L'organisme Exhibitor Relations, chargé entre autres d'observer le box office aux Etats-Unis et les sorties des principaux studios, rapporte que le reboot de The Crow a disparu du calendrier de sorties de Sony. Plus tôt dans l'année, le film Silver & Black avait subi le même sort, par le même studio.
Sur le papier, utiliser ce procédé ne revient pas automatiquement à annoncer la mort d'un projet, mais dans la charte des comparaisons, on pourrait dire que c'est ce qui s'en rapproche le plus. Dans l'économie moderne des films à gros budget, il est d'usage de caler une date, quitte à la modifier ensuite, pour fixer un objectif, établir un temps de production et un planning de communication. Aussi, fictive ou réelle, la date de sortie est un gage de confiance des producteurs dans la faisabilité d'un projet - en particulier sur un cas aussi complexe que
The Crow. En un sens, personne ne sera réellement étonné,
après que l'acteur principal et le metteur en scène aient quitté le navire récemment. Sans
Jason Momoa et
Corin Hardy, le projet semble reparti pour sombrer dans l'abyme des inamovibles d'Hollywood.
Difficile de parier sur un avenir serein pour cette nouvelle adaptation du comics de James O'Barr, difficile aussi de dire que personne ne l'avait vu venir depuis le début. Si le projet semblait s'être enfin débloqué, on avait presque envie d'applaudir les équipes qui se préparaient à s'acharner à nouveau sur une licence qui traîne depuis tant d'années, passée entre tellement de paires de mains.
La malédiction de The Crow est aujourd'hui une véritable légende du milieu, que les aspirants producteurs en école de cinéma se racontent pour se foutre la pétoche le soir dans les soirées du BDE, pour varier un peu des anecdotes sur la vie privée de Kevin Spacey. Un récit horrible étalé sur vingt-cinq ans : l'acteur principal qui meurt en même temps que son personnage suite à une erreur du département accessoiristes, un succès commercial inespéré qui motive le studio à mettre en branle des suites sans pouvoir compter sur la vedette originale, et qui deviendront d'affreux DTVs avec Edward Furlong, le réalisateur du premier film parti tourner Gods of Egypt, un reboot qui traîne depuis la bagatelle de dix petites années. Heureusement, James O'Barr a fait un paquet de pognon de son côté, sans quoi tout ça serait un peu triste.
Il est probable que le producteur qui s'était chargé de validé le projet à l'époque avait auparavant participé au pillage de la tombe d'un pharaon, et provoqué la colère d'une momie particulièrement créative. En attendant et sans plus d'informations, The Crow est officiellement et simplement "remis à une date indéterminée".