Dans le registre super-héroïque, la question de la place du réalisateur et de sa vision aura été à de multiples reprises l'objet de débat. Quand la trilogie de Nolan sur Batman reste généralement acclamée, la vision qu'avait un Zack Snyder pour son univers DC reste plus critiquée, quand on accuse le modèle dominant de Marvel Studios (souvent à raison, parfois à tort) de sacrifier toute patte artistique pour un effort d'unité à l'ensemble de ses productions.
Le photographe Clay Enos, qui aura suivi Zack Snyder justement sur les tournages de ses films DC (délivrant de superbes photographies), est revenu récemment en interview sur le tournage de Justice League, et la façon dont le film aura été transformé - évoquant notamment la fameuse Snyder Cut qui en fait encore fantasmer plus d'un. Sans revenir sur cette (possible ?) chimère, Clay Enos juge malgré tout que cette histoire est une "grande erreur".
"Ce sera retenu dans l'Histoire des films comme une sorte de terrible faute, qui peut être rattrapée créativement. Mais la façon dont la culture doit émerger pour que cela se fasse est quelque chose sur laquelle nous devons travailler. Nous devons prioriser cette sorte de monde de films d'auteurs, ce qui n'est pas trop produit ces derniers temps. Nous devons tous soutenir les films qui ont une marque d'auteur sur eux. Avançons graduellement vers l'essentiel, là où le box-office n'est pas la tête d'affiche."
Là où la "vision d'auteur", dans toute la diversité qu'elle représente, peut être un risque pour un studio qui tendrait plutôt à s'assurer qu'un maximum de monde rentre dans les salles obscures (à l'heure où le milliard de dollars règne en maître comme objectif), les films de Burton, de Nolan, voir un Guardians of the Galaxy démontrent que le style d'un réal' n'est pas incompatible avec un succès artistique et financier. A voir ce que les grands studios décideront de faire pour assurer l'avenir que le genre super-héroïque mérite sur grand écran.