Après un premier one-shot décevant, Dark Nights : Metal nous propose un second numéro consacré à l'un des sept Dark Knights, ici appelé The Murder Machine. D'apparence un mix entre le Chevalier Noir et Cyborg. Mais si ce dernier est bien présent dans le numéro, l'histoire se révèle assez différente - ici, pour le mieux.
Alors que l'invasion de la terre principale du Multiverse a débuté, la Watchtower surveillée par Cyborg est prise d'assaut par le Dark Knight qui donne son nom à ce numéro. On suivra donc en parallèle l'affrontement violent qui va en découler, et qui permet de faire véritablement progresser une intrigue parallèle à celle de la mini-série Dark Nights : Metal, tout en explorant le passé, comme on pouvait s'en douter, de cette version maudite du Chevalier Noir.
Mais alors que la semaine passée, les motivations explicitées par Joshua Williamson ne prenait que deux cases et trois lignes pour être exposée, ici le récit est savamment explicité. On prend donc le temps de comprendre ce qui est arrivé au Chevalier Noir et son rapport à la cybernétique et son lien avec Cyborg. Et clairement, l'idée que chacun des Knights est la matérialisation d'une peur de Batman est bien plus appuyée dans ce numéro.
Sans trop en dire, la Murder Machine est donc née de la perte d'Alfred et du désir à tout prix de Bruce Wayne de le ravoir avec lui, du-t-il passer par la création d'une intelligence artificielle basée sur le cerveau de son majordome. Une IA dont il perdra le contrôle, alors que celle-ci n'est pas motivée par une "mauvaise" intention. La progression de cette histoire qui, partant de l'une des peurs les plus primaires de Bruce Wayne, n'en finit pas de tourner mal, est maîtrisée par un Frank Tieri dont on n'attendait honnêtement pas tant au vu de ses derniers travaux chez DC. L'auteur propose de fait un juste milieu entre cette origin story qui, là aussi, va loin, mais sans la démesure de son précédent compagnon, et la progression de l'histoire dans le présent.
Les concepts du Dark Multiverse sont par contre répétés à nouveau, et on ne pourra manquer d'avoir une impression de redite sur les dernières planches. Ce dont il fallait de toute façon se douter à partir du moment où on suit tous ces one-shots. Tieri réussit ici à utiliser les vingt pages attribuées pour un morceau de lecture vraiment pas déplaisant. Toujours est-il que ça ne reste qu'un tie-in, et il faudra voir dans la série principale si les évènements que l'on suit seront vraiment discutés par après.
Autrement, il faut attester que là aussi, The Murder Machine profite d'une partie artistique d'un haut niveau qualitatif. Le dessin de Ricardo Federici est d'une précision et d'un niveau de détails assez incroyable, et l'artiste n'appuie que peu sur l'encrage, ce qui permet aux planches de respirer malgré tout. Le manque de décors, flagrant, est compensé par un style photo-réaliste pour les personnages qu'on a pas forcément l'habitude de voir dans les publications de l'éditeur et qui apporte un peu de variété.
Et surtout il faut souligner le travail des couleurs de Rain Beredo, qui restent dans une majorité de teintes grises métallisées qui sont on ne peut plus à propos avec l'histoire et le personnage traités. Il est certain que ça devient très sombre visuellement, et avec l'histoire contée, certains pourraient souffler contre un trop-plein de "dark". Qui est pourtant bien dans la thématique de cet event. Si cela vous dérange, c'est peut-être tout simplement que Metal n'est pas fait pour vous.
Après la grosse déception de la semaine passée, Batman : the Murder Machine #1 est une assez bonne surprise. Frank Tieri réussit à utiliser le one-shot utilement, avec un juste milieu entre son origin story (ici, vraiment détaillée, et en rapport avec le concept du Dark Knight) et le développement de l'intrigue parallèle à celle de la mini-série principale. Un one-shot qui ne reste bien sûr qu'un tie-in, mais qui fait son job correctement, et avec une partie artistique soignée. On n'en attendait pas autant, et c'est tant mieux.