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Empress #1, la review

Empress #1, la review

ReviewIndé
On a aimé• Une fuite en avant qui se dévore
• Une empathie immédiate pour les personnages
• L'univers s'annonce chouette
• Immonen en forme
On a moins aimé• Quelques fonds un peu vides
• On se méfie des premiers numéros de Millar
• Les personnages très archétypaux, pour le moment
Notre note

Le Mark Millar nouveau est arrivé. Après avoir imaginé Huck en réponse à un Superman toujours trop modernisé, le scénariste écossais ramène ce qu'il appelle "la science-fiction familiale" sur le devant de la scène, avec une série répondant au nom d'Empress, et qui n'est pas sans surfer sur le tsunami déclenché par un certain Star Wars : The Force Awakens. Fait amusant, c'est d'ailleurs l'un des dessinateurs de la nouvelle série Star Wars de Marvel, Stuart Immonen, qui l'accompagne dans cette aventure spatiale.

Dès la première page de ce numéro, nous voici plongés 65 millions d'années en arrière. A la manière de la saga de Lucas, l'épopée de Millar se déroule avant notre ère, et nous présentera ainsi les premiers habitants de la Terre. Résolument plus avancés (technologiquement, du moins) que nous, ce peuple répond à la loi d'un roi tyrannique connu sous le nom de Morax. Un souverain sanguinaire que cherche à fuir Emporia, son épouse. Avec l'aide d'un loyal capitaine, elle s'envole alors vers l'espace pour mettre ses enfants en sécurité. Une promesse assez simple, que Millar ne va pas développer outre-mesure dans ce premier numéro, d'avantage centré sur l'action.

Les débuts d'Empress prennent ainsi la forme d'une fuite en avant particulièrement rythmée, qui ne fait pas tellement dans la dentelle, à l'image de l'écriture parfois brutale du scénariste. Sur un ton plus léger pour ce premier numéro, l'artiste renoue toutefois avec cette énergie assez tarée avec laquelle il a fait ses armes en nous offrant des scènes d'action plutôt intenses, parfaitement mises en scènes par un Stuart Immonen en forme, et toujours aussi à l'aise sur les cadrages et les perspectives, comme me le faisait remarquer Sullivan. Seul bémol, il laisse parfois quelques fonds complètement vides. Un constat qui ne nous empêchera pas d'en prendre plein la vue, et de dévorer ce premier numéro à toute vitesse.

Le fascicule n'est pas creux pour autant. Dans cette amorce, Millar parvient à caractériser ses personnages avec rapidité et précision, histoire d'attirer notre empathie ou notre dégoût en quelques cases seulement. Si pour le moment, les protagonistes sont réduits à leurs archétypes, comme le fameux Capitaine dont l'apparence évoque directement les moines-guerriers à la Obi-Wan Kenobi (si on voulait forcer la comparaison, on évoquerait même la première version du personnage, dans le script originel de Lucas), c'est sans doute parce que l'action est trop soutenue pour les développer dans le détail. En l'état, on profite tout de même d'une sorte d'hommage implicite à une science-fiction plus joyeuse (ou plus européenne ?) et émerveillée, donc forcément familiale, au-delà du sujet central du comic-book.

Mieux, le scénariste parvient, par touches, à nuancer son tableau pour le moment très convenu. Il lui suffit de quelques phylactères et d'une bonne utilisation des talents de son dessinateur pour apporter un peu de subtilité à l'ensemble. On pense notamment au visage du Roi Morax en toute fin de numéro, ou encore aux réserves d'un des membres de sa famille. Autant de petits indices qui nous promettent une histoire plus riche que ces débuts. Du moins, on l'espère, Millar étant d'avantage doué pour pitcher que pour étirer les intrigues.

Gigantesque appel à l'aventure, et hommage ou du moins déclaration d'amour à une science-fiction aussi légère que créative, ce premier numéro d'Empress est bien le petit événement qu'on attendait. Il devrait d'ailleurs prendre encore plus d'ampleur dans la journée, avec l'annonce du casting de son adaptation à Hollywood. D'ici là, on profitera d'une superbe fuite en avant, bien orchestrée et sans doute plus subtile qu'il n'y paraît, servie par les dessins d'un Immonen inspiré, même si la colorisation d'Ive Svorcina ne lui rend pas toujours honneur. A découvrir dès aujourd'hui dans votre comics shop !

Republ33k
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