Avec la tournée des cérémonies de remises de prix, et un bon démarrage de Joaquin Phoenix bien parti pour le grand chelem, beaucoup auront commencé à comprendre que le rôle d'Arthur Fleck n'était pas, en définitive, un rôle de composition totale. Habitué à mettre les gens mal à l'aise, particulièrement dans le cadre des entrevues promo' ou des prises de parole publiques, le comédien accompagne son personnage de podiums en podiums et de tapis rouges en tapis noirs, en espérant, chaque fois, ne pas le voir dégainer un flingue sur Robert de Niro. Ça paraît bête, mais le gars est souvent présent sur place, on incitera donc tout le monde à faire gaffe si vous êtes assis à sa table.
De son côté, Joker entame sa seconde vie en vidéo après avoir quitté les salles de cinéma sur un joli score à dix chiffres, signal encourageant pour cette partie de la production hollywoodienne centrée sur les adaptations de comics - il était donc bien possible de faire autrement. Devenu le mouton noir des cinéphiles sûrs (parce que plagiat de Scorsese, parce que les spectateurs neuneus qui ont réussi à suffisamment cligner des yeux suffisamment de fois pour louper le "Kill the Rich" sur chaque une de journal, et parce que Todd Phillips s'est pris pour le Jésus de la blague de quéquette), le film est analysé dans les grandes lignes par les équipes de Screen Junkies dans un récent Honest Trailer.
Comme d'hab', les vidéastes reviennent sur les thèmes, les obsessions, les récurrences et sur l'accueil critique autour du projet, qui n'aura pas, heureusement, mis de flingue entre les mains de qui que ce soit.
A froid, après tous ces mois passés et une communauté défavorable décidément pas prête à lâcher le morceau, la dissection concrète revient sur les thèmes du projet avec quelques omissions, mais, dans l'ensemble, dessine les contours d'une oeuvre qui hurle un déclin social à interpréter différemment selon les sensibilités. En définitive, un Joker dont le plus gros crime aura été de n'être qu'un bon film parmi d'autres dans une année peuplée de merveilleux moments, et porté par un cinéaste curieusement moins pertinent que son propre projet.