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Sony et Spider-Man : A quel moment a-t-on perdu trace du Tisseur ?

Sony et Spider-Man : A quel moment a-t-on perdu trace du Tisseur ?

chronique

Disclaimer : un podcast complémentaire "Le Back-Up" est à retrouver en fin d'article !

En 1998, d'après le Wall Street Journal, Sony Pictures contactait la société Marvel dans l'idée d’acquérir les droits de Spider-Man. A l'époque, l'éditeur se remettait à peine d'une situation de quasi-banqueroute, et commençait à peine à tisser de premiers liens avec l'industrie du cinéma. 
 
Tout jeune président du groupe, Ike Perlmutter proposa alors au studio d'étendre l'offre aux droits de l'ensemble du catalogue Marvel - Iron Man, Captain America, Hulk, etc - pour la modique somme de 25 millions de dollars. Mais, le cinéma de super-héros ne représentant pas un enjeu aussi intéressant à l'époque, l'exécutif de Sony, un certain Yair Landau, aurait alors répondu à l'éditeur "tout le monde s'en fout des autres personnages."

Des années de croissance et un hack plus tard, quand Seth Rogen a trouvé très intelligent d'exploser Kim Jong-un à coup de missile et que Kevin Feige a bien voulu tendre la patte, il ne reste à ce studio qu'un Spider-Verse sans Spider-Man. Le héros de Marvel Studios est rentré à la maison, et alors que les décideurs n'ont pas renoncé à leurs propres films de super-héros, ils n'ont aujourd'hui qu'une rogue gallery et quelques sidekicks pour satisfaire leur appétit financier. Avec la pluie d'annonces récentes, le public s'interroge sur la pertinence de certains projets - peut-être parce que "tout le monde s'en fout des autres personnages" ? Une chose est sûre pour le moment : en vingt ans, les choses ont changé.

Sam Raimi, dernier d'une espèce


L'aventure de Sony ressemble pour beaucoup à celle de Warner Bros. dans le répertoire fermé des héros de BD, une saga de pontes de studio qui cherchent à aller plus vite que le public. L'un comme l'autre aura échoué en faisant peser trop de poids dans la balance, fondamentale, de l'équilibre des puissances entre producteur et réalisateur. Et lorsqu'un studio ne comprend pas ou refuse d'admettre l'intérêt de ses équipes artistiques, il perd ce que le spectateur va chercher au cinéma : des oeuvres d'art, ou des divertissements. Et pas de simples produits bien emballés.

 
A quand remonte la première erreur de Sony Pictures sur Spider-Man ? Il serait intéressant de dater la manœuvre symbolique à l'entre-deux du deuxième et du troisième épisode de la trilogie. Immédiatement après Spider-Man 2, Sam Raimi et son frère commencent à écrire la suite, qui devait d'entrée de jeu présenter le Sandman et compléter la saga de Peter, Mary-Jane et Harry Osborn. Intéressé par l'idée d'un vilain de complément - le Vautour, campé par Ben Kingsley - Sam Raimi recevra une pression des producteurs, Avi Arad en particulier, pour intégrer Venom.
 
Ce grand manitou des créations Sony expliquera au metteur en scène que le personnage avait "une grosse fanbase" - en résumé, la possibilité de plaire à la foule. Une fringale surprenante, comme si le studio s'était pris entre les deux films d'appétit soudain. Contre sa propre envie de développer ou de comprendre tel ou tel personnage, Raimi devra s'exécuter. Autre ajout commandé par Arad, une Gwen Stacy, selon l'argument habituel qui ordonne à des films de cette ampleur d'avoir "plusieurs nanas à montrer au public". Puisque le public aime mater les nanas, c'est ça qu'aime le public selon les producteurs d'Hollywood. 

 

Ce n'est pas un hasard si Avi Arad se prend soudain pour le nouveau Jon Peters. Au moment de sa sortie, Spider-Man 3 est le film le plus cher qui ait jamais été produit avec 258 millions de budget, une somme que de nombreux blockbusters modernes n'égalent toujours pas. Ce qui passera évidemment pour un coup de pub monstrueux autour du film (selon la logique "c'est cher, donc, c'est bien") est aussi un risque, qui appelle dans l'esprit des producteurs à des mesures de garanties. 
 
En définitive, le scénariste historique de la trilogie Alan Sargent peine à faire de la place pour tout le monde et envisage même de couper le film en deux. D'où une sorte d'effet photobomb pour Eddie Brock en particulier, comme si l'acteur était un pote du réal' qu'on avait tenté de placer, le fameux syndrome Sean Gunn. A la sortie, pendant que les spectateurs du monde entier se regardent dans le blanc des yeux au moment de la scène de FeverSam Raimi n'est lui-même que très peu convaincu par le résultat. Il expliquera plus tard avoir rempilé pour Spider-Man 4 pour éviter de partir sur un échec.
 
La réussite de Spider-Man 3 - 890 millions à une époque où le cinéma ne pense pas encore en terme de billion seller - incite évidemment Sony à continuer. David Koepp, scénariste du premier volet, est contacté pour une suite tandis qu'un autre scénariste, James Vanderbilt, se charge déjà d'écrire Spider-Man 5 et 6. Une tendance que l'on a pas mal observée chez les studios récemment, qu'il s'agisse de Warner Bros. ou du Dark Universe d'Universal : préparer les suites d'un projet avant l'heure, le meilleur moyen de précipiter l'ensemble et de préparer un reboot ou une annulation. C'est pour ça que les scènes post-générique sont un terrain glissant, demandez à Mark Strong à la fin de Green Lantern. L'est jamais revenu.

Marc Webb, l'incompris 


 

Le script de Koepp est réécrit (deux fois) et évolue vers un squelette narratif qui présente le Vautour (John Malkovitch) et Felicia Hardy (Anne Hathaway). Fidèle aux héroïnes traditionnelles de Sam Raimi, celle-ci prévoyait de se venger de Spider-Man après qu'il ait tué son père, en couchant avec Peter pour que Mary-Jane le quitte (parce qu'écrire des personnages féminins complexes, c'est un truc de fragile). Lassé de ces réécritures et de collaborer avec un studio qui met trop le nez dans ses affaires, Sam Raimi quitte le projet en 2010, alors que les acteurs Tobey Maguire et Kirsten Dunst étaient de leur côté prêts à continuer. 

Avec son départ, le metteur en scène scelle deux vérités dans le marbre du cinéma de super-héros : aucun personnage n'aura jamais droit à un quatrième film en solo' - ce qui se vérifie encore aujourd'hui - et l'ingérence des différends créatifs liés à l'argent éloigne tous les grands metteurs en scène des projets - ce qui ne se vérifie plus trop, mais surtout parce que tout le monde à renoncé à leur proposer. Qu'à cela ne tienne : un scénario a été écrit et un budget a été prévu, Sony ne compte pas renoncer à sa poule aux oeufs d'or. 

Le premier Amazing Spider-Man est à considérer, pour beaucoup, comme l'épisode Batman V Superman de Sony. Un film sombre, prévu pour quelque chose de plus grand et de plus long-termiste, amputé de certaines de ses qualités par un studio qui aura tranché dans le gras et réécrit intégralement la suite pour servir ses propres intérêts. D'ailleurs, si on a pu rigoler devant le fameux Unite the Seven, dont on se demande encore ce qu'il venait foutre dans la promo' de BvS ou Justice League ("nan mais en fait c'était que pour Aquaman"  ah bon ? Tu crois ?), qui se souvient du fameux The Untold Story ? 

Avec The Amazing Spider-Man, les studios promettent de faire quelque chose de différent. Dans la forme, on peut effectivement dire qu'ils auront tenu parole. Marc Webb aura plusieurs fois évoqué son admiration pour le travail de Christopher Nolan, notamment dans la façon dont le cinéaste aura rebondi sur le travail plus fantasque de Burton pour une réinvention réaliste, sombre et humaine de la Chauve Souris. L'écho de cette méthode se retrouve dès le premier. Dans le fond en revanche, de nombreuses critiques auront souligné la proximité d'Amazing Spider-Man avec le premier film de Raimi.
 
Un Peter timide, un assassinat de tonton, un scientifique d'Oscorp qui devient fou et surpuissant suite à un accident de labo', une fin sur un enterrement et un héros qui doit renoncer à sa petite-amie, rien de réellement nouveau ne vient colorer l'intrigue, déjà vue. 

A l'exception d'un détail, d'une "vérité jamais racontée" : le film s'ouvre et segmente sur l'idée des parents de Peter Parker, un fait que la première trilogie avait justement mis de côté. Et c'est là que se recoupent de folles théories, éparpillées çà et là sur l'internet moderne. Tenez, en voici une, c'est un copain.

Dans la promotion de The Amazing Spider-Man, on retrouve différentes scènes, différents éléments absents du film découvert en salles. En particulier la fameuse phrase "Tu veux la vérité sur tes parents Peter, alors viens la chercher", explicite quant aux nouveautés réelles que Sony aura bêtement et simplement coupées au montage. Le personnage de Norman Obsorn, mentionné plusieurs fois et qui semble lié au destin des parents Parker avec Connors, n'apparaît pas. On trouve en revanche un personnage mystérieux, apparemment doté de pouvoirs, qui vient visiter le savant dans sa cellule et enfonce le clou en lui demandant s'il a révélé à Peter "la vérité sur ses parents"
 
Le Dr Ratha, liaison entre le scientifique et le président d'Oscorp, disparaît du film - et de la franchise dans son ensemble. Dans une scène coupée, on le voit récupérer les recherches de Curt Connors. Lorsque Peter tente de lui expliquer que l'hybridation homme-animal ne fonctionne pas, l'homme de main lui répond "nous t'avons toi. As-tu la moindre idée de ce que tu es ? Nous pouvons accomplir des choses par-delà les rêves les plus fous de ton père".

La théorie en vigueur veut que Peter ait été, comme dans la version de Joe Michael Straczynski, un totem de l'araignée. Que ses pouvoirs aient toujours été en lui et que son père, scientifique, n'ait fait que récupérer dans son ADN la fameuse formule qui permet à l'homme de mélanger son génome à celui de l'animal. C'est ce que laisse entendre le poster The Untold Story où l'on voit Peter, enfant, déjà équipé des pouvoirs de l'araignée. Toute une batterie de données à analyser et sur lesquels théoriser des heures, mais la question devient alors : qu'est ce qui a poussé Sony à changer de direction ?

You just hit the jackpot 


 

Sur le papier, The Amazing Spider-Man pourrait en effet passer pour un simple remake du premier film de Raimi, puisque toute l'originalité de cet arc parental et cette possibilité de changer de point de vue a été abandonnée. Lorsque l'on regarde le second épisode, on s'aperçoit que le studio n'a plus aucune envie d'aborder ce point : la mort des parents est relayée au second ou au troisième plan, Norman Osborn est aussi laissé pour mort dès le premier acte dans une très courte scène, et si Harry explique bien à Spider-Man qu'il a besoin de son ADN pour réussir sa propre hybridation, leur enfance mutuelle et les manigances de leurs parents ne sont que survolées. 

Il est difficile d'expliquer aujourd'hui les raisons de ce changement. Contrairement à Batman V Superman, The Amazing Spider-Man n'aura pas eu droit à une version longue, comme si le studio tenait à garder certaines vérités ou certaines versions alternatives enfouies, non-canoniques. Le métrage de Marc Webb s'étendra d'ailleurs sur la même durée que celui de Zack Snyder en version cinéma - à la différence près que ce-dernier aura, lui, les honneurs d'une version étendue. 

Chacun de ces deux métrages aura été repris par en main par un studio qui aura enlevé tout ce qu'il n'avait pas compris, ou jugé trop dangereux. A une différence près : selon tous les analystes et toutes les sources du web, Sony n'aura pas demandé à Webb de rajouter des éléments dans son adaptation. La demande se sera arrêté à des coupes, des absences, palpables, comme si l'on sentait une énorme trouille de perdre le public ou de détourner les gens de ce qu'ils connaissaient de la série des Spider-Man - sur l'affiche, on retrouve à nouveau Avi Arad et Laura Ziskin à la production, responsables des ingérences de Spider-Man 3.


 
A préciser cependant : entre la sortie du premier film et de sa suite, est intervenu à Hollywood un événement extérieur aux projets de Sony : Marvel Studios aura donné tort à tous les analystes et poussé son crossover Avengers par-delà toutes les espérances. Le milliard de recettes symbolique franchi, tous les studios commencent à comprendre l'intérêt d'imiter le modèle. 
 
Puisque, si Christopher Nolan avait lui-aussi réalisé un score à neuf chiffres la même année, l'intérêt d'avoir plusieurs films se répondant au sein d'une même saga en engrangeant chacun leur propres centaines de millions, hors crossover, aura entièrement redistribué les cartes hollywoodiennes. A plus forte raison après le premier Amazing Spider-Man, qui n'aura réussi à égaler aucun des films de Sam Raimi, avec un correct mais décevant 758 millions. 
 
Autre argument monétaire : en lançant Amazing Spider-ManSony aura du débourser 175 millions pour renouveler son contrat de location avec Marvel. Une sorte de prime, versée à l'éditeur pour pouvoir légalement garder le Tisseur sur cette nouvelle saga. Le score au box office paraîtra bien faible en comparaison. Une close est ajoutée au nouveau contrat : désormais, le studio devra payer 35 millions à la maison mère pour chaque nouveau film produit, ce qui ne fera qu'accentuer la pression des bénéfices. 
 
Plutôt que d'interroger la lassitude des fans, le fait que les coupes dans le scénario aient rendu le film trop proche de la trilogie précédente ou les faiblesses d'écriture du côté du vilain, le studio choisit de croire qu'il n'en a simplement pas fait suffisamment. Il n'a pas assez diverti. Il en faut plus, il faut que ça donne. Ca doit donner.
 
Dès lors, Sony, rattrapé par l'envie somme toute naturelle de faire du pognon, annonce The Amazing Spider-Man 3, The Amazing Spider-Man 4, Venom et Sinister Six. Evidemment, toutes ces annonces précèdent la sortie de The Amazing Spider-Man 2 et le film sera radicalement différent de ce qu'il aurait pu être, ou de ce qu'il aurait dû être au commencement de la saga. 
 

 
On se rappelle par exemple que le studio aura cédé à la grogne de certains spectateurs des internets, en coupant au montage Shailene Woodley qui devait au départ interpréter Mary-Jane Watson. L'arc des parents est éclipsé, les origines de Peter aussi, comme si le studio avait sondé sa base pour ne retenir que les éléments que le public avait apprécié (la relation Gwen et Peter, évidemment) et placé tout ce qu'ils avaient besoin de placer pour les spin-offs éventuels.
 
A partir de là, Sony aura une fois de plus offensé les dieux de la rentabilité justifiée. Comme chaque studio qui place la charrue de l'univers partagé avant les boeufs d'un bon premier film, ils auront souffert du courroux de déités que certains appelleront bashing, et d'autres "accueil mitigé". En vérité, le public a dit non de lui-même, las d'être pris pour un simple distributeur de billets. 
 
Boudant massivement ce second épisode, dans une grogne qui signifiera plus ou moins "hey frère, reste bien doux quand même", la génération de la première trilogie commence à se lasser, avec véhémence parfois. Le film sera le moins rentable des Spider-Man au cinéma avec 709 millions de recettes, et un coût estimé entre 200 et 290 millions. Ce qui paraît d'ailleurs assez cher, mais probablement que la bande son dubstep d'Hans Zimmer a englouti le budget.
 
A cela, on peut ajouter des commandes de script (payantes) pour les films suivants, les acteurs signés pour plusieurs années à indemniser, des coûts promotionnels et des toys qui ont probablement eu du mal à se vendre - un échec total qui laissera surtout aux amoureux du premier film un goût amer d'inachevé, et aux anti-Marvel Studios un contre-pouvoir bienvenu. 
 
C'est à ce moment là que Sony baisse les bras. Puisque les résultats ne sont pas meilleurs en injectant plus de capitaux aux budgets de production, puisque le public n'a apparemment pas l'air de suivre cette nouvelle orientation de blockbuster traditionnelle, appelons le proprio' et espérons qu'il accepte de payer les dégâts. Amy Pascal mènera bien les négociations, récupérant l'intégralité des profits de chaque film Spider-Man produit par Marvel Studios, et revitalisant la marque pour des projets tels qu'Into the Spider-Verse plus tard. 

One More day


 
L'histoire de Sony et de Spider-Man est donc un de ces cas fascinants où le cinéma s'aperçoit (en sursaut) qu'il n'est pas qu'une simple usine de produits de commandes. A l'image du Superman 2 de Richard Donner, voire même de Thor 2 ou d'aventures intermédiaires, un exemple de tout ce qui échappe au regard du spectateur comme du producteur, qui se mettent d'accord pour blâmer le cinéaste, le scénariste ou les acteurs principaux.
 
Ce qui frappe d'autant plus dans ce triste héritage, c'est le nombre de coups manqués qu'ont entraînés ces projets de relance. Si Sony n'avait pas imposé Venom, Gwen Stacy ou un budget colossal, peut-être que Sam Raimi aurait achevé une trilogie sans défauts dans les années 2000, ou que Spider-Man 4 aurait effacé l'ardoise. Un sentiment général de frustration émane de la saga, pour ceux qui préféraient la mise en scène des débuts, la romance du milieu ou l'esprit jeune et léger des derniers.
 
En définitive, c'est aussi ce regard rétrospectif qui sert, justement, à préparer l'avenir de Sony au cinéma - un avenir qui se bouscule déjà avec une absence totale de logique ou d'envie dans les projets annoncés. Venom sans Spider-Man, des commandes à n'en plus pouvoir, des retards et des réécritures. C'est aussi là qu'on se rappelle que les responsables du désastre Amazing sont pour la plupart encore en poste au sein du studio.
 
Dès lors, on pourrait regarder toute l'histoire du cinéma de super-héros d'hier à aujourd'hui, avec des réalisateurs comme Sam Raimi ou Bryan Singer qui ont pu faire de grands films hier parce que la possibilité leur était donnée. Marc Webb, Zack Snyder ou même Jon Watts appartiennent à une autre époque - celle où les projets ne doivent pas interférer avec les plans d'un studio, où le final cut est non négociable et où le quadrillage est net et défini. 
 
Peut-être que Sony se rappellera de son histoire, et repartira à l'assaut des spectateurs avec de vrais bons projets ? Pour l'heure, après ce coup d'oeil sur le passé, un regard sur le présent - et à l'audio - dans ce qui suit !

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Corentin
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