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Batman and Robin #4-6 (Batman Universe #4-5), la review

Batman and Robin #4-6 (Batman Universe #4-5), la review

ReviewPanini
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Notre note

Revenge of the Red Hood est un arc qui a une position assez spéciale par rapport aux récentes aventures du Batman. L'effet "hype" déclenché par l'évènement "Batman Reborn" est quelque peu passé et le nouveau porteur de la cagoule (pour rappel, il s'agit de Dick Grayson, premier Robin et ancien Nightwing) s'est installé dans son rôle. Cependant, sa place est décisive surtout parce que cet arc prend la suite de l'excellente introduction que nous avaient offerts Grant Morrisson et Frank Quitely. Et donc plusieurs questions nous viennent naturellement à l'esprit avant la lecture de ces trois épisodes, qui affecterons logiquement votre décision de continuer la série ou non. Est-ce que l'essai est transformé ? L'absence de Quitely est-elle préjudiciable ? Est-ce que la nouvelle direction du chevalier noir est approprié ? Chemise à fleur ou à carreaux ?

Alors que Batman est revenu à Gotham il y a peu de temps, un nouveau justicier s'apparentant plus à un bourreau avec pour principale maxime "Que la sanction soit à la hauteur du crime" a débarqué avec fracas. Il s'agit de Red Hood, un ennemi régulier du croisé masqué, dont plusieurs porteurs ont connu un destin dramatique. Alors, qui est ce nouveau Red Hood et quel est son véritable objectif ?

Bon, je n'irais pas par quatre chemins, et pour le bien de cette critique, je vais vous révéler l'identité de ce "nouveau" Hoodie (ne vous inquiétez pas pour le spoiler, on s'en doute dès le début et on l'apprend assez rapidement), il s'agit de Jason Todd, deuxième Robin qui s'est vu mourir tragiquement à l'issu d'un vote organisé par DC lors de la saga A Death in the Family. Le principe était d'appeler un numéro donné pour décider de qui de Jason ou du Joker allait y laisser la vie. Les délibérations furent serrées mais, comme l'avait "prédit" Frank Miller dans The Dark Knight Returns c'est finalement Robin qui fut assassiné à l'issue de cette saga. Mais plusieurs années plus tard et suite à une modification de la réalité par Superboy Prime, ce dernier ressuscite et revient au cours de la saga Under the Red Hood (on remarque qu'il portait déjà le masque). Jason était alors un personnage prometteur, cependant il est passé à la moulinette de tellement de scénariste qui en ont fait n'importe quoi qu'il a fini par n'avoir aucune personnalité propre. Alors qu'il était la personnification des échecs de Batman, un personnage ni bon ni mauvais mais qui pouvait passer d'un côté ou de l'autre en partant de bonnes intentions, il fut ensuite rabaissé au rang de fou allié ou de Punisher version DC, en passant par le stade de protecteur du multivers (si si sans rire, il faisait parti des "Challengers from Beyond" dans Coutdown to Final Crisis). Le coup de grâce a été asséné par la "mort" de Bruce Wayne, le rendant caduque, comme nous l'a prouvé le décrié Battle for the Cowl de Tony Daniel. Mais pourtant, on continue de l'utiliser à torts et à travers, et c'est maintenant Grant Morrisson qui le prend en charge. Alors que l'on pouvait légitimement attendre un regain d'intérêt pour le personnage puisque repris par l'un des plus grands scénaristes du moment, Morrisson joue la facilité et suit son développement façon BftC, soit en faire un vilain écervelé mi-psychopate mi-j'me-la-pète-grave-parce-que-je-suis-plus-fort-que-cet-******-de-Grayson. Je pense vraiment que maintenant la seule solution serait de le tuer définitivement car entre les réécritures et les changements de personnalité intempestifs, il est devenu une coquille vide et il n'y a plus grand chose à dire à son sujet. Autant vous dire que pour le coup, Morrisson, qui est pourtant quelqu'un que j'adore, m'a extrêmement déçu. Et ce n'est pas fini.

Concernant l'intrigue en elle-même, elle aurait pu se révéler intéressante si elle ne manquait pas autant de limpidité. C'est peut-être le format triple épisode qui ne convient pas à l'histoire, qui aurait franchement mérité d'être étiré au moins sur un ou deux épisodes de plus pour pouvoir devenir lisible, car entre les passages trop rapides ou mal coupés (notamment sur le deuxième épisode) et les personnages qui sortent de nul part (Flamingo ? C'est quoi ce truc ?!), on s'y perd facilement alors que, de base, l'intrigue n'est pas bien compliqué. Mais il faut s'y reprendre à deux fois pour bien la saisir. Au final, elle reste d'assez bonne facture, bien que pénible à la lecture. Il y a cependant un grand manque d'originalité dans Revenge of the Red Hood. Alors que le premier arc, Reborn, mêlait à la perfection humour et drame, avec une touche de rétro ainsi qu'une histoire sombre sans en être lancinante et apportant une bonne dose de second degré, celui-ci se prend plus au sérieux et perd donc le second degré. C'est plus une déception  qu'un véritable défaut, mais la saga perd le charme de la précédente.

Enfin, j'aborde la question de la qualité graphique car si Philip Tan n'est pas Quitely, force est de constater qu'il ne mérite pas les reproches qu'il a subi au regard de cette histoire, et même de la part de Christian Grasse (!). Son dessin est de qualité et correspond bien à l'intrigue, on voit même que son trait s'adapte au fil des épisodes. Petit instant coup-de-gueule.

 

 

Morrisson et Tan livrent une histoire correcte mais loin d'être parfaite, du à certains choix que l'on pourrait juger de mauvais goût. La série reste de bonne qualité mais méfiance, un nouvel arc de cet acabit pourrait dissuader de nombreux lecteurs.

La note de Kani : 2,5/5

Kani
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