A l'aube de l'ouverture du Festival de Cannes, la compagnie FilmNation Entertainment a fait le déplacement pour présenter le projet The Crow au Marché du Film annuel. Imaginez la scène - une assemblée de producteurs notoirement frileux ou superstitieux face à l'énième tentative de ramener d'entre les morts l'une des propriétés maudites les plus connues d'Hollywood, à quelques mois de la mort d'Halyna Hutchins sur le tournage de Rust. Imaginez les scènes d'évanouissements, les cohues paniquées, les financiers qui sortent les crucifix à l'effigie de Brandon Lee pour conjurer le sort, ou la méfiance ronflante de quelques ricaneurs pas forcément prêts à investir dans cet énième château de cartes prêt à s'effondrer, comme les autres, à la veille des prises de vue.
Mais, bon, croisons les doigts
Au fond, il n'est pas impossible que la réputation de film maudit de The Crow soit déjà un lointain souvenir compte tenu de la gestation tranquille de cette nouvelle itération. La rédaction de Deadline présente le projet comme l'une des sphères d'attraction du Marché du Film. Ce rendez-vous de professionnels du cinéma, particulièrement prisé par les Américains, les Anglais et les Français, réunit chaque année plusieurs milliers de producteurs, de distributeurs et d'investisseurs, prompt à se positionner sur des long-métrages en recherche de financements ou d'accompagnements.
Pour
The Crow, un film estimé à 50 millions de budget, le challenge ne semble pas trop élevé : le projet aligne un metteur en scène de blockbuster,
Rupert Saunders (
Ghost in the Shell), une vedette d'Hollywood dans le rôle principal,
Bill Skarsgard (
It), et
la chanteuse FKA Twigs pour bonifier l'attractivité de cette petite aventure plutôt raisonnable sur la faisabilité et les moyens nécessaires.
Le studio s'est aussi pointé avec, dans la mallette, une production de science-fiction romantique impliquant Riz Ahmed et Jessie Buckley (Fingernails), ainsi que deux autres projets conduits par Michael Keaton (Knox Goes Away) et Woody Harrelson (Last Breath). De quoi mobiliser les foules. A voir si un distributeur ou d'éventuelles sociétés de production tierces voudront investir dans The Crow, pour poursuivre le retour en grâce de cette ancienne gloire du Hollywood des petits budgets.