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DC Universe: Rebirth #1, la review

DC Universe: Rebirth #1, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• Le retour de personnages marquants
• La notion d'héritage revient dans cet univers
• Une grande porte ouverte sur l'avenir
On a moins aimé• L'absence d'une vraie Crise comme DC sait les faire
• Un twist qui énervera certains fans
Notre note

Attention : cette review comprend quelques spoilers permettant d’établir une partie des nouvelles bases de l’univers DC. La majorité des spoilers n’y est pas présente. Ils ont déjà été présentés lors du leak de la semaine dernière.

Si tout le monde n’a pas eu l’occasion de se voir offrir des pizzas par Geoff Johns et Scott Snyder, une grande majorité des fans de DC, qu’ils soient là depuis les New 52 ou bien avant, se sont empressés de lire DC Universe : Rebirth #1 sorti cette semaine. Un numéro qui vient mettre fin officiellement à l’époque des New 52 dans ce one-shot bourré de retcons.


Avec quatre-vingt pages pour trois dollars, DC Comics adopte ici un format qu’on a plus l’habitude de voir chez Marvel lors de ses relaunchs annuels, et qu’on appelle chez la concurrence des Point One, à la différence que la "Maison des idées" ne se prive pas de vendre ceux-ci jusqu'à 8 dollars pièce. Des numéros de lancements qui viennent poser les bases des nombreux « univers » que l’on suivra dans les mois ou années à venir. C’est clairement ce qui se passe ici, cependant ce numéro sert aussi et surtout de transition, comme une Crise condensée en un one-shot qui fait office d'aftermath officieux à l'après Darkseid War.

La modification à grande échelle du statu quo DC, on l’attend depuis des mois et l’annonce de Rebirth, mais on la suit surtout depuis un an avec le lancement de DC You. Batman est récemment reparti sur de nouvelles bases via la fin du e run de Scott Snyder. Superman a subi de très grands changements personnels sous la coupe de Geoff Johns, et a vu son sort se conclure dans Superman #52, sorti également cette semaine, dans un crossover écrit par Peter Tomasi, qui reprendra la série pour Rebirth. Quelques personnages pré-new 52 ont refait leur apparition suite à Convergence et l’ajout de séries comme Titans Hunt et Lois et Clark jusqu’ici en dehors de la continuité officielle. Enfin, la Justice League a mené la Darkseid War et glané quelques grosses révélations dans Justice League #50, lui aussi sorti cette semaine et coeur de quelques secrets absolus de l'univers DC.

Ces numéros viennent faciliter la transition de DC Comics vers une nouvelle ère, qui se veut plus proche des racines de l’éditeur, et symbolisée par ce one-shot. Mais ils retirent aux lecteurs une nouvelle Crise comme DC sait les faire, pour justifier ces changements. À la place, Geoff Johns va utiliser des éléments  déjà prêts à l’emploi, mais que personne n’avait osé utiliser jusque-là. Un pari culotté qui énerve déjà certains, mais qui pourrait être le bon choix pour redonner de l’élan à cet univers qui en a bien besoin.


Présenté comme une course contre le temps, ce numéro se démarque surtout par son méta-message envers les lecteurs et les éditeurs de DC Comics. L’univers DC que nous suivons représentant l’état des publications des dernières années, on nous explique que des éléments importants auparavant nous manquent dans les pages de nos héros préférés. De quoi parle-t-on ? D’amour, d'espoir, d’héritage, de vie et de relations fusionnelles entre les personnages. Ce qui caractérisait autrefois la Distinguée Concurrence, via les mariages de certains personnages, les passages de relai de héros à héros, ou le temps qui passait tout simplement. Nombre de ces éléments ont été retirés aux lecteurs comme aux personnages. Comme le précise le protagoniste de ce one-shot, qui n’est autre que le Wally West pré-New 52 disparu depuis cinq ans, des légendes sont devenues des débutants, des personnages, des couples et des amitiés ont été effacés, et le tout a affaibli l’univers dans son ensemble. Le mea-culpa passe toujours mieux raconté au travers d'une histoire. 

Venant recoller les morceaux, DC Universe : Rebirth #1 fait un tour du monde actuel en sortie des New 52, et nous montre que ce qui avait disparu commence petit à petit à revenir, et que ce n’est pas fini. Sans spoiler, ce numéro répond à de nombreuses questions posées au lancement des New 52 sur la disparition de certains personnages (dont Wally West ici présent), et les modifications faites dans la continuité. Utilisant un prétexte digne d’Infinite Crisis, dans lequel Superboy Prime modifiait la continuité à coups de poings sur le Mur de la Réalité, Geoff Johns pose son explication quant aux problèmes de l’univers depuis bien avant les New 52.

La réponse, polémique, a au moins le mérite de fonctionner. Et à défaut de nous fournir une Crise maintenant, elle nous annonce une bataille à venir, qui devrait jalonner l’univers DC pour plusieurs années. Et au passage, Johns place quelques séquences émotions pour les nombreux vieux fans de DC, notamment via le protagoniste de ce numéro mais aussi les nombreux retours suggérés. Au final, le degré d’acceptation de ces explications dépendra sûrement de la période à laquelle on aura commencé à lire des comics. Elle est dérangeante éditorialement, mais pas moins cohérente que de nombreuses Crises qui sont venues refaçonner l’univers DC depuis trente ans. Dérangeante car oui, pour ceux qui ne le savaient pas encore, on parle bien d’impliquer les Watchmen dans l’univers DC Comics classique, via une manipulation divine du Docteur Manhattan et l’arrivée d’autres personnages de l’œuvre culte d’Alan Moore dans un tout nouveau contexte. Cohérente car on joue tout simplement sur l’idée présentée dans Watchmen que le Docteur Manhattan a le pouvoir de manipuler la vie et les univers, donc pourquoi pas celui-ci ? Évidemment, l'acceptation de cette idée pose problème chez de nombreux lecteurs, qui reprochent une forme d'opportunisme générationnel à DC, qui s'appuie sur un travail que son génial auteur aimerait voir laissé de côté à son statut de comic-book légendaire une bonne fois pour toutes. Chacun se fera son avis sur la question de la légitimité d'un tel choix, de notre côté on laisse DC Comics nous présenter les histoires qui en découlent avant de prononcer un jugement radical sur l'idée qui nous est présentée et/ou imposée selon les points de vue. 

Au dessin, Geoff Johns s’entoure d’un panel d’artistes avec lesquels il a l’habitude de travailler, et particulièrement Gary Frank qui intervient sur quatre des cinq chapitres de ce numéro, et recopie quelques éléments iconiques du Watchmen dessiné par Dave Gibbons. On retrouve à ses côtés Ivan Reis, Ethan Van Sciver et Phil Jimenez, tous plutôt en forme pour mettre en images les légendes de DC Comics.


On peut ne pas accrocher à ce qui nous aura amené jusqu’ici, mais d’une façon générale ce que suggère ce numéro, c’est qu’il faut regarder vers l’avenir de l’éditeur qui compte bien faire amende honorable et ne plus trop se retourner sur les dernières années, sans pour autant les oublier. Un avenir pour l’éditeur, qui si on en croit le teaser de la ligne Rebirth à venir, est à prendre avec le sourire. On ne manquera pas de suivre tout ça avec attention.

Manu
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