« If there's something strange in your neighborhood, who you gonna call ? »
Après un premier tome servant d'introduction forte intéressante, revoilà notre Daniel Kilgore et son défunt frère Kurt qui reviennent pour nous en mettre plein la vue encore une fois. Toujours écrit par Robert Kirkman et illustré par Greg Capullo, cette suite s'avère-t-elle être au niveau de son prédécesseur ?
Alors que Daniel Kilgore vient de rentrer au sein de l'Agence, il doit subir un entraînement difficile pour éviter l'accident qui a valu la perte des notes de Shillinger. D'ailleurs, elles sont depuis entre les mains de Hurg, qui veut s'en servir pour ses expériences mystérieuses... Entre-temps, Cobra veut sa revanche sur Haunt qui l'a défiguré, tandis que Mirage s'intéresse étonnement et de plus en plus à Amanda, la veuve de Kurt.
Nouvel arc, et changement de dessinateur pour la série de Robert Kirkman (ou monsieur bankable, auteur du prolifique Walking Dead, récemment adapté en série), et c'est Greg Capullo qui prend le relai de Ryan Ottley. Ce dernier avait déclaré vouloir se consacrer exclusivement à Invincible (une autre série de Kirkman, encore lui) afin que la qualité de son dessin n'en pâtisse pas. Séchez vite vos larmes, Capullo nous prouve ici qu'il fait parti des meilleurs artistes de la scène actuelle. On sent d'ailleurs qu'il prend ses aises sur la série au fil des épisodes, ainsi si les premières pages peuvent parfois sembler hésitantes, il s'habitue très vite au rythme du récit, ainsi qu'au style de l'histoire. On a presque l'impression que le scénario a été réfléchi pour que ce dernier puisse donner le meilleur de lui-même ! L'artiste se fait plaisir à dessiner des monstres, des tripes et des filles, et ça se sent. Ce qui nous rend d'autant plus confiants concernant son arrivée sur Batman pour le relaunch de DC ce mois-ci, on a hâte !
Bien sûr, si Greg Capullo nous livre un travail d'orfèvre, c'est avant tout grâce à l'histoire que lui donne à illustrer Robert Kirkman. Lui aussi s'amuse avec cette histoire de frères et de fantôme mêlée d'espionnage. Bien loin du ton pessimiste que peut arborer Walking Dead, Kirkman se laisse aller dans l'humour et le second degré, tout en gardant assez de sérieux pour nous donner envie d'en savoir plus sur les événements. En résulte des situations souvent loufoques, comme l'interrogatoire de Hurg, où l'instrument de torture est... Un sandwich. A ce titre, les scènes d'actions laisse la part belle au gore décomplexé, crado. Le but n'est pas d'effrayer mais de donner un côté « too much » à l'action. Et ça marche ! Ces passages sont terriblement réussis dans leur genre, sublimé par un Capullo top forme qui dessine les démembrements et autres éviscérations avec talent, digne des meilleurs « Finish him! » de Mortal Kombat. Il n'oublie cependant pas certaines séquences plus pesantes, comme la torture de Daniel, et bien d'autres que je ne vous citerais pas pour éviter le spoil. Si les personnages principaux, à savoir les deux frères Kilgore sont suffisamment bien écrits et développés pour devenir intéressants et attachants avec d'ailleurs des dialogues succulents entre eux deux, il n'oublie pas de mettre en avant ses seconds couteaux. Tous les personnages sont détaillés, et on aime suivre leurs pérégrinations et états d'âmes. C'est, et on le sait, la plus grande force de Robert Kirkman : son talent fou à créer et faire évoluer des personnages qui semblent véritablement vivre sous nos yeux, pour le plaisir du lecteur.
Nous avons la confirmation que la suite des aventures de Haunt se révèle encore plus réussie que son introduction. Porté par un Robert Kirkman débridé et sublimé par un Greg Capullo à son paroxysme, Haunt tome 2 : Mirage est le comic-book VF de votre rentrée, s'il vous reste un peu d'argent à dépenser après le rebaunch DC.