Ce n'est pas un secret : la plupart des oeuvres développées en bande-dessinée par Mark Millar sont pensées pour devenir, à terme, des projets de séries télévisées ou de films. Ce poncif créatif, déjà vérifiable à l'époque où le scénariste produisait ses premiers titres en indépendant, s'est métamorphosé en impératif commercial depuis le rachat de la société Millarworld par Netflix, la moindre sortie étant désormais à voir comme une sorte de grande bande-annonce séquentielle pour l'adaptation à venir.
Dans le cas de
Prodigy, le projet de film aurait tout récemment été mis en route par le diffuseur selon
Discussing Film, avec les scénaristes
Matthew et
Ryan Firpo, également responsables du script de
The Eternals chez
Marvel Studios. En relayant l'annonce, le site
ComicBookMovie déterre une citation intéressante de
Millar à propos de ce comics, présenté
comme le nouveau mastodonte de sa bibliographie avant la parution premier numéro.
"L'ensemble du catalogue Millarworld, détenu par Netflix depuis qu'ils nous ont racheté l'an dernier, a un nombre incroyable de franchises. Mais je voulais en créer une qui serait capable de réellement surclasser toutes les autres. Stan Lee a créé tout l'univers Marvel, mais on se souvient de lui pour Spider-Man. Ian Fleming a créé Chitty Chitty Bang Bang, mais c'est la création de James Bond pour laquelle on se souvient de lui. Je voulais donc créer un personnage capable de faire de l'ombre et de surpasser tout ce que j'avais créé par le passé, et ce personnage est Edison Crane."
En revers de cette auto-congratulation de promoteur, la série Prodigy n'aura en définitive pas fait beaucoup de bruit au fil de sa publication (les lecteurs habituels de Millar lui préférant The Magic Order, mieux accueillie dans la presse et par le public). Fondée sur un principe ludique de croisement, entre James Bond, Batman et De Vinci, le titre aura surtout retenu l'attention pour les planches de Rafael Albuquerque, et l'incapacité du scénariste à retrouver l'audace ou le génie de ses travaux sur The Authority - voire, un peu moins loin, de Jupiter's Legacy.
La critique du premier numéro
est disponible à cette adresse (et tient pour l'ensemble de la série sur le long-terme, avec très peu de nuances). Reste à espérer que l'adaptation saura trouver une équipe créative susceptible de tirer le pitch vers le haut, à l'image de ce que
Matthew Vaughn avait su faire pour
The Secret Service, métamorphosé en un
Kingsman plus intéressant que sa contrepartie papier.