L'univers du cinéma et de la télévision sont des excellents tremplins aux comics pour attirer un nouveau lectorat. En ces temps moroses, l'industrie doit donc s'appuyer sur ces adaptations pour diffuser au plus grand nombre les caractéristiques de ses personnages. Si certains univers sont plus ou moins respectés, d'autres sont tout simplement ignorés et le lecteur lambda va donc être perdu lorsqu'il va se lancer dans l'aventure comics... C'est pour cela que nous vous proposons un cours de rattrapage : voici donc répertoriés les différents films et séries TV tirants leurs sources des comics. Tout cela afin de vous amener vers de nouvelles lectures qui, espérons-le, vous permettront d'appréhender avec un peu moins de difficultés (et beaucoup plus de plaisir !) le monde tant étendu du comic-book.
300 (2006) DE ZACK SNYDER
300 fut le film qui révéla Zack Snyder au grand public. Œuvre contrastée auprès de la presse (qui n’avait pas compris que le film était tiré d’un comic-book et donc critiquait les faits historiques non respectés), le film reste tout de même culte auprès d’un certain public du fait de sa photographie et de ses ralentis chorégraphiques. Le film raconte l’épopée de 300 spartiates mené par le roi Leonidas face aux Perses de Xerxes et son armée des plus nombreuses…Adapté du graphic-novel de Frank Miller, Zack Snyder reste (tout comme pour Watchmen: Les Gardiens) très fidèle à l’œuvre de départ en réutilisant certains dialogues et plans. Mais l’œuvre de Miller reste tout de même très intéressante pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, ses dialogues sont écrits d'une façon très "spartiate" mais non moins pertinente, cela passe agréablement bien. D'autant plus qu'ils sonnent bien mieux sur papier qu'à l'oral. Ensuite, Frank Miller est au dessin, et qu’on aime ou pas son style, il a le sien et pose une ambiance des plus remarquables avec des cases de toute beauté, réfléchies et intrigantes. Par ailleurs, il est aidé par des couleurs somptueuses qui collent parfaitement au récit et un format panoramique qui change la façon de lire le comic-book. Les deux formats se valent donc, chacun pour différents aspects. À noter que la femme de Leonidas est bien moins présente chez Miller que Snyder.
BATMAN (1989) DE TIM BURTON
1989. Le monde découvre le Batman nouveau. Popularisé au grand public par la série avec Adam West dans le rôle titre, c'est la version de Tim Burton qui amènera le personnage à la lumière en 1989, de la même façon que dix ans plus tôt, le Superman de Richard Donner entrait dans l'histoire. Plus sombre, plus violent, l'Homme Chauve-Souris n'a ici plus rien à voir avec son homologue des années 60. Le film avait fait sensation à sa sortie à tel point qu'il fut un des plus grands succès de cette année-là. Ce fut l'un des premiers véritables blockbusters, porté par une opération marketing jamais vue à l'époque. Et pourtant, le film ne s'épargne pas de passages violents et reste étonnement adulte. Soutenu par un Jack Nicholson magistral, drôle et dingue à souhait, accompagné de l'étonnant Michael Keaton qui, sous ses airs de Julien Lepers, retranscrit à merveille le caractère presque schizophrène de Bruce Wayne et d'une Kim Basinger parfaite en potiche basique, le film étonnera surtout par sa représentation de Gotham, cité gothique sublime et quasiment un personnage à part entière, sa bande-son inoubliable et sa noirceur surprenante pour un film qui se veut grand public. Son scénario plutôt convenu représente finalement son plus grand défaut, mais il serait dommage de bouder son plaisir, d'autant plus que ses qualités en ont fait un film culte pour plusieurs générations.
BATMAN : LE DÉFI (1992) DE TIM BURTON
Si Batman est un raz-de-marrée auprès du public, personne ne pouvait s'attendre à ce qui allait arriver deux ans plus tard, en 1992. Tim Burton, après le succès du premier opus, était légèrement réticent à l'idée de rempiler pour une séquelle. Finalement, il accepte et nous livre ce chef d'oeuvre qu'est Batman : Le Défi (Batman Returns en VO). Transcendant en tous point son aîné, que ce soit en terme de scénario, de personnages, de bande-son, de réalisation, Batman : Le Défi a marqué son temps, mais pas toujours de la meilleure manière. Acclamé par le public (tout du moins, un certain public, non réticent à un spectacle bien plus glauque qu'à l'accoutumé) et par la critique, le film a cependant été sujet à polémique, notamment à cause de son caractère violent et dérangeant, si bien que par exemple McDonald's décida d'annuler sa gamme de jouets issue du film ! Pourtant, c'est justement son aspect noir et dérangeant qui font la force du film. Burton creuse les idées instaurées par le premier film, comme une certaine forme de schizophrénie chez Batman ou Gotham en tant que cité du vice, et en développe de nouvelles. A ce titre, les méchants sont tout simplement géniaux et se permettent le luxe d'éclipser complètement le héros. Catwoman d'abord, interprétée par la superbe Michelle Pfeiffer, est une véritable mort-vivante, à la fois sexy et cadavérique, alors que le Pingouin est repoussant mais peut se montrer parfois touchant, joué par un Danny de Vito au sommet de son art. Les deux acteurs semblent littéralement habités par leurs rôles. Il faut dire qu'ils sont portés par une sublime histoire qui laisse la part belle à l'émotion et au drame. Noir, riche, possédant un scénario incroyable et encore une fois de superbes musiques et des acteurs débordant de talents, ce film représente le summum de l'adaptation comics, et demeurera inégalé jusqu'à... The Dark Knight, de Christopher Nolan.
BATMAN BEGINS (2005) DE CHRISTOPHER NOLAN
Des années après le meurtre de ses parents, Bruce Wayne voyage à travers le monde. Il fini par être recueilli par la Ligue des Ombres, une obscure organisation composée de ninjas à la tête de laquelle se trouve Ra's Al Ghul. Bruce subit alors un entrainement intensif au sein de la ligue avant de retourner à la civilisation, bien décidé à éliminer la vague de crime qui gangrène Gotham, sa ville natale. Pour ce faire, il revêt un costume de justicier, s'entoure d'un arsenal de gadgets sophistiqués et arpente la nuit sous le nom de Batman.
CAPTAIN AMERICA : FIRST AVENGER (2011) DE JOE JOHNSTON
Dernier film avant les fameux Vengeurs, Captain America : First Avenger, réalisé par Joe Johnston, se déroule dans les années 40, en pleine seconde guerre mondiale. Un jeune et chétif patriote, Steve Rogers, est bien trop malade pour être accepté dans l’armée. Mais, bien décidé à servir son pays, il est repéré par un chercheur, le docteur Abraham Erskine, afin de tester un produit censé décupler les forces. C’est ainsi que Steve Rogers devient le Super-Soldat, le seul, l’unique, Captain America ! Il va donc lutter aux côtés de Bucky, de Peggy Carter et du Général Chester Phillips contre une menace bien plus grande qu’Hitler lui-même : le Crâne Rouge ! Créé durant la guerre, le personnage est devenu un symbole de l’Amérique. Dans le film, le réalisateur évite d’en faire une icône patriotique, ce qui diffère quelque peu de la vison que peuvent avoir les gens. Sur papier, même si le héros défends et porte les couleurs de son pays, il n’est pas aveugle. Il s’est même rebellé contre le gouvernement à quelques reprises.
A l’occasion de la sortie du film, l’éditeur français de Captain America a multiplié les sorties autours du héros, mais pas toujours des récits abordables ou correspondant à la version cinéma. Celle qui correspond le mieux, et qui a été une source d’inspiration, est celle du scénariste Ed Brubaker. Si la série Captain America, écrite par le scénariste, n’a pas été rééditée en recueille (mais on garde espoir), il n’en reste pas moins l’ouvrage Le Projet Marvels, une série en 8 partie se déroulant durant la même période que le film, et qui raconte comment sont nés tous les super-héros durant la guerre. On y retrouve la même ambiance et le même ton que le film, et on y découvre qu’il y avait d’autres super-héros, en plus de Cap. Pour ceux qui veulent découvrir les vieux épisodes, une réédition des épisodes de Stan Lee et Jack Kirby est sortie récemment en libraire avec une intégrale et en kiosque avec une sélection de plusieurs épisodes.
CONAN (2011) DE MARCUS NISPEL
Ahh Conan. Un des personnages les plus massacrés, les plus dénaturés, les plus lavés et retournés par le cinéma par rapport à son support original. Mais qu'importe tant qu'un bon film est à la clé. Si la version de Milius est classée dans le panthéon des plus grands films du cinéma (à tort ou à raison diront certains) qu'en est-il de cette toute dernière version concoctée par Marcus Nispel narrant la vengeance du personnage vis-à-vis du tueur de ses parents. A noter que le film fut un échec au box-office et donc, voir une suite est des plus improbables, même si Momoa (l'acteur principal) a déjà un script dans sa tête...
Difficile encore une fois de dire de quoi s'inspire ce film puisque autant l'avouer de suite, malgré des références à certaines nouvelles de Robert E. Howard, le film est plus un autre univers que celui imaginé par l’auteur durant les années 30. Pour cause, le méchant n'existe pas chez Howard et l'auteur ne fait aucune allusion à la mort de ses parents sur un champs de bataille et donc au fait qu'il était orphelin enfant. Malgré tout, il faut bien avouer que le personnage est mieux respecté dans cette version que dans la toute première (Momoa a bien plus la carrure du Conan original que Schwarzy'), l'ambiance est, elle aussi, légèrement plus fidèle. Nous ne pouvons donc que vous conseiller de vous plonger dans les comics qui adaptent bien mieux les nouvelles du père de la fantasy. Vous pourrez trouver votre bonheur avec le premier volume des titres Conan parus chez Panini Comics : La Tour de L'Elephant, qui pour le coup, adapte une vraie nouvelle assez connue des fans du Cimmérien et du Texan. La toute nouvelle série du Barbare que l’on doit à Timothy Truman vient aussi de faire son apparition en France avec le septième volume. Et si vous êtes du genre nostalgique, pourquoi ne pas se plonger dans Les Chroniques de Conan, reprise incontournable de Savage Sword of Conan ?
CONSTANTINE (2005) DE FRANCIS LAWRENCE
Constantine est adapté d’un personnage qu’Alan Moore a créé dans les pages de la série Swamp Thing. Le film raconte les enquêtes de John Constantine, exorciste et inspecteur du paranormal.
Premier film de Francis Lawrence, avec Keanu Reeves, ce métrage s’inspire plus qu’il n’adapte, et à surtout été qualifié de "daube lamentable" par Alan Moore.
Le personnage appartient à la ligne Vertigo de DC Comics pour son ton des plus matures.Cependant, à la suite de Brightest Day (qui démarre ce mois-ci en France), il appartient intégralement au DC Universe.
En France, la série mettant en avant le personnage est édité par Panini Comics en librairie. Pour lire de (bonnes) histoires du personnage, nous vous conseillons le Vertigo Big Book Constantine : Retour aux Sources dirigé par Andy Diggle.
DAREDEVIL (2003) DE MARK STEVEN JOHNSON
Sorti en 2003, Daredevil a déçu bon nombre du public et ce malgré la présence au casting du bankable Ben Affleck. Le film voit large et nous raconte les origines du personnage, sa rencontre avec Elektra (par ailleurs, un spin-off est de la partie) et son combat face à un des méchants les plus charismatiques de l'univers de l'Homme sans Peur (le surnom de Daredevil) : le Caïd. Globalement, les codes d'implantation d'un nouveau personnage méconnu du grand public sont donc respectés.
Cependant, il faut bien avouer que le personnage s'éloigne des traits qu'on lui a attribué sur le papier. Deux grands auteurs ont posé leurs marques sur le personnage : tout d'abord Frank Miller qui, dans les années 80, a redonne un coup de boost à ce personnage qui était en perdition. Vous pouvez retrouver les épisodes mythiques du papa de The Dark Knight Returns dans Daredevil : L'Intégrale 1981. Un classique du genre où le personnage d'Elektra est introduit. Personnage d'autant plus important, qu'une autre saga mythique du personnage la voit mourir (à l'époque, c'était la grande mode de tuer les personnages secondaires comme le second Robin dans A death in the Family.) En France, vous pouvez retrouver cette historie tragique dans Daredevil : L'Intégrale 1982, toujours à l'oeuvre de Frank Miller. Si vous êtes fan de son travail, vous pouvez aussi retrouver l'omnibus du personnage regroupant le run de l'auteur et des sagas comme L'Homme sans Peur et Renaissance qui aiguiseront votre pupille ! Un autre grand nom qui porta les meilleures histoires du personnage fut Brian Michael Bendis. Soutenu merveilleusement au dessin par un Alex Maleev des plus inspirés, il a réintroduit le personnage à sa façon et son run fait encore date. Le Roi de Hell's Kitchen est disponible pour vous rassasier en format Deluxe chez Panini Comics.
DC UNIVERSE ANIMATED MOVIES (SUPERMAN/BATMAN ENNEMIS PUBLICS & APOCALYPSE | GREEN LANTERN FIRST FLIGHT & CHEVALIERS DE L’EMERAUDE)
DC ne s’est pas contenté d’adapter ses personnages phares en séries animées ou en films, ils l’ont également fait en films animés ! La particularité de ces films est qu’ils sont pour la plus part directement des adaptations d’histoires déjà existantes sur papier. En France, tous les films du DC Universe Animated Movies ne sont pas sortis, mais une bonne partie a eu le droit à une sortie DVD/Blue Ray. Parmi eux, on retrouve deux films consacrés à Superman & Batman. Tout d’abord Ennemis Publics qui raconte, comme son nom l’indique, comment Superman et Batman se sont retrouvés être des ennemis publics. Alors que Lex Luthor est président des USA, la Nasa remarque qu’un astéroïde de Kryptonite arrive droit sur terre. La Némésis de Kal-El va alors s’en servir pour faire arrêter Superman et lancer tous les héros et vilains à ses trousses. Mais c’est sans compter sur l’aide de Batman…
Inspiré directement du premier run de la série Superman & Batman de Jeph Loeb et Ed McGuiness, le métrage s’inspire fidèlement du matériel original publié il y a des années chez l’ancien éditeur de DC, et que l’on peut trouver chez des revendeurs ou dans des bacs promos ci et là. Le second métrage, Apocalypse, quant à lui, raconte l’arrivée de Supergirl sur Terre, découverte par Batman, et qui se révèle beaucoup moins "gentil" que son cousin Superman, étant donné qu’elle est mentalement contrôlée par Darkseid. Là aussi, l’inspiration vient d’un passage sur la série suscitée, scénarisée par le même Loeb et dessinée par Michael Turner, mais il n’y a eu aucune publication V.F. autre qu’en Kiosque.
Un autre héros a été l’objet de deux adaptations animées, c’est Green Lantern. Le premier métrage, First Flight, n’a pas eu le droit à une sortie DVD mais a été diffusé de multiples fois sur France Télévision. Le film raconte les origines du héros, Hal Jordan. Pilote de chasse casse-cou, Jordan va se voir délivrer une mission par un alien mourant, Abin Sur, celle de protéger le secteur 2814 (celui de la Terre) de toutes les menaces inter-galactiques sous l’insigne des Green Lantern, une police cosmique qui combat le mal avec des bagues de puissances permettant de modéliser des objets solides via la pensée. Le film introduit donc tout l’univers et les personnages de Green Lantern, en prenant quelques libertés en modifiant le récit pour le rendre auto contenu dans le film. Les origines papier du personnage ont été récemment réécrites par Geoff Johns et Ivan Reis et récemment republiées dans un Best Comics intitulé Green Lantern Origine Secrète disponible partout. Ces origines introduisent des éléments qui seront développés plus tard par le scénariste dans la série Green Lantern, publiée en ce moment dans DC Universe. Le second film, plus récent, nommé Emerald Knight, raconte l’histoire de plusieurs lanternes au sein du Corps. Manu vous en parlé lors de la Comic Con France. Le film met plus l’accent sur l’aspect Corps des Green Lantern que sur le seul Hal Jordan. Ainsi, le DC Universe HS 4 qui réunit la mini-série Green Lantern Corps Recharge, est axé sur cet aspect et est une parfaite lecture pour vous si vous avez aimé ce film.
D’autres adaptations d’histoires déjà existantes sont sorties, comme All Star Superman ou Justice League Nouvelle Frontière. Et d’autres sont d’ores et déjà en projet comme une adaptation de Batman Year One ou de JLA : Tour de Babel.
FROM HELL (2001) DE ALLEN HUGHES ET ALBERT HUGHES
Réalisé par Allen et Albert Hughes, le film raconte l’enquête d’un jeune inspecteur de Scotland Yard, Fred Abberline sur les traces de Jack L’Éventreur.
Cette adaptation n’a, à vrai dire, pas grand-chose à voir avec le graphic-novel.
Le film est relativement classique là où le comic-book est totalement hors norme pour sa documentation extrêmement fouillée et l’on retrouve difficilement l’ambiance de l’œuvre originale. On ne parle pas de purge mais on n'y est pas loin. Vous ne pourrez donc qu'être surpris en découvrant l'oeuvre originale d'Alan Moore, d'autant plus qu'elle vient d'être rééditée. Publiée en France par Delcourt, elle fait figure de très belle pièce de collection.
GREEN LANTERN (2011) DE MARTIN CAMPBELL
Devant lancer une nouvelle vague de films DC Comics pour faire comme le concurrent Marvel et les relier tous à un projet commun (ici la Justice League of America), Green Lantern fut une véritable déception de part son manque d'ambition. Nous narrant les origines du Green Lantern Hal Jordan, le film de Martin Campbell nous fait voyager (cinq minutes) sur Oa mais se déroule la majeure partie du temps sur Terre où notre héros va devoir affronter l'entité maléfique de la Peur, Parallax.Pour débuter, nous vous conseillons avec notre plus grand amour le Green Lantern : Secret Origin paru chez Panini en édition Best Comics (donc pour moins de 10 euros), oeuvre dont se sont inspirés les scénaristes du film. La preuve en est Hector Hammond puisque ses origines sont les même que dans le comic-book de Geoff Johns. Au dessin on retrouve Ivan Reis et l'histoire est garantie bien plus passionnante que celle du film ! Vous pouvez aussi vous plonger dans Green Lantern Renaissance, récemment réédité par Panini.
HELLBOY (2004) DE GUILLERMO DEL TORO
Hellboy fait partie de ses films qui sont d’abord, et avant tous, une déclaration d’amour de la part d’un cinéaste à une œuvre originale. En effet, le réalisateur Guillermo Del Toro s’est battu pour adapter l’histoire du diable rouge comme il le voulait. Durant la seconde guerre mondiale, une équipe de soldats et scientifiques nazis sous le commandement de Grigori Raspoutine sont envoyés en Allemagne pour l’opération Ragnarok, à savoir, tenter de faire venir des démons sur Terre pour gagner la guerre. Une équipe de soldats américains tentent de déjouer ce plan, mais c’est trop tard, Raspoutine a réussi à faire venir un démon sur Terre. Il est rouge, avec des cornes et tout petit. Le scientifique de l’opération américaine Trevor Bruttenholm décide de le prendre et de l’élever comme son enfant et le nomme "Hellboy". Des années plus tard, Hellboy est devenu un agent du paranormal, parmi d’autres, dans une organisation du nom de B.P.R.D. Le créateur de la BD, Mike Mignola, a travaillé main dans la main avec Del Toro, pour adapter le garçon de l’enfer à l’écran. Ainsi, il y a quelques différences notables, comme un humour plus grand public. Mais malgré tout, l’univers est fidèle à sa version papier.
Et pour le coup, il n’y a pas 36000 façons d’aborder le personnage papier. Créé en 1994, la série est publiée depuis ses débuts aux éditions Delcourt. Avec son ambiance si particulière, ses graphismes incroyables et son scénario explorant le paranormal et le fantastique, Hellboy est un comic-book à part. Pour commencer, il faut bien évidemment commencer par le tome 1 Les Germes de la Destruction. A noter qu'après le sixième tome de la série, Mike Mignola, le créateur, a décidé de lancer une seconde série dans le même univers intitulée B.P.R.D. Ainsi, comme son nom l’indique, la série raconte les aventures du Bureau for Paranormal Research and Defense et prend chronologiquement la suite au tome 6 de Hellboy, les deux séries continuant parallèlement. Et enfin, un ouvrage uniquement consacré au personnage d’Abe Sapien a été publié. Trois séries construisant un univers de fantastico-horrifique devenu culte !
IRON MAN 1 & 2 (2008 & 2010) DE JON
FAVREAU
Première adaptation pour Marvel en solo, Iron Man est réalisé par Jon Favreau et est sorti en Avril 2008. Première pierre à l’édifice Avengers, il introduit un monde avec un aspect très moderne, s'appuyant sur la technologie et la géopolitique. L’histoire est celle du riche (et beau) homme d’affaire Tony Stark qui, à la suite d’un deal d’arme en Irak, va essuyer une attaque et va se faire enlever par des talibans. Gravement blessé et refusant de collaborer avec ses ravisseurs, il va, pour s’enfuir, construire une armure qui va décupler ses forces. Le personnage aux facettes ambiguës, et campé par un acteur parfait pour le rôle, en font directement un des personnages les plus populaires du Marvel Universe, alors qu’il ne l’a jamais été jusque-là. Le film étant une réécriture des origines d’Iron Man (à la base, Stark ne se faisait pas enlevé en Irak mais au Vietnam), les sources d’inspirations sont multiples.
On peut tout d’abord prendre les premiers épisodes de la série, réédités dans une collection Intégrale. Datant maintenant de près de 50 ans, ces épisodes peuvent refroidir l’ardeur de certains qui cherchent à se plonger dans les comics. Une autre source d’inspiration indéniable est la série Extremis de Warren Ellis et Adi Granov. Une source d’inspiration en terme d’histoire, étant donné que cette version papier d’Iron Man est la première à moderniser autant le personnage. Une source d’inspiration graphique, puisque c’est à la suite de son travail sur cette série qu’Adi Granov a designé toutes les armures de l’homme de fer au cinéma. Une édition grand format a été publiée, ainsi qu’une autre version en kiosque.
Fort du succès, le 2 n’a pas tardé à venir. Toujours réalisé par Jon Favreau, le film s’apparente pour beaucoup à un Avengers 0 étant donné la quantité d’éléments introduits appelant indéniablement au Vengeurs (la Veuve Noire en tête). Le film raconte le conflit entre Stark et Justin Hammer, un autre dirigeant d’entreprise d’armes. Une lutte qui va pousser Stark à bout et le mettre face à ses pires démons, que ce soit son passé ou son alcoolisme. En plus d’introduire un grand nombre d’éléments en préparation des Vengeurs, le film s’inspire directement de deux histoires cultes du personnage.
D’abord, Le Diable en Bouteille, histoire de David Michelinie, Bob Layton et John Romita Jr. explorant le problème d’alcoolisme. Et ensuite, La Guerre des Armures, comic-book racontant comment les plans des armures de Stark ont été utilisés à de mauvaises fins militaires créant ainsi une guerre entre Stark et ses propres armures. Les deux œuvres ont été récemment rééditées en France, même si la première est dorénavant difficile à trouver…
KICK-ASS (2010) DE MATTHEW VAUGHN
Kick-Ass est sorti en salle le 21 avril 2010 et pour bon nombre de personnes, a sauvé un printemps ciné comics avec un Iron-Man 2 des plus décevant. Réalisé par Matthew Vaughn (X-Men: First Class), le film raconte l'histoire de Dave, un jeune ado qui rêve d'être un super-héros dans un monde où ils n'existent pas (dans notre monde donc). Bien entendu, il va se prendre pour l'un d'entre eux et la société qu'on connaît va l'accueillir de façon plus ou moins orthodoxe... Le film fut un joli succès surprise.
Dans sa trame principale, le film suit plus ou moins fidèlement lecomic-book de Mark Millar. En effet, malgré des débuts similaires sur les deux formats, arrive un moment où chacun des médias s'écarte du droit chemin puis se recombine vers la fin. La raison est simple : le film a été mis en chantier alors que le comic-book était toujours en publication aux Etats-Unis ! Les scénaristes ont donc dû imaginer la suite sans dénaturer le travail qu'avait accompli le scénariste écossais... Pour cela, malgré des effusions de sang moins présentes et des références comic-bookesques aux abonnées quasi-absentes, c'est surtout la fin qui diffère ! Mais n'ayez crainte, elle est d'un aussi bon niveau et promet quelques scènes d'anthologie !
Enfin, si vous avez aimé le travail de Millar, sachez qu'il a scénarisé entre autre le célèbre Civil War, Nemesis (qui arrive en France ce mois-ci chez Panini) mais aussi... Kick-Ass 2 !
L'INCROYABLE HULK (2008) DE LOUIS LETERRIER
Deuxième film du Marvel Universe instauré par la firme, L'Incroyable Hulk n'est pas une suite directe de Hulk et se veut indépendant de celui-ci. Mais malgré tout, on peut prendre ce film comme un Hulk 2, ça ne changerait presque rien.
Vivant reclus du monde, Bruce Banner cherche désespérément un antidote pour faire disparaître Hulk. Cependant, le général Ross cherche à prendre la force de ce dernier et devient L'Abomination. New-York est en danger et Bruce va devoir faire appel à la bête qui sommeille en lui...
Le film met en avant la traque que subit Bruce et son envie permanente de trouver un moyen de faire disparaître la bé-bête verte. Si vous souhaitez retrouver L'Abomination, nous vous conseillons de vous procurer le sixième volume des Incontournables Marvel mettant en avant le personnage. Signé par Paul Jenkins et John Romita Jr., l'histoire ne vous laissera pas indifférent. Mais si votre délire c'est la nostalgie, les Intégrales du personnage sont aussi éditées ! Par ailleurs, la traque de Géant de Jade est mis en relief dans le sixième numéro des Grandes Sagas Marvel. Le dessin est toujours assuré par John Romita Jr.
LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES (2003) DE STEPHEN NORRINGTON
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires est réalisé par Stephen Norrington, déjà responsable du film Blade. Tout comme From Hell, les deux œuvres n’ont pas grand-chose à voir avec les comics, si ce n’est le nom et les personnages. Suite à une menace terroriste sur toute l’Europe, l’Angleterre fait appelle à la Ligue, composée d’Allan Quatermain, Tom Sawyer, Mina Harker, l'Homme Invisible, Dorian Gray, Henry Jekyll et du Capitaine Némo.
La BD originale racontait une histoire d’aventure auscultant la culture anglaise tandis que le film n’est qu’un actionneur assez simpliste parmi tant d’autre. Le second tome reprend d’ailleurs en toile de fond le roman la Guerre des Mondes d' H.G. Wells (auteur de L'Homme Invisible). Pour ces deux adaptations, Alan Moore ne voulait pas intervenir dans la production afin de bien séparer les deux médias. Seulement, après avoir vu le résultat, Alan Moore, qui n’apprécie pas du tout les deux films, décide que pour les prochaines adaptations de ses œuvres, il ne veut pas avoir son nom au générique et ne veut pas toucher de droits.
LES QUATRE FANTASTIQUES / ET LE
SURFEUR D'ARGENT (2005/2007) DE TIM STORY
Réalisé par un habitué de la télévision, le film est sorti en 2005 et n'a pas connu un accueil favorable de la part des lecteurs de comics et du du public en général. En effet, sans cesse entre le sérieux et la comédie, nous ne savons pas sous quel angle prendre le film.
Le premier épisode nous raconte les origines de l'équipe où comment quatre astronautes vont s'engouffrer dans un nuage de particules radioactives et vont se découvrir certains pouvoirs. Quant au méchant du film, il n'est autre que le Dr. Fatalis...
En 2007, un second épisode considéré comme catastrophique par la majeure partie des spectateurs, a vu le jour. Alors que Sue et Reed sont en plein mariage, un être énigmatique, le Surfeur d'Argent fait son apparition et, accompagné de Galactus, il a un dessein bien particulier pour la Terre... Pendant ce temps-là, Fatalis fait son grand retour.
Comme chaque personnage de comic-book, Les Quatre Fantastiques ont connu des hauts et des bas au niveau de la qualité des récits mais il faut avouer que depuis quelques années et le run de Jonathan Hickman, on a souvent eu droit à la dragée haute ! Vous pouvez donc suivre les histoires de l'équipe chaque mois dans le magazine Marvel Icons publié chez Panini. Cela tombe d'autant mieux que ce mois-ci sera publié dans un hors-série l'arc Three qui se conclu sur la mort d'un des membres des Quatre Fantastiques... Le dixième et dernier numéro des Grandes Sagas Marvel accueille quant à lui l'arc de Mark Waid où les Quatre Fantastiques sont confrontés à Fatalis !
MARVEL UNIVERSE ANIMATED MOVIES
(ULTIMATE VENGEURS, PLANETE HULK)
A l’instar de DC Comics, Marvel s’est lancé dans une adaptation de ses personnages dans des films d’animations ! Mais contrairement à son conçurent, la Maison des Idées ne fait pas qu’adapter des histoires déjà existantes sur le papier. Malgré ça, certains métrages sont directement inspirés d’histoires déjà existantes. Le premier est Les Vengeurs Ultimate. Un film au titre assez bâtard, puisqu’il adapte le comic-book de Mark Millar et Bryan Hitch, Ultimates, mais garde le nom de Vengeurs, plus connus du grand public. L’histoire est celle de la plus grande équipe de super-héros du monde !
Après avoir retrouvé le corps de la plus grande légende américaine de la seconde guerre mondiale Captain America dans la glace et de l’avoir fait revenir à la vie, Nick Fury, le directeur de l’organisation de défense S.H.I.E.L.D., décide de réunir tous les héros afin de combattre une menace commune : Red Skull ! Ainsi, Iron Man, le dieu du tonnerre Thor, et les scientifiques Giant Man et la Guèpe accompagnés de Captain America, vont lutter contre cette menace. Le scénario est évidemment adapté de celui des Ultimates, publié un seul album par Panini. Une suite au film d’animation est sortie, mais ne s’inspire en rien de la seconde saison des Ultimates.
Un autre film adapte directement quelque chose de déjà publié, Planet Hulk.
Après avoir détruit une ville et, semble-t-il, tué des habitants, quatre des plus grands héros (Iron Man, Mr Fantastic, Charles Xavier et Flèche Noire) décident d’exiler Hulk dans l’espace. Mais ce que les héros n’avaient pas prévu, c’est que la navette s’écrase sur une planète.
Hulk va ainsi être réduit à l’esclavage et va devoir combattre tel un gladiateur pour survivre. Le film respecte l’œuvre originale, mais compresse deux ans de publication en une heure.Ces deux ans ont été publiés dans deux albums en France, qui réunissent la totalité de cette période. Planet Hulk a été suivi d’un crossover avec l’univers Marvel appelé World War Hulk, qui a été publié en kiosque et réédité dans un album Deluxe.
SPIDER-MAN 1, 2, 3 (2002, 2004, 2007) DE SAM RAIMI
Avec X-Men, Spider-Man est sans doute le film qui a démocratisé les "gars en slip" au cinéma. Réalisé par le papa d'Evil Dead (et de la série TV Hercule mais c'est moins classe, je vous l'avoue) le film fut un énorme succès et a permis au marché du comic-book d'attirer de nombreux lecteurs. Par exemple, Woulfo n'existerait pas sans ce film. C'est dire l'impact.
Le premier film assure ce qu'on attend de tout nouveau personnage de comic-book au cinéma : les origines de Spider-Man nous sont racontées, tout ce qui fait le piment du comic-book créé par Stan Lee est inclus dans cet épisode (de l'action, de l'humour, Mary-Jane... comment ça non ?). Pour sa première incursion sur le grand écran, L'Homme-Araignée affronte Le Bouffon Vert (Norman Osborn), le père de son meilleur ami Harry Osborn. A noter que le costume a été TOTALEMENT revu dans ce film et on est face à quelque chose d'assez technologique au lieu d'un simple costume en tissu.
Le second film continue dans la lignée du précédent et met en scène le Dr Octopus. La relation entre Mary-Jane et Peter est approfondie alors que Harry essaie de mettre la main sur Spider-Man pour pouvoir venger son père. Le troisième film remet en cause tous ses fondements, introduit Venom et Gwen Stacy ainsi que Le Bouffon Vert version fils. La relation entre les deux protagonistes est quant à elle, des plus dégradée...
Si vous avez aimé ces films, nous ne pouvons que vous conseiller de lire l'excellente et fabuleuse série Ultimate Spider-Man qui sur plus de 150 numéros, a su garder une qualité des plus brillantes. Brian Michael Bendis n'est pas étranger à cette série puisque ses dialogues sont des plus adaptés au personnage et ce qui fait le charme du personnage (amour, action, humour, fun, décomplexe) est ici merveilleusement bien respecté. Nous vous conseillons aussi de vous plonger dans le premier tome des Grandes Sagas Marvel publiées chez Panini et qui ravira toutes les couches de lecteurs. En plus, c'est fait par deux grands noms : J.M. Straczynski et John Romita Jr.
THE DARK KNIGHT (2008) DE CHRISTOPHER NOLAN
Second opus de la trilogie de Christopher Nolan, The Dark Knight raconte la confrontation de Batman avec le Joker. Cet illustre inconnu prend peu à peu le contrôle de la mafia de Gotham et sème le trouble en ville se débarrassant de ses adversaires, un à un. Parallèlement Bruce Wayne fait la connaissance de Harvey Dent, avocat jeune et ambitieux qui brigue le poste de procureur de Gotham. Ce dernier croit en une justice traditionnelle là où Bruce Wayne préfère les exactions de son alter-égo Batman, sans cesse sur le fil du rasoir entre justice et criminalité.
Une fois n'est pas coutume, Nolan décroche le pompon avec cette séquelle et engrange des bénéfices colossaux à travers le monde.
Ce qui a entre autre permis le succès de ce film reste de loin la performance de Heath Ledger dans le rôle du Joker. L'acteur Australien cite volontiers le comic-book The Killing Joke (écrit par Alan Moore et dessiné par Brian Bolland en 1988) comme principale source d'inspiration pour la composition de son rôle.
Dans ce récit, nous suivons le pire ennemi de Batman, le Joker. Ce dernier, persuadé que même le plus noble citoyen de Gotham peut devenir fou après avoir passé "une sale journée", décide de mettre sa théorie en pratique et kidnappe Barbara Gordon, la fille du commissaire James Gordon. Puis il s'en prend à ce dernier en le forçant à observer les sévices que les complices du Joker font subir à sa fille. Le but étant bien entendu de faire sombrer dans la folie le chef de la police de Gotham.
Ici, on retrouve le modus operandi qui anime le Joker dans The Dark Knight. Ainsi dans tout le film de Nolan, le Joker pousse ses adversaires comme ses alliés dans leurs retranchements, dans le but de les pousser aux pires atrocités. En cela, même si le personnage de Ledger est bien moins théâtrale que celui du comic-book, il n'en garde pas moins son grain de folie furieuse qui donne tout son charme au vilain.
En conclusion, The Killing Joke est le récit idéal pour se familiariser avec le personnage du Joker à travers le format papier car cette version-ci et celle du film demeurent relativement proches. De plus, la plupart des évènements de cette histoire ont eu des répercussions sur l'univers de Batman qui se font toujours ressentir pas loin de 25 ans plus tard.
THOR (2011) DE KENNETH BRANAGH
S’il y a bien une adaptation qui faisait peur, c’était bien Thor. En effet, le comic-book étant très accès sur l’aspect heroic-fantasy, adapter cet univers de façon crédible dans un univers cinématographique où existent déjà un homme de fer et un monstre vert n’était pas chose aisée. Le film raconte l’histoire de Thor, fils du souverain de la citée des dieux Asgard ;Odin. Dieu du Tonnerre arrogant et auto-suffisant, Thor va déclencher une guerre entre son peule et les hommes de glaces, et ainsi briser un pacte sacré. Le fils d’Odin va alors être banni de sa cité sur Midgard, autrement appelé, la Terre. Dans ce film, aux aspects de drame shekspirien de par l’histoire entre Odin et son fils ainsi que de par le réalisateur, Kenneth Braghn (réalisateur de Henry V), Marvel Studios a transposé Asgard de manière plus moderne, avec des armures et des décors plus flashy, faisant penser aux premiers épisodes de Jack Kirby. L’histoire correspond aux débuts papiers de Thor, a peu de choses près, puisqu’on ne sait pas pourquoi Thor est sur Terre aux premiers épisodes. D’autant plus que, dans sa version papier, ce n’est pas le corps de Thor qui est banni sur Terre, mais l’âme, prisonnière d’un bâton. Dans ses débuts, c’est Donald Drake qui trouve ce bâton et qui, en tapant le bâton à terre, se transforme en Thor !
Ses débuts en question de Thor ont été rééd