Le cas de la propriété intellectuelle Predator bloque les plans de Marvel pour cet automne. Depuis presque un an, les équipes de la Maison des Idées attendaient de pouvoir proposer de nouvelles aventures consacrées au personnage en bande-dessinée, suite au rachat de la 20th Century Fox et de ses différentes franchises par le groupe Disney. Ed Brisson et l'artiste Kev Walker avaient même été annoncés pour un premier projet, censée démarrer en juin dernier, puis repoussé au mois de novembre. Celui-ci a désormais disparu des sollicitations de Marvel, qui s'étendent pour le moment jusqu'au début du mois de janvier 2022.
Atterrissage Manqué
A l'origine de cette curieuse éclipse, un conflit entre
Disney et les deux scénaristes du premier
Predator de
John McTiernant,
Jim et
John Thomas. Profitant d'une règle d'exception dans la détention des propriétés intellectuelles par les studios de cinéma, les deux créateurs de la bestiole aux curieuses mâchoires
se décidaient à faire valoir leurs droits il y a quelques années. En résumé, les
Thomas pourraient récupérer le personnage au terme de son exploitation par le studio
20th Century Fox après une période de trente-cinq ans - autrement dit, cette année, en avril dernier.
Bien entendu, le groupe Disney, pas forcément connu pour l'amabilité de son service juridique, ne l'entend pas de cette oreille. Plusieurs procès se préparent en coulisses pour écraser une fois de plus le droit des auteurs contre la puissance du groupe et de son commando de juristes ninjas. A date, Marvel doit donc certainement attendre de voir comment les choses évolueront avant de mettre de l'argent dans un projet qu'ils ne pourront peut-être pas rééditer en album d'ici l'an prochain.
Si Disney perd pour de bon les droits du Predator à terme, il n'est pas impossible que Bob Iger, à la manœuvre lors du rachat de la 20th Century Fox, trouve avec le recul la facture un peu salée - et paradoxalement, si Dark Horse avait gardé la main sur le personnage, l'éditeur se serait probablement retrouvé dans une situation similaire lorsque les Thomas auraient décidé de récupérer leur bébé. Comme quoi, la vie. Des fois. C'est marrant.