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Haunt vol.1, la review

Haunt vol.1, la review

ReviewDelcourt
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Notre note

"Etes-vous le maitre des clés ?"

Chez Image Comics, on compte deux écoles distinctes. Celle de Todd McFarlane avec son Spawn et tout ce qui avoisine son univers, et celle de Robert Kirkman et ses multiples projets tel que Invincible, Wolf-Man ou Walking Dead. Et quand ces deux grands auteurs se rencontrent, ça donne Haunt, un cocktail détonnant.

C’est l’histoire des deux frères Kilgore. Daniel est un prêtre blasé à qui la vie n’a pas fait de cadeau, tandis que Kurt est un agent secret « heureux » et marié. Nos deux héros sont en froid depuis longtemps et le seul moment où ils se voient est lorsque Kurt vient se repentir de ses péchés. Autant dire que leurs rapports ne sont pas franchement amicaux. Cependant Kurt meurt lors d’un kidnapping et revient hanter son frérot. Ils se découvrent alors le pouvoir de fusionner pour devenir Haunt, une créature effrayante aux pouvoirs surhumains.

Il est impressionnant de voir à quel point Robert Kirkman parvient à créer des personnages profonds, attachants et tellement humains. Partant d’une idée de McFarlane, à savoir ces deux frères qui joignent leurs forces et bravent la mort pour se transformer en super-héros, Kirkman parvient à mêler à sa trame amour, trahison et complot, à tel point qu’il en devient difficile de lui attribuer un genre particulier. Car c’est là la plus grande force de ce récit, il brasse les genres de façon incroyable. Haunt c’est un mélange d’action, d’horreur, de drame, d’espionnage et de fantastique. On est touché par le personnage de Daniel, prêtre dépressif qui se retrouve dans un beau foutoir qu’il a du mal à appréhender, même avec son frère pour l’épauler. Mais ce dernier n’est pas en reste, outre son frère qui est un puis à secrets sentimentaux, on remarque qu’au fil des épisodes certains personnages que l’on pensaient secondaires s'imposent au premier plan et se révèlent tout aussi intéressants que le duo principal (j’ai hésité à l’appeler le Dynamic Duo...), je pense notamment à Mirage qui s’octroie le luxe de bénéficier d’un épisode à elle toute seule à peine un épisode après s’être véritablement montrée

Concernant le récit dans sa globalité, on suit une intrigue farfelue qui a pourtant l’air de couler de source. C’est simple, il est impossible de fermer ce bouquin sans ressentir un léger pincement au coeur, car on a toujours envie de connaitre la suite de l’histoire. C’est là le signe d’un récit maitrisé, non ? Cependant les aventures des frères Kilgore se révèlent parfois légèrement (énormément en fait) crades et gores, je déconseille donc aux âmes un tantinet sensibles au sang qui dégouline et aux tripailles qui volent. Il y a aussi quelques scènes plutôt dérangeantes mais qui marchent merveilleusement bien, comme celle que Neault à mis en avant dans sa critique (sur Univers Marvel  & autres comics), avec donc le jeune enfant défiguré rendu humain grâce à un détail.

 J’en arrive à parler du dessin de Ryan Ottley, qui m’a tout simplement bluffé. Je ne suis pas un grand fan de son style sur Invincible par exemple mais alors là, ça fonctionne à merveille ! C’est peut-être aussi du à l’encrage de McFarlane ainsi qu’au découpage de Greg Capullo, mais il est à la limite entre un trait très sombre, voir dur avec des traits dynamiques accentuant sur le côté noir de ce comic-book, tout en apportant légèreté avec des personnages un peu cartoon permettant de faire transparaitre de la plus belle des façons les émotions des divers protagonistes. Le dessin d’Ottley convient tellement bien à l’univers de la BD que l’on en vient à regretter que Capullo s’occupe entièrement de la série à partir de l’épisode 6, alors qu’il est pourtant considéré comme l’un des dessinateurs les plus talentueux du marché à l’heure actuelle (mais il faut dire que le dernier épisode de ce recueil n’est pas vraiment représentatif de ce dont il est capable). J’espère sincèrement revoir Ottley s’occuper de Haunt un jour.

Vous l’aurez compris, Haunt est un véritable coup de coeur pour moi. Kirkman, comme à son habitude, part d’une idée de base simple et s'en sert de tremplin à ces personnages géniaux, et si l’intrigue peut paraitre déjà-vue, elle se révèle étonnante là où on ne l’attend pas. Si tout le monde n'accrochera pas à ce type de Comics, je vous invite à jeter un oeil curieux à ce premier tome, la suite étant à notre avis encore meilleure !

La note de Kani : 4/5

Kani
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