Si
Secret Empire n'est pas encore terminé, l'
event de
Nick Spencer arrive tout de même sur sa fin puisque
HydraCap devra probablement oublier son rêve d'une Terre contrôlée par la cellule
Nazie avec son dixième et dernier numéro. En attendant,
Marvel prépare déjà le terrain de son
relaunch de la rentrée,
Legacy, en proposant une série de titres
Generations qui seront l'occasion de jouer avec sa longue histoire et de faire se rencontrer différentes itérations du même héros.
Après
Bruce Banner et Amadeus Cho dans The Strongest (le titre sur les deux
Hulks), c'est au tour de
Cullen Bunn de dégainer cette semaine avec son numéro de Generations focalisé sur les deux
Jean Grey : d'un côté la figure historique des mutantes alors possédée par le
Phoenix et de l'autre, sa version plus jeune, venue du passé depuis le début de
Marvel NOW! et qui est actuellement traquée par la même entité cosmique. Comme la semaine dernière, le titre rentre d'ailleurs dès la première page dans le vif du sujet puisque le voyage dans le passé de la jeune mutante n'est pas plus explicité que l'arrivée "d'
Amadeus Hulk" dans la Death Valley la semaine dernière.
Malheureusement, le titre souffre d'entrée de jeu d'un rythme haché et en deux temps avec une première partie totalement inutile et ratée, suivie d'une seconde bien plus intéressante, sans être renversante. Si nous ne sommes pas les plus grands fans du scénariste, qui préfère faire dans la quantité que dans la qualité, il faut tout de même noter un effort d'écriture, avec un titre beaucoup plus fin que son aîné. Si l'on met la première partie de côté - qui est finalement plutôt hors de propos, puisqu'elle offre une rencontre entre les deux héroïnes assez débile et expédiée -
Cullen Bunn réussit ainsi à livrer un numéro qui gère bien la psyché de la jeune Jean Grey. Mais c'est finalement un bon point pour un mauvais puisque le scénariste est tellement focalisé sur ce point qu'il en oublie presque l'autre protagoniste de l'histoire.
En effet, confrontée à Jean Grey (adulte) alors qu'elle "maîtrise" encore le Phoenix, notre jeune mutante se voit finalement offrir l'occasion parfaite pour essayer de comprendre le mal qui la poursuit, mais l'écriture un peu trop introspective du personnage n'offre finalement que peu de satisfaction malgré un numéro qui réussit tout de même à rattraper son départ raté. Sans être désagréable, ce fascicule semble cependant (et une nouvelle fois) avoir une utilité limitée et il est difficile de ne pas commencer à ce poser des questions quant à la pertinence de Generations. Quel est finalement l'objectif final de Marvel avec ces titres ? Des indices peuvent se trouver ici et là mais ils sont encore trop maigres pour essayer d'en tirer une théorie sur la véritable finalité de la série. Si tant est que la Maison des Idées a un vrai propos à poser ici.
Ironiquement, le dessinateur
R.B. Silva s'est clairement calqué sur le rythme du titre pour ses dessins et participe grandement à ce ressentiment de demi-teinte générale sur ce numéro. Son style est pourtant efficace et offre parfois quelques planches qui feront directement référence au travail de
Terry Dodson. Malheureusement, son trait est globalement moins détaillé et l'absence de fond sur certaines de ses cases desservent clairement la composition générale. Pour autant, son découpage s'offre parfois un peu de dynamisme et sa deuxième partie est beaucoup plus convaincante que la première, notamment grâce à un jeu de couleurs beaucoup plus inspiré de la part de
Rain Beredo.
Encore une fois, il est difficile de voir l'intérêt véritable de Generations avec ce titre qui ne fait que valider l'impression de vide du premier numéro. Sans être foncièrement mauvais, le titre ne délivre finalement pas ce que l'on pourrait attendre d'une introduction à un nouvel univers et offre surtout à la rencontre entre deux personnages majeurs de Marvel. Pire, ce Jean Grey and the Phoenix semble d'ailleurs valider l'effet de soufflé qui entoure Legacy et qui sera finalement la continuité de ce qui existe déjà, sans changement véritable ni majeur. Si c'est ce que la Maison des Idées essaie de nous faire comprendre, toutefois, alors ce deuxième numéro de Generations fait un excellent travail...