Kevin Smith est un grand réalisateur, mais il est aussi scénariste de comics, sa passion de toujours. Daredevil, Batman, Spider Man, Green Arrow, Green Hornet... plusieurs héros sont passés entre ses mains, avec plus ou moins de réussite. Mais si il y a des personnages qu'il maitrise et sublime, ce sont ses créations cinématographiques, qui ont aussi vu le jour sur papier. Voici la review de Jay et Motus Bob, paru en France chez Semic il y a déjà quelques années.
Motus Bob. Motus Bob !! Le comic n’est pas ouvert que cela commence mal. Pourquoi le titre a il été traduit ? Silent Bob, ce n’est pas non plus incompréhensible pour le commun des français qui ne parle pas anglais. Ce n’est pas de bon augure pour le reste des quatre fascicules. Quand on connait le « niveau » d’écriture de Kevin Smith et le langage de Jay, si la traduction est foireuse et qu’une certaine censure est appliquée, on perdrait une grande partie de l’esprit de nos deux lascars.
Pour ceux qui ne connaissent pas Jay et
Silent Bob, sachez qu’il s’agit d’un des duos les plus barrés
du cinéma, présents dans ses films (Dogma, Chasing Amy, Mallrats,
Jay et Bob strike Back, Clerks 1 et 2…) se situant dans le View
Askewniverse, création de Smith.
Ce comics sert de lien entre ses films. On retrouve Jay et Bob, les deux plus grands loosers de dealeur d’herbe, en mode squatteur. Rien d’anormal quand on les connait. Leur aventure commence quand ils se font virer par la fille chez qui ils zonaient. Leur périple va alors les amener à se faire dégager de partout où ils décideront d’aller. « C’est toi et moi contre le monde entier », comme le dit si bien Jay.
Dans l’écriture, pas de surprise. C’est gras, en dessous de la ceinture, du trash pour faire du trash. Ne cherchez pas de finesse ou de morale. Au contraire, tout ce auquel nous avons le droit dans ce comics n’est que drogue, sexe, homophobie, racisme, religion, ou toutes autres forme d’intolérance. C’est justement dans l’éxagération et la surenchère que l’humour puise sa force. Les personnages sont fidèles aux différents films, et la cohérence est respectée. Le tout est parsemé de références geek multiples qui raviront les plus fans d’entre vous.
Malheureusement, il ne ravira que les fans. Le public est vraiment ciblé. Vous ne pourrez accrocher à Jay and Motus Bob en comic si à la base, vous n’avez pas une certaine affection pour Smith et l’univers View Askin. Le comic fait le lien entre Chasing Amy et Dogma. Le recueil des 4 issues se nomme d'ailleurs Chasing Dogma. La dernière planche vaut son pesant de cacahuète pour la transition avec le film.
Trouvable actuellement à moindre coût, Jay et Motus Bob reste un comics plus qu’honorable pour peu que l’on aime l’univers de Kevin Smith. Sans cela, passez votre chemin. C’est crade, trash, mais c’est tout ce qu’on attend de notre duo de drogué !
Ma note : 2.5/5
