Editée une première fois chez Semic, la mini-série Joker/The Mask s'offre une nouvelle version chez Urban Comics à l'automne prochain. L'éditeur compile pour l'occasion les quatre numéros de Joker/The Mask (2000) et les deux numéros de Lobo vs the Mask (1997) en un seul volume, deux projets nés d'une association entre DC Comics et Dark Horse à l'époque de l'ouragan Jim Carrey. Les titres représentent deux facettes du fameux Mask, l'itération pour adultes et l'itération familiale, pour un ensemble qui viendra compléter la série principale, publiée en France chez Delirium.
La Sulfateuse
D'une côté, Lobo vs the Mask : la mini-série est pilotée par John Arcudi et Doug Mahnke, créateurs du Mask chez Dark Horse sur une idée originale de Mike Richardson, avec Alan Grant, grand architecte des promenades sanglantes de Lobo. Le titre s'inscrit dans la continuité graphique des précédentes aventures de Bighead : le porteur du masque est un petit truand sans importance, qui va en venir aux mains avec l'alien barbu chargé de récupérer l'artefact. L'ensemble est évidemment très violent, loufoque, gorgé d'idées absurdes et de gerbes de sangs de toutes sortes.
A l'inverse, Joker/The Mask est le produit d'Henry Gilroy et Ramon Bachs, et pioche surtout dans les versions dessin animées du Mask de CBS et du Batman de WB Animation : le Joker met les pognes sur l'artefact et devient subitement tout puissant, dans une aventure qui cherche l'hommage à Mad Love, au travail de Bruce Timm et Paul Dini, dans un style de cartoon rigolo et grand public. Harley et Ivy sont au rendez-vous, accompagnées par le Lieutenant Kellaway (le flic qui dit "j'te refroidis si tu bouges" dans le film de Jim Carrey) pour ce croisement des imaginaires plutôt bien fichu.
En résumé, un ensemble intéressant pour comprendre le grand malentendu autour du personnage d'Arcudi et Mahnke, devenu au fil des ans un produit plus propre, plus drôle, plus enfantin, en abandonnant le sanglant et le cynique de ses premières années après le succès de son adaptation au cinéma. Urban annonce son édition pour le 1er octobre au prix de 23 euros, en précisant tout de même : celle-ci est tout de même conseillée aux plus de quinze ans.