Paul Cornell a déçu sur le premier numéro de Stormwatch, et à l'occasion de se racheter sur les New 52 sur Demon Knights. La tâche ne s'annonce pas des plus aisées puisqu'il s'agit de mettre en avant un personnage pas des plus populaires du roi Kirby au sein d'une équipe : Etrigan.
Demon Knights a un statut un peu particulier parmi ces New 52, puisqu'il ne se situe pas dans la même période que la majorité des autres titres. Certains, comme Justice League, se déroulent cinq ans avant le reste, mais ici on compte en siècle, pendant The Dark Ages, et Camelot est tombé quatre siècle plus tôt. Le petit prologue dans le passé sert à introduire Jason/Etrigan ainsi que Dame Xanadu, que l'on retrouve dans la taverne d'un petit village. C'est alors que les rencontres s'enchaînent : Vandal Savage, Sir Ystin le Shining Knight, Al Jabr, Exoristos, avant que des pillards interrompent leur pinte. Il n'en faut pas plus pour que Jason libère le démon Etrigan qui sommeille en lui ! Et c'est parti pour une petite bagarre dans une taverne comme dans tout bonne histoire de fantasy qu'on a déjà pu lire ! On est dans du classique et déjà vu, mais cela fonctionne. Sauf qu'un élément est rajouté à l'équation : des dragons...
Que dire de l'équipe créative ? Un quasi sans faute. Cornell déroule tranquillement son histoire, alternant action, temps forts, pose du background, des pointes d'humour. Tout y est. Il ne fait pas l'erreur d'introduire de manière trop abrupte tous les protagonistes. Ainsi, le couple Xanadu/Etrigan occupe la majeure partie de ce premier numéro et on ne découvre que très rapidement les autres personnages, voir pas du tout, le flou étant encore présent sur un autre (même s'il ne fait aucun doute qu'il sera rapidement levé le mois prochain, et qu'il est inexistant pour avoir suivi les travaux graphiques montré lors de la Comic Con de San Diego). Enfin Diogenes Neves arrive à saisir cette alternance de rythme dans son dessin. Il rend ici une copie parfaite et donne vit aux planches autant sur les scènes d'action que les plus contemplatives.
Le duo Cornell/Neves nous propose un premier numéro de Demon Knights de très bonne qualité, ne tombant pas dans le piège du single bateau de la création d'équipe. On pourrait lui reprocher sa couverture mettant en scène seulement Etrigan, mais c'est vraiment pour lui chercher des poux. L'approche du titre est très intéressant, et ravira même les plus réticents au style Fantasy.
