A l'aise au sommet de son usine de mini-séries jetables, Mark Millar présente encore un nouveau projet, avec des vampires vêtus de masques de lutteurs mexicains. Le scénariste annonce sa nouvelle série, Night Club. dans les colonnes de Syfy Wire : quelques années après la conclusion de Kick Ass, et la tentative MPH, le bonhomme s'intéresse à nouveau au thème de l'adolescence, en imaginant une poignée de jeunes gens optant pour une vie de super-héros après avoir été mordus par des vampires. Vous voyez les lamantins de South Park qui poussent des balles avec des mots aléatoires pour former une idée originale pour le cartoon Les Griffin ? C'est pareil, mais en BD.
Netflix and Chills
A l'instar
de King of Spies,
Millar a d'abord pensé ce projet comme une série télévisée. Depuis le rachat de sa société
Millarworld par
Netflix, l'ensemble de ses créations modernes repose sur un principe de chaîne d'assemblage menant vers une série ou un film, seule destination possible pour des comics conçus pour nourrir une grille en recherche permanente de contenu original. Si la plateforme de vidéo-à-la-demande
tarde à livrer les projets,
Millar enchaîne, avec énergie, ces BDs automatiques basées sur des bibles de productions attendant d'être tournées, mais éditées au format papier de gré ou de force.
Night Club ne fait pas exception à la règle : en annonçant ce nouveau titre, l'auteur assume ouvertement le choix de sortir une bande-dessinée par simple caprice personnel.
"Lorsque j'ai développé cette idée comme une franchise potentielle de série télévisée, tout le monde était content, mais je n'arrivais pas à m'enlever de la tête l'image d'une version comics. J'ai toujours aimé proposer au moins un comics de ce genre de titres, d'ailleurs. Et puis, l'histoire était déjà faite, on avait quelques designs qui traînaient..."
En résumé, Night Club sera l'adaptation anticipée d'une série télé' inventée par Mark Millar, rien de surprenant pour un auteur à l'avant-front des schémas de synergie modernes établis entre ces deux industries. Le bonhomme assume, en expliquant que les lecteurs auront au moins la chance de découvrir l'histoire en avance, attendu que les productions filmées prennent un peu plus de temps à se monter. Pour l'heure, aucun artiste n'est mobilisé sur les planches, mais Greg Capullo, Ben Templesmith et Ben Oliver livrent déjà trois premières couvertures.
Côté synopsis, là-encore, les croisements d'algorithmes paraissent assez évidents : trois adolescents ont été mordus par des vampires et se retrouvent équipés des capacités surnaturelles associées à ce genre de créatures dans le bestiaire horrifique traditionnel. Or, plutôt que de se venger des brutes du lycée ou de se taper avec les loups-garous du coin, l'équipe de héros décide de combattre le crime et de mettre leurs pouvoirs au service du bien. Millar vante l'originalité de ce regard inédit sur le mythe du suceur de sangs. L'origine des masques de luchadores ne va pas plus loin que : les bambins n'ont simplement rien trouvé de mieux pour dissimuler leurs identités dans l'immédiat. Il n'est même pas impossible que le titre soit un assemblage du Breakfast Club et de Fright Night, pour rediriger les chineurs en quête de leurs vieux souvenirs de fiction adolescente dans les années quatre-vingt, dans la barre de recherche de Netflix . 'Sont futés, ces lamantins, quand même.
Night Club sera édité chez Image Comics en début d'année prochaine.