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Constantine : The Hellblazer #1, la critique

Constantine : The Hellblazer #1, la critique

ReviewDc Comics
On a aimé• Un Constantine pas propre sur lui
• Une vraie ambiance crade
• Un dessin qui sert le propos
On a moins aimé• Une introduction au personnage mais pas au récit
• Des facilités de caractérisation
Notre note

La vague de nouveaux titres DC Comics était l'occasion parfaite pour tenter de faire revenir Constantine sur le devant de la scène. Le célèbre exorciste de la Distinguée Concurrence n'ayant pas été épargné ces derniers temps (sa série télé annulée n'étant que l'une des déconvenues qu'il a dû affronter), il lui fallait retrouver toute sa gouaille de cockney dans un titre enfin à la hauteur de sa légende.


"And I'm a right ass."

Quand DC Comics avait décidé de supprimer le titre Hellblazer des parutions Vertigo, ils avaient dû faire face à un tollé monumental. Une série qui ne trustait certes pas le haut des ventes mensuelles mais qui bénéficiait d'une fanbase fidèle et qui était là depuis un moment, puisque le titre avait largement dépassé les 200 numéros au moment de son arrêt. Surtout, ils avaient fait pire en relançant le personnage dans Constantine, une série estampillée New 52 et qui présentait une version plus qu'édulcorée de l'iconoclaste magicien. Une série qui ne fit pas long feu et qui attira les foudres d'un lectorat dépité par la prise de décision de l'éditeur.

Tabula rasa. On recommence tout et on découvre Constantine : The Hellblazer. Le titre déjà est tout un programme. "Lecteurs, nous vous avons compris !" et voilà un John Constantine qui respecte son héritage Vertigo. Dès la première page, on le découvre nu comme un ver et couvert de sang et de bouts de tripailles de démons. Les codes sont là, son argot de cockney (bien que largement moins ordurier que les versions de Garth Ennis et Peter Milligan), la clope fait son retour et on a même le droit au bon vieux tour de passe-passe habituel quand il hypnotise une jeune vendeuse avec un bout de papier qu'il fait passer pour une carte de crédit. Cela semble un peu forcé, comme s'ils faisaient pénitence de leurs décisions éditoriales passées, mais le but est louable.

"Menthol. Bloody disgusting habit."

Sur ce titre, la dessinatrice Ming Doyle fait ses débuts de scénariste, assistée par James Tynion IV. A son crédit, elle essaie de retrouver la voix de Constantine, cet air nonchalant, mi-dépressif mi-agressif, cet homme qui traine un lourd passé et qui ne croit pas vraiment dans le genre humain. Il lui manque peut-être cet aspect qui pourrait nous faire dire : "voici le Constantine de Ming Doyle", comme l'on parle des Constantine de Jamie Delano ou Peter Milligan, mais il a le mérite d'être plus qu'un personnage prétexte. On prend même plaisir à lire ses aventures et son jeu de séduction tendancieux avec la démone Blythe.

Il manque à ce premier numéro quelque chose d'essentiel pourtant, la justification pour lancer une série. En effet, il faudra attendre un cliffhanger pour avoir le propos de ce nouveau titre, le reste de l'épisode étant une sorte de condensé de la nature de ce Constantine nouveau. Ce dernier se constitue d'ailleurs aussi avec le dessin de Riley Rossmo qui fait des merveilles sur ces pages crades et ésotériques. Il s'amuse visiblement comme un petit fou à faire s'entrechoquer l'aspect "bas-fonds" du personnage et le monde magique qui le suit partout. Cela sera sans doute l'une des bonnes raisons de continuer à suivre cette série qui s'annonce déjà plus engageante que la précédente tentative.

Ce premier numéro est plus une note d'intention qu'un véritable épisode introductif. Un mea culpa à peine déguisé aux fans du personnage. Cela ne sera peut-être pas encore suffisant pour les plus hardcore d'entre eux, mais on retrouve honnêtement un personnage et une ambiance qui pourraient servir agréablement une histoire que l'on attend encore de découvrir.

Alfro
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