On l'apprenait samedi matin, The Killing Joke, dans sa version animée cette fois, est la cible d'une nouvelle polémique, qui pourrait, attention les yeux, contenir des spoilers pour ceux qui ne veulent rien savoir de la direction prise par Bruce Timm sur ce métrage. Fuyez donc d'ici si vous ne voulez rien savoir.
En effet, l'avant-première du film animée, qui se tenait à San Diego vendredi dernier, a révélé que Batgirl et Batman entretenaient une relation amoureuse ou en tous cas sexuelle dans cette adaptation. La jeune héroïne décidant, dans le prologue ajouté au texte d'Alan Moore, de devenir Batgirl non pas pour combattre le crime mais bien pour séduire Batman, qu'elle décrit comme "l'homme de sa vie". Et il se trouve que notre chevalier noir finit par céder à ses avances, une approche du personnage qui a choqué certains spectateurs.
Bruce Timm a donc choisi de prendre la parole sur le sujet à l'occasion du panel consacré au film, précisant d'emblée que la situation était "compliquée" :
"Cette décision vient d'une conversation à trois, entre (le co-producteur) Alan Burnett, (le scénariste) Brian Azzarello et moi-même. Je ne sais plus qui a proposé l'idée directement, mais nous avons tous sauté dessus, en se disant que c'était la bonne décision à prendre.
Nous savions qu'elle serait risquée. Il y aurait forcément des décisions qui seraient controversées dans la première partie du film. Mais voici comment on en est arrivé là, sur ce sujet précis : il était important, pour nous, de montrer que les deux personnages font de grosses erreurs.
Je veux dire par là que ses "talents de parents" (ceux de Batman) ne sont pas terribles. Puisqu'il n'a jamais eu d'enfants lui-même, il ne se rend peut-être pas compte que parfois, leur dire non les motive encore plus à faire quelque chose. Donc elle (Batgirl) fait des erreurs, et il sur-réagit à ces erreurs, et elle sur-réagit à cette réaction. C'est très humain finalement, c'est une histoire compréhensible. C'est délicat parce que c'est le foutoir, comme parfois dans les relations amoureuses. Mais pour Alan, Brian et moi, il était fascinant d'explorer cet angle."
Par ailleurs, Bruce Timm a déclaré que la présence d'une vie sexuelle pour le Joker dans le film (on le voit en effet rendre visite à des call girls) n'était pas un moyen pour lui de soutenir la version de l'œuvre - jamais publiée - dans laquelle il était suggéré que le vilain avait violé Barbara Gordon.
The Killing Joke est dorénavant disponible en version numérique aux Etats-Unis.