Entamée depuis la fin du mois dernier, la série d'animation Invincible a visiblement un bon effet sur les comics éponymes de Robert Kirkman, Cory Walker et Ryan Ottley. Bien qu'il soit encore trop tôt pour en évaluer les effets à long terme, le directeur de la branche comics de Delcourt, Thierry Mornet, voit déjà l'impact positif, notamment sur les rééditions en intégrales de la série, qui multiplient les réimpressions.
"Nous avons senti un intérêt croissant pour la série en BD depuis l'annonce de la diffusion, et depuis quelques semaines où elle est effectivement diffusée. Cela n'est ni systématique pour une adaptation, ni colossal mais sensible.", explique ainsi Thierry Mornet. Contacté par nos soins, l'éditeur nous explique qu'après plusieurs réimpressions, le tirage de la première intégrale Invincible monte désormais à 10 000 exemplaires, quand la norme pour ce genre d'ouvrage est plutôt dans une tranche qui se situe entre 1800 et 3000 exemplaires. Attention : cela ne veut pas dire que 10 000 exemplaires ont été vendus, mais les réimpressions (et réassorts auprès des libraires) sont des indicateurs qui "donnent un ordre d'idée du succès que rencontre cette édition. En général, peu d'Intégrales atteignent ces chiffres." Dès lors, les tirages du second tome (aussi parti en réimpression) et du troisième devraient s'ajuster sur ces chiffres.
Au fil des deux dernières années, nous avions déjà fait le constat de l'impact important de certaines séries proposées par les plateformes de streaming, avec les cas marquants de The Boys, Locke & Key ou The Umbrella Academy, cette dernière série étant également publiée chez Delcourt. Mais d'autres séries diffusées par le même canal (comme October Faction) n'ont pas eu le même retentissement. "Cela n'est ni systématique pour une adaptation", nous dit Thierry Mornet, et dans le cas d'Invincible, la performance n'est "pas colossale mais sensible. Nous ne nous faisons pas d'illusion démesurée sur la “popularité“ de la série animée sur Prime Vidéo. Par essence, le genre abordé (Super-Héros en série animée) diffusé sur une plateforme payante à laquelle tout le monde n'a pas accès sont autant de facteurs qui peuvent gêner l'émergence d'un succès "grand public". Il ne s'agit pas de se gargariser d'une “faux énorme succès“, mais de constater l'impact positif que cela a sur les ventes d'une série de comics de qualité, trop longtemps restée “confidentielle“.
Une nouvelle à prendre, pour les fans d'Invincible, avec un optimisme serein, à voir si un phénomène comme pour Umbrella Academy est reproductible. Sur la question de la comparaison entre les deux comics, Thierry Mornet estime qu'il y a une similitude, "en ce sens que cela a permis de mettre la série sur le devant de la scène, de lui donner une certaine visibilité qu'elle ne semblait pas avoir jusqu'alors." Toutes proportions gardées, rajoute-t-il : ce n'est pas comparable - encore - en termes de chiffres, dans la mesure où le “phénomène“ Invincible est tout récent (le début de la diffusion date d'un mois en arrière), alors que Umbrella Academy a d'ores et déjà connu deux saisons, et que nous attendons la 3e.".
Alors que la série d'animation Invincible touche bientôt à sa fin - et qu'on patiente pour l'annonce d'une seconde saison -, le prochain "phénomène potentiel" à suivre sera à nouveau du côté de Netflix, avec la venue de Jupiter's Legacy. On se tient prêt à observer.