A quelques mois de la sortie de son huitième et très attendu film, The Hateful Eight, Quentin Tarantino s'est longuement entretenu avec Vulture dans une interview (qu'on vous invite à lire intégralement) qui revient sur sa carrière, évidemment, mais aussi sur l'état actuel d'Hollywood.
Et contrairement à nombre de ses pairs, le réalisateur n'est pas inquiété par le cinéma de franchises et notamment l'ascension des super-héros :
"Vulture : Que pensez-vous de l'excès récent de films de super-héros ?
Q.T : Je lis des comic books depuis que je suis enfant, et j'ai eu ma propre obsession avec l'univers Marvel il y a de cela quelques années. Donc je n'ai pas vraiment de problème avec la question super-héroïque pour le moment, si ce n'est que j'aurais aimé ne pas attendre ma cinquantaine pour la voir devenir le genre dominant. Dans les années 80, quand les films étaient vraiment mauvais - le minimum proposé par Hollywood était le plus bas depuis les années 50, et j'ai vu plus de films pendant cette période que dans le reste de ma vie - j'aurais aimé les voir à ce moment là.
Vulture : Est-ce que vous en auriez réalisé un, à l'époque ?
Q.T : Non, je travaillais encore dans un vidéo-club ! Mais j'aurais été les voir. C'était mon moment. J'étais dans ma vingtaine et j'aurais été comme ces gars qui vont à la Comic-Con et regardent tous les films Marvel et DC. Mais j'ai une cinquantaine d'années maintenant, donc je ne les vois pas tous."
Une déclaration plutôt salvatrice dans la bouche d'un des réalisateurs les plus respectés de l'école américaine, qui en huit films, tous chargés de références à la culture populaire par ailleurs, a su faire bouger les lignes du cinéma. Autrement dit, lorsqu'il nous explique que les standards du film de super-héros, devenu le film alpha à Hollywood, sont bien éloignés des pires de l'histoire du cinéma américain, on a tendance à le croire. Merci Quentin !
• Voir aussi : le projet d'adaptation de Luke Cage par Quentin Tarantino