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Action Comics #1, la review

Action Comics #1, la review

ReviewDc Comics
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Notre note

Action Comics #1. Le titre le plus historique de tous les temps. Difficile pour Grant Morrison et Rags Morales de subir plus de pression qu'avec la relance d'un titre aussi marquant que celui-ci. Difficile de contenter les lecteurs les plus "à cheval" sur la continuité et le respect des traditions ; Mission quasi-impossible pour toucher du doigt l'immensité de son aîné.
Et pourtant ? Si ce titre réussissait vraiment le tour de force d'être à la hauteur de toute l'attente suscitée par son simple nom ? Et si Grant Morrison venait de réaliser ici l'un des plus gros coups de sa carrière ? Et si...

"I'm your worst Nightmare !"

Alors que les différentes previews laissaient tout juste présager un titre intelligent quoi qu'un peu convenu, c'est une toute autre histoire qui se développe l'épisode une fois entre les mains, celle d'une sentinelle de justice sociale face aux grands de ce monde, ici représentés par un taulier de Metropolis et un Lex Luthor forci aussi bien sur son caractère que sur son amour de la bonne bouffe.
Ajoutez à cela une totale redistribution des cartes dans la vie amoureuse du jeune Clark Kent, ainsi qu'un statut social rappelant fortement un certain photographe du Daily Bugle du côté de la Maison des idées et vous obtenez une vraie révolution pour un personnage qui en avait bien besoin...
Pour finir sur les changements, alors que c'est l'arrivée du combo T-Shirt/Jean qui avait marqué dans un premier temps, l'illusion est parfaite ici et la tenue Automne/Hiver du Kryptonien ne gêne finalement à aucun moment et l'on se surprend à accepter ce nouvel accoutrement plus vite que l'on aurait pu le penser ! 
L'intrigue est plutôt simple (voir simpliste considérant que c'est l'alambiqué Grant Morrison qui la sert ici) pour ce relaunch, puisque l'on assiste aux premières missions de Superman dans la ville de Metropolis qu'il a rejoint 6 mois plus tôt. Des aveux de la police, on comprend d'ailleurs que ce dernier ne cesse de progresser et de se révéler de plus en plus puissant au fil des jours et de ses actions, progression que le General Lane et ses acolytes commencent d'ailleurs à craindre réellement, en témoigne la phrase : "How soon before he can't be stopped?" ("Combien de temps avant qu'il ne devienne inarrêtable?")
C'est cette même science du dialogue incisif, aussi bien dans la bouche de Superman que de ses adversaires, qui renforce la qualité du titre et sa seconde lecture totalement politisée.
Superman traqué par les services officiels (et corrompus) de Metropolis devient la sentinelle d'une Justice sociale pendant que sa nemesis Lex Luthor sacrifie plus encore dans ces New 52 sa part d'humanité au profit d'un appât du gain purement vil, en témoigne le moment où il n'hésite pas à démolir un bâtiment habité par des squatteurs et des gens dans le besoin. `
Grant Morrison peut se défendre à corps et à cris de ne pas faire de cet Action Comics #1 un instrument politique socialiste, force est de reconnaître que l'Ecossais a laissé parler son coeur gauchiste comme rarement avec cet Action Comics #1. Coïncidence plutôt cocasse d'ailleurs, c'est face à un riche notable de Metropolis condamnable pour création d'emplois fictifs que ce Clark Kent débute sa croisade, faisant écho à notre actualité ici même.


"We used to have laws in this town. Like gravity. You remember gravity, right ?"

Excellent point à donner au titre tant celui-ci est rare : l'édition Single V.O est soignée ! Certes, les mêmes pubs redondantes viennent encore émailler votre lecture et rendre celle-ci moins fluide qu'en relié, mais quel plaisir de voir le soin tout particulier apporté au lettrage et à la mise en page de chaque planche.
La double page présentant les crédits remportant d'ailleurs la mention très bien avec un petit picto-gramme du Superman en Jean/T-Shirt brisant ses chaînes, le tout réalisé dans un style 30's rappelant naturellement l'aîné Action Comics #1 de 1938. C'est ce genre de détails brillants qui finissent par donner la note parfaite à un titre et DC semble l'avoir bien compris...
Côté dessin, on regrettera parfois le choix de Rags Morales qui laisse ici échapper beaucoup de la grandeur du titre à cause de pages beaucoup moins soignées que d'autres et qui donne parfois l'impression de se contenter du minimum, un comble pour celui qu'on louait il y a des années pour sa minutie sur Identity Crisis. Rien d'alarmant toutefois puisque l'artiste se met parfaitement au service du scénario et livre une performance somme toute solide, tant sur les nombreuses scènes d'action que sur les parties beaucoup plus calmes et tempérées du récit.


"Somebody save me !"

Grant Morrison a donc eu le bon goût de délaisser sa patte si caractéristique au profit d'un récit hollywoodien diablement efficace, à l'instar d'Ed Brubaker et son Captain America #1, tout en y ajoutant une seconde lecture politique tout à fait délicieuse. Le personnage le plus iconique de la Distinguée Concurrence est enfin dépoussiéré tant sur le fond que sur la forme et c'est un réel plaisir que de le redécouvrir sous ces traits.
Seules ombres au tableau : un prix incompréhensible de 4 dollars pour DC Comics qui s'était fait une joie d'annoncer sa politique de 2,99$ à grands coups d'opérations marketing agressives, et un Rags Morales malheureusement inégal sur la seconde moitié de l'épisode. Ces défauts mis à part, Action Comics #1 prend la pôle position du titre le plus marquant de ces New 52 et frôle la perfection, tout simplement.

Si vous êtes débutants dans l'univers des Comics et que vous venez de nous rejoindre grâce à la COMICSBLOG Academy, plongez la tête la première dans ce titre, vous n'en ressortirez pas déçus ! 

Sullivan
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