors. Détail presque anecdotique mais qui signifie beaucoup de choses, la police de caractères du Lettrage est plus petite que celle que l'on trouve chez Marvel et DC, faisant la part belle à un texte plus présent, plus dense.
Les amateurs de Splash Pages et de sensations ne seront toutefois pas en reste, puisqu'en fin de chapitre se trouve une illustration aux couleurs chaudes et aux formes (de l'héroïne) généreuses ; Un vrai régal pour les yeux.
[...] Et du scénario.
JH Williams 3 nous le disait il y a 1 mois, conquérir les lecteurs américains en étant à la fois scénariste ET dessinateur est un exercice extrêmement difficile. Les auteurs à la double casquette ont en effet un mal fou à faire accepter aux amateurs de Comics que le scénario puisse être de qualité lorsque le dessin est lui même (très) réussi.
Joe Benitez aura donc le mérite de montrer, une fois de plus, qu'être scénariste ET illustrateur de son propre titre n'est pas un gage de médiocrité et que la réussite peut se trouver au bout d'une telle aventure.
Si le #0 de Lady Mechanika faisait office d'introduction de luxe à la présente série, celui souffrait de réels problèmes en matière de dialogues et le scénario restait trop flou sur ses ambitions.
Ici, Joe Benitez donne la nette impression de savoir où il va, de maîtriser la psyché de ses protagonistes et le "duo" d'héroïnes présenté laisse entrevoir de belles choses.
En effet, si la réelle Lady Mechanika est la jeune fille présentée en début de volume, qu'en est-il de notre héroïne? Qui est son créateur, qu'on évoque à outrance dans le numéro 0 et quels sont ses rapports avec sa jumelle ?
Autant de questions soulevées qui devraient faire de la série une belle épopée Steampunk, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on en redemande ! Surtout après un tel Cliffhanger, l'attente jusqu'à Février risque d'être longue, très longue...
/!\ A lire d'urgence /!\
LE bijou de cette fin d'année. Joe Benitez a lu, avalé et digéré les meilleures influences Steampunk pour livrer aujourd'hui un quasi sans-faute ! Les plus tatillons reprocheront une irrégularité de la qualité des dialogues (tantôt géniaux tantôt moyens), mais dans l'ensemble, ce Lady Mechanika 1 est une pépite.
Joe Benitez n'a jamais aussi bien dessiné, le lettrage est meilleur que chez Marvel et DC, les couleurs servent à souhait l'ambiance Steampunk du titre et le scénario promet d'ores et déjà de très belles choses.