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Daredevil Reborn #3, la review

Daredevil Reborn #3, la review

ReviewMarvel
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Notre note

Alors que le reboot de la série régulière Daredevil s’approche à grands pas, la mini série d’Andy Diggle (The Losers) et Davide Gianfelice (Northlanders) s’achemine elle aussi vers sa conclusion. Rappelons qu’elle était sensée nous narrer la rédemption de Matt Murdock, alias Daredevil, après les évènements de Shadowland. Or il est fort ironique que cette histoire de rédemption s’apparente de plus en plus à une descente aux enfers pour le lecteur.

En effet après un premier numéro prometteur et un deuxième décevant, la série continue de s’enfoncer sous le poids de ses défauts.

Niveau scénario, Andy Diggle ne fait toujours pas preuve de la moindre once d’originalité. Au point qu’on a l’impression de déjà savoir tout ce qui va se passer dès la première page. On a tout d’abord droit dans ce numéro à une scène d’action sympathique qui fait suite au cliffhanger du mois précédent, mais au dénouement sans surprise. On saluera tout de même l’effort du scénariste pour que Matt ne se borne pas à rétamer ses adversaires grâce à ses talents de combattant. Notre justicier aveugle doit improviser avec les moyens du bord pour s’en sortir, et c’est plutôt bienvenu. Hélas les choses se gâtent immédiatement après. On passera pudiquement sur la page à propos du petit aveugle vu dans les numéros précédents, sans intérêt. Le point culminant du numéro est l’arrivée du grand méchant, jusque là seulement évoqué : Calavera (« crâne » en espagnol, et surtout un accessoire utilisé au Mexique lors de la célébration du jour des morts). Et là, c’est le drame. Déjà le look du personnage est plus que banal (costard blanc et longs cheveux blancs, on dirait l’un des jumeaux vampires dans Matrix 2). Mais surtout son super pouvoir fait déjà vu et s’apparente à une bonne grosse ficelle scénaristique : il peut voir « l’âme » de chacun (ce qui rappelle diablement le « penance stare » du Ghost Rider pour ne citer que lui). Du coup il scrute celle de Matt et on « apprend » qu’il se sent coupable suite aux évènements de Shadowland et à ses échecs passés. Vu qu’il s’agit de la raison d’être de la mini série, on ne peut pas vraiment parler de révélation fracassante. De même Diggle rate le point pivot de son histoire. Quand Matt révèle pourquoi il n’a pas pu s’empêcher de s’opposer au trafic de Calavera, il le fait en UNE phrase. Pour un personnage perclus de doutes, il retrouve bien vite ses certitudes. Enfin le cliffhanger final, d’habitude le point fort de cette série, s’avère peu efficace car lui aussi bien trop convenu. Bon, on signalera tout de même que les dialogues sont plutôt bons, ce qui ne suffit pas à rattraper l’indigence du scénario mais aide à faire passer la pilule.

Par contre les dessins, eux, ne remplissent plus ce rôle. Jusque là Davide Gianfelice nous livrait un travail remarquable qui palliait les insuffisances du scénario, mais ce n’est plus le cas. Certes les mises en page sont toujours aussi efficaces, comme en témoigne la scène d’action du début. Mais le trait lui-même se fait de plus en plus brouillon, « sketchy » comme disent les américains. Et c’est de plus en plus flagrant à mesure qu’on avance dans le numéro. Le long dialogue entre Matt Murdock et Calavera est particulièrement représentatif de cela.  De même les décors deviennent de plus en plus vides, jusqu’à être quasiment inexistants lors de la dernière scène. C’est à se demander si l’artiste italien n’a pas été pris par le temps et obligé de livrer un travail bâclé. Les couleurs, remarquables dans les deux premiers numéros, déçoivent elles aussi. Les teintes rouges lors de la séquence finale sont trop criardes, même si cette impression est sans doute accentuée par l’absence quasi-totale de décors. Au final, si le dessin n’est pas à proprement parler laid, il donne tout de même une impression de « pas fini » et s’avère un ton en dessous des deux numéros précédents.

Daredevil Reborn continue donc de décevoir, avec un scénario qui tourne au concours d’enfoncement de portes ouvertes et un dessin en nette baisse.

Les plus : La scène d’action du début

                 Les dialogues

                 

Les moins : Scénario hyper convenu

                   Dessin un peu brouillon

Notes

Scénario : 2,5/5

Dessin : 3/5

Globale : 2,5/5

Jeffzewanderer
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