En avril dernier, DC Comics annonçait un numéro spécial de la série Batman/Catwoman, illustré par le grand John Paul Leon. Celui-ci devait s'intercaler entre deux arcs de cette maxi en douze numéros, pilotée par le scénariste Tom King. Malheureusement, le dessinateur finit par succomber à un cancer au terme de quelques années de lutte, sous une pluie d'hommages rendus par de très nombreux artistes admiratifs de son impressionnant coup de crayon. DC a depuis décidé de transformer cette dernière participation de Leon en un ensemble plus compact, pour sceller les adieux au géant.
Hall of Fame
Âgé de quarante-neuf, John Paul Leon était parvenu à compléter le travail sur la mini-série Batman : Créature de la Nuit en compagnie de Kurt Busiek malgré son état de santé en perpétuelle dégradation. Suite à une accalmie temporaire, le bonhomme avait pu s'engager sur d'autres projets, en couvertures variantes ou aux planches intérieures de Batman/Catwoman Special #1. Le numéro était au départ annoncé à 48 pages pour 5,99 dollars.
En définitive, l'éditeur reconditionne cette sortie au mois de janvier 2022. L'ensemble des pages de Leon ont pu être terminées après sa mort, et s'accompagneront de nombreux hommages rendus par les proches du dessinateur. Parmi ceux-là, Tommy Lee Edwards, Bernand Chang et Mitch Gerads participeront aux bonus, tandis que Bill Sienkiewicz et Lee Weeks livreront les couvertures variantes. Dave Stewart officiera à la couleur. L'ensemble de cette version revue et corrigée, transformée en une lettre d'adieu à l'artiste original de ce petit numéro bonus, alignera un ensemble de 80 pages pour 9,99 dollars.
Comme souvent dans ce genre de situations, la frontière entre l'hommage sincère et l'envie de capitaliser sur le départ un grand bonhomme parti beaucoup trop tôt reste difficile à mesurer. Mettons que Batman/Catwoman Special #1 est effectivement le dernier travail de John Paul Leon pour l'industrie des comics, et mérite à ce titre d'être mis en lumière. Mettons aussi que les dessinateurs invités à griffonner pour l'adieu symbolique étaient tous de solides amateurs de son travail, et avaient peut-être envie de coucher leur deuil sur papier imprimé.