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The Unwritten #1, la review

The Unwritten #1, la review

ReviewPanini
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Notre note

De nombreuses séries Vertigo publiées par Panini Comics, telles DMZ, 100 Bullets ou encore Fables, sont au long cours, et sont reconnues pour leur qualité. Avec cette nouvelle série, The Unwritten, le but est qu'elle suive le même chemin. Cette invention de Mike Carey (Hellblazer, X-Men Legacy, Age of X) prend le chemin de ces oeuvres fantaisistes référencées. Bill Willingham (Fables) le dit fort justement dans la préface, on peut mettre ce titre dans la lignée des Mouse Guard et autres Fables. Mais qu'en est-il de ses réelles qualités?

Entre les lignes

On entre dans le recit de manière presque conventionnelle, un petit encart sur la fiction dont on parle à longueur de pages, et on débarque ensuite dans le quotidien de Tom Taylor. Mais s'ensuivra tout au long de l'histoire, une deconstruction minitieuse du réel, la collision de ce dernier avec le fictionnel est l'argument premier de cette série. A mesure que les énigmes s'accumulent, on voit que le schéma qui se met en place est celui du mythe de la caverne de Platon, on ne voit que des indices de ce qui est réellement, et certains êtres manipulent ces ombres à notre insu. Alors certes, ce récit peut sembler à première vue trop métaphysique, se justifiant par un enrobage factice de philosophie de bas étage, mais il n'en est rien, car cette réflexion est contre-balancée par un humour régulièrement présent et des moments de gore, presque gratuits mais rafraîchissant. De plus, bien que la comparaison avec Fables soit évidente, tant au point de vue du scénario que du dessin, la trame narrative est ici plus basée sur un récit d'action à énigmes, mais pas à la manière du Da Vinci Code (ou pire, de Benjamin Gates), qui attire le chaland en lui faisant croire qu'il est intelligent, par des procédés de calques littéraires. Ici, le héros se refuse à l'évidence, mais est entraîné bien malgré lui par la force des événements.

Rejeton littéraire

Si l'on veut une preuve claire de l'appartenance de ce livre à la branche des comics explorant les rêves et fantasmes de la culture populaire, il suffit de regarder le dessin de Peter Gross. Celui-ci avait déjà collaboré avec Mike Carey sur Lucifer, et il nous présente là des illustrations qui naviguent toujours entre réalisme et incartades fantaisistes. De plus, on voit suinter au travers de chaque page des références, qu'elles soient hautement littéraires (le célèbre affrontement entre Rudyard Kipling et Oscar Wilde) ou, parce que ce n'est pas une oeuvre snob, à la culture pop, n'en déplaise à Mary Shelley. C'est ici, en effet, que reside la réelle force de ce comic, c'est subtil et intelligent, tout en étant fun et drôle. Et puis les couvertures de Yuko Shimizu sont un modèle de composition et de puissance évocatrice, à la manière d'un James Jean (encore Fables, la filiation est tellement évidente), mais dans son style propre. C'est une cerise qui vient couronner un gâteau dont on regrette que les parts soient si fines.

Maintenant, il faut s'interroger sur son avenir, car certes si sa parenté avec l'oeuvre de Bill Willingham est évidente (mais il y a pire comme figure paternelle), cette série a des arguments pour vivre par elle-même et pendant longtemps, la critique a été plus que flatteuse aux Etats-Unis, reste à savoir si en nos contrées le jugement sera identique. Nous l'espérons plus que fortement.

Note d'Alfro: 5/5

Alfro
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