A la fin des années 80, la popularité du personnage de
Dave Stevens et son côté aventurier poussent les studios
Disney à en tenter une adaptation cinématographique. Bien avant Captain America, l’adaptation de ce héros peu commun est confiée à
Joe Johnston, qui vient de s’occuper du déjà culte
Chérie j’ai rétréci les gosses.
Familier du concept de film d’aventure opposant le héros américain aux méchants nazis (il a après tout travaillé sur les deux premiers
Indiana Jones et les deux réels premiers
Star Wars), Johnston nous livre une réinvention rythmée de l’histoire de
Dave Stevens. Parlons bien ici de réinvention, car seul une partie des personnages et le concept de base sont repris ici. On peut y retrouver deux scènes mythiques du comics, mais le reste a été parfaitement adapté pour le cinéma.
Exit les références à
Bettie Page, la petite amie de Cliff se nomme désormais
Jenny (elle est jouée par
Jennifer Connelly, absolument magnifique à l’époque !) et est une actrice qui cherche à percer à
Hollywood. Loin de perturber l’histoire, ce changement permet d’intégrer la jeune femme à l’aventure puisqu’elle travaille avec le célèbre acteur
Neville Sinclair (
Timothy Dalton), propulsé méchant de l’histoire en tant que nazi infiltré.
Enfin on retrouve cependant
Cliff Secord (
Bill Campbell), cascadeur et pilote d’essai casse-cou qui découvre dans son avion un
jet-pack et ne trouve rien de mieux que l’essayer. Il est aidé par son acolyte bricoleur
Peevy, qui tentera toujours en vain de le raisonner tout en l’aidant dans ses desseins. Côté
plot, on reste dans les classiques : les nazis cherchent à s'emparer du
jet-pack conçu par le célèbre
Howard Hughes (
Terry O'Quinn), mais c'est Cliff qui tombe dessus.
Sans temps mort, le film retranscrit bien l’esprit
Golden Age du comics où tout est facile, tout va vite, mais qui nous fait jubiler comme des enfants sur notre siège tellement c’est bon. Les fans de cinéma et de super-héros pourront passer un moment à y dénicher les références à des films plus anciens, et les scènes reprises dans des films plus récents. Pour notre part nous avons déniché du
Indiana Jones,
Superman,
Iron Man 1 & 2,
Captain America et même
Roger Rabbit!
Mélangeant efficacement
James Bond et Indiana Jones avec l’esprit
Rocketeer, Johnston nous livre une merveilleuse uchronie (l’histoire est vraiment ancrée dans notre monde avec des interventions de personnages historiques) toujours aussi efficace 20 ans après, destiné au jeune public mais qui plaira également aux plus grands, fans ou non de l’oeuvre originale. Il parvient même à nous proposer une réinvention toujours aussi agréable à voir même en ayant lu le
run de
Stevens, ce qui n’est jamais gagné auprès des fans.
Certes le film à ses défauts : un formatage Disney de l’histoire dans lequel le gentil sauve la demoiselle en détresse des mains du méchant, et des effets spéciaux d’il y a 20 ans, ainsi qu’une utilisation assez particulière de
Lothar. Mais ça ne gâche en rien notre émerveillement devant la naissance de ce héros au costume intemporel.