Depuis la reprise par Geoff Johns de l'univers Green Lantern il y a plusieurs années, de nombreux nouveaux Corps ont vu le jour. Nous connaissions le Green Lantern Corps, basant son énergie sur le pouvoir de la volonté, puis le Sinestro Corps qui tirait sa force de la peur. Le reste du spectre émotionnel obtenait alors son Corps et sa couleur : la rage (rouge), l'avarice (orange), l'espoir (bleu), la compassion (indigo) et l'amour (violet), le tout complété récemment par la mort (noir) et la vie (blanc). Si le tout est discutable et nous rappellera fortement les Power Rangers ou Captain Planet, de très bonnes idées en sont sorties, dont particulièrement le Red Lantern Corps, qui obtient aujourd'hui sa série : Red Lanterns.
Créé par Atrocitus (anciennement nommé Atros), son origine remonte à longtemps et est venue expliquer de nombreux points obscurs de l'histoire des Gardiens de l'univers et de la création des Green Lanterns. Car avant les lanternes, il y avait les Manhunters, des robots impitoyable qui dirigés par le Gardien Fou Krona ont totalement détruit l'un des 3600 secteurs de l'univers, le secteur 666, devenu depuis le secteur perdu. Seul survivant du secteur, guidé par une rage pure, Atros venait alors à maîtrisé le pouvoir de cette dernière. Avec cette histoire, Johns explique aussi la mission d'Abin Sur et pourquoi il était en vaisseau au moment où il a été abattu : il transportait Atrocitus. Sur beaucoup de points, que ce soit pour Hal Jordan, Sinestro ou Atrocitus, Johns est parvenu à expliquer leurs terribles actes et à les rendre plus "humains", et c'est ce que l'on retrouve ici.
Car ce que ce numéro 1 nous montre avant tout ce n'est pas seulement le côté impitoyable d'Atrocitus, mais aussi son côté plus vulnérable, ses doutes intérieurs, et sa tragédie. Il parle d'ailleurs au cadavre de son meilleur ennemi, Krona, comme à une sorte d'amour perdu, lui qui l'a perdu avant d'avoir pu se venger, privé de cette victoire par Hal Jordan. Et c'est Krona qui lui apportera le salut, alors qu'Atrocitus ne sait plus s'il a toujours la force et la volonté de continuer son combat, il perçoit de nouveau le besoin de vengeance qui l'appelle à travers l'univers, et il va avoir besoin de son Corps pour ça. Reste à savoir si son Corps a toujours besoin de lui. Dans tous les cas sur Terre de nouvelles recrues récemment emplies de rage n'attendent que l'appel pour y répondre.
A noter le début de cet épisode qui met en avant probablement l'une des meilleures créations de l'histoire des comics : Dex-Starr, le chat devenu Red Lantern (oui oui on parle bien d'un chat de type terrien, pas d'une espèce alien, devenu lanterne!). Le matou d'Atrocitus attaque violemment un vaisseau d'alien belliqueux pour infliger une violence nette mais sadique. En mauvaise posture il est d'ailleurs sauvé par son "maître" qui laisse libre cours à sa violence et son imagination. Dans ce numéro convenu mais plutôt bon, Peter Milligan navigue entre la violence inhérente au titre et la psychologie de son personnage principal. D'autres personnages vont vite sortir du lot probablement, et nous fournir des combats épiques, dont peut-être Bleez qui l'on sait apparaîtra aussi dans Green Lantern : New Guardians en fin de mois. Ed Benes assure un bon travail au dessin et on lui souhaite bien du courage pour la suite avec une série si colorée. Pour une fois parmi les New 52, ce numéro ne se termine par réellement sur un cliffhanger, mais plutôt sur une ouverture, ce #1 servant alors de prologue. Vivement la suite donc pour juger du développement de la série.
La note de Manu : 3,5/5